II.1.1- L'objectif sectoriel
Il était question à ce niveau d'assainir le
système bancaire et surtout financier de manière à le
rendre plus performant. Il s'agissait de rendre le système plus souple
dans l'allocation des ressources, de donner au système bancaire une
nouvelle organisation sur le plan technique se traduisant par le
désengagement des pouvoirs publics du capital des banques au profit des
intérêts privés, de permettre une adéquation du
système financier au financement de l'économie.
En effet, la politique monétaire deviendra un
instrument central de régulation et d'ajustement, contraignant
d'ailleurs l'utilisation des autres instruments tels que la politique
budgétaire et de répartition dont l'utilisation désormais
est fortement tributaire de leur capacité à faciliter la
manipulation de la variable monétaire. Il sera donc assigné
à la politique monétaire un objectif d'ajustement interne, avant
qu'elle ne soit utilisée pour l'ajustement externe, avec le changement
de la parité intervenu en 1994.
La mise en place effective du marché monétaire
à partir de juillet 1994, a achevé de compléter le
processus de refonte de la politique monétaire. Un des objectifs
visés par la création du marché monétaire, est de
modifier les conditions de refinancement, en mettant la banque centrale plus en
retrait.
C'est dans ce dessein que toute la caravane des
réformes aussi bien sur le plan monétaire, financier et
institutionnel a été mise sur pied. Il a également
été entrepris des politiques de libéralisation
financière et de réglementation. Cette dernière
s'inscrivant dans l'optique de ce qu'il est convenu d'appeler « filet
de sécurité ».
D'autre part, le redressement du système bancaire doit
aider à renverser la tendance régressive de l'économie
nationale : c'est la préoccupation de l'objectif global.
II.1.2- L'objectif global
De manière explicite, l'objectif global vise le
rétablissement à moyen terme d'un taux de croissance positif de
l'économie nationale. Les perspectives de développement interne
ayant été hypothéquées par la crise
économique du milieu des années quatre-vingt. Sur cet objectif,
les mesures entreprises rentrent dans le cadre plus global des programmes
d'ajustement structurels adoptés depuis l'exercice budgétaire
1988-1989.
Croissance et mutations du système financier
au Cameroun. IRIC/BMFI
MEFO'O NGO'O Yves Lionel ~ 48 ~
En conséquence, l'effet recherché sur le secteur
bancaire par les mesures d'assainissement, est la remise en meilleur
état des capacités d'intermédiation du système
bancaire, afin de lui permettre de répondre de façon optimale aux
multiples besoins engendrés par la mise en oeuvre du processus de
transformation économique.
Aussi, les programmes d'ajustement financier adoptés
comportaient un ensemble de réformes, qu'il convient maintenant
d'évoquer.
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