Les méthodes de
lutte antiérosive sont variées:
- l'association de plusieurs cultures sur le même
billon: elle assure la stabilité du billon, une bonne
couverture du sol et réduit l'érosion. On comprend dès
lors, pourquoi les gros billons disposés dans le sens de la pente
résistent efficacement au ruissellement.
- la pratique de deux campagnes culturales:
limitée aux parcelles vivrières, elle assure une
couverture permanente du sol surtout lorsque les cultures de la première
campagne sont en partie présentes sur les champs.
- l'association des arbres aux cultures: ces
arbres fruitiers ou forestiers fournissent l'ombrage nécessaire à
certaines cultures, freinent la vitesse des vents, préservent
l'humidité du sol. Leur litière protège le sol du choc des
gouttes de pluies et freine l'érosion.
- le maintien des résidus de récoltes
sur les champs: il s'agit des tiges de maïs laissées sur
pieds, des fans d'arachides abandonnées dans les sillons...qui assurent
un paillage du sol et le protègent de la forte insolation de saison
sèche et des effets néfastes du ruissellement. Certaines tiges
servent de tuteur aux ignames plantées plus tard.
- le quadrillage de l'espace cultivé par des
haies vives: il s'agit des "haies-juridiques" et des "haies-enclos"
dont l'agencement délimite des chemins de circulation du bétail
des abords des cases aux pâturages communs des sommets. Elles freinent
efficacement la course des eaux et piègent les transports solides
lorsqu'elles sont horizontalement renforcées de nervures de raphias. Par
ailleurs, ces haies vives forestières brisent la vitesse des vents.
Constituées d'essences à croissance rapide et reproductibles par
bouturage, elles représentent une source importante de bois de
chauffe, fournissent des tuteurs pour les cultures grimpantes et secondairement
du fourrage pour le petit bétail.
- la taille et la disposition des billons sur les
parcelles cultivées: elles varient suivant la position
topographique, les types de cultures et l'épaisseur des sols (seule la
longueur du billon est quelquefois imposée par la taille de la parcelle
cultivée):
Orientation et disposition des billons sur une
parcelle à Baloumgou
En somme, la disposition des billons dans le sens de la pente
est bien adaptée aux régions centrales où la faible
longueur des versants, la capacité d'infiltration élevée
des sols et la culture continue ne permettent ni une concentration des eaux de
pluie en surface, ni une grande vitesse d'écoulement superficiel. En
revanche, elle ne convient pas aux régions montagneuses et granitiques
où l'infiltration est plus faible et la déclivité plus
accentuée.
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