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Monographie du village Baloumgou, village bamiléké

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par Juscar NDJOUNGUEP
Université de Yaoundé I - Master II 2008
  

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LES SYSTEMES INTENSIFS TRADITIONNELS

Ils sont pratiqués sur les zones habitées du plateau où les exploitations familiales disposent des trois terroirs indispensables à l'autonomie de chaque famille (bas-fond, versant et sommet de colline). On y pratique une polyculture intensive associée au petit élevage (chèvres, porcs, volailles) dans un paysage de bocage. Les exploitations familiales (généralement inférieures à 1 ha), s'allongent sur les versants et associent une gamme variée de plantes, depuis le sommet jusqu'à la vallée.

Les parties supérieures des versants portent soit des pâturages pour les moutons et chèvres (Pennisetum purpureum, Panicum maximum) soit des champs vivriers (temporaires ou permanents) où l'arachide est associée au maïs, à la patate douce, aux haricots, aux ignames, aux pois de terre. Là où les densités sont peu élevées, l'usage du feu pour les défrichements et pour le renouvellement du fourrage est pratiqué.

Les parties intermédiaires sont le domaine de l'habitat et des jardins multi-étagés aux associations culturales complexes. Dans les caféières ombragées, maïs, arachides, macabos, maniocs, taros, ignames, légumes, pommes de terre, condiments divers, bananiers... en proportions variables, prospèrent à proximité des caféiers et des arbres fruitiers ou forestiers autour des habitations et de l'enclos à porc. Sur les parcelles exclusivement réservées aux cultures vivrières, une deuxième campagne de cultures (haricot, patate douce, pomme de terre) succède à la récolte du maïs. L'omniprésence des arbres donne au paysage un aspect touffu. On y dénombre entre 120 et 130 arbres à l'hectare.

Les bas-fonds sont réservés aux palmiers raphias, Raphia farinifera, à la lisière desquels s'étendent de petits champs de tubercules (macabo, taro, ignames, manioc...), associées à quelques bananiers et légumes divers.

Les techniques de maintien de la fertilité des sols y sont multiples:

- le recours à la jachère permet la reconstitution naturelle des éléments nutritifs du sol. Sur les champs vivriers intensifs, c'est une courte jachère d'inter-saison culturale, alors que sur les champs d'arachide des sommets de collines, la jachère est annuelle ou pluriannuelle.

- l'intégration de l'élevage à la culture: les parcelles laissées en jachère, sont pâturées par les moutons et chèvres qui exploitent les résidus des récoltes et déposent leur fumier. L'enclos à porc est régulièrement déplacé tout autour des habitations et l'emplacement libéré mis en culture. Le fumier ramassé sur les lieux de séjour fréquent du bétail (porcherie, aires de stationnement des poules et des chèvres et petits enclos à volaille de début des semailles), est disposé dans les sillons.

- l'enfouissement des matières organiques sous les billons : les résidus de récoltes, le fumier du bétail, les déchets et cendres domestiques et toute matière organique pouvant enrichir le sol sont entreposés dans les sillons et recouverts de terre lors de la préparation des champs. Cependant, toute la fumure organique n'étant pas transformée pendant la saison culturale, les labours réexposent en surface les déchets non humiliés qui protègent partiellement les sols.

- le recyclage de la biomasse : il est particulièrement efficace au regard de l'alternance régulière entre billons et sillons. Pendant que les premiers portent les cultures, les seconds reçoivent les déchets domestiques et de sarclage qui vont fertiliser le futur billon. Ainsi, à chaque saison culturale, une partie du sol est moins sollicitée que l'autre et se reconstitue pour accueillir les cultures à la saison suivante.

- la pratique de l'écobuage : elle consiste à entasser les herbes arrachées sur les parcelles, les recouvrir de terre puis, à partir d'un trou aménagé sur le côté, on y met le feu. La combustion lente conserve toutes les cendres issues de l'incinération, les protège des eaux de pluies et facilite la fertilisation des sols.

Organisation traditionnelle de l'espace (fragment agrandi d'un quartier du plateau granitique)

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