1.2. Aperçu sur le chêne-liège
1.2.1. Aire de répartition du
chêne-liège
Le chêne-liège (Quercus suber L), est une
essence sclérophylle sempervirente dont l'aire de répartition
naturelle est la partie occidentale du bassin méditerranéen
(Natividate, 1950 in Vanda, 2009). Le Portugal est le pays avec une grande
superficie de chêne-liège de 737 000 ha soit 30% de la superficie
mondiale mondiale de chêne-liège (Vanda, 2009). La Figure 2
illustre la répartition du chêne-liège à
l'état naturel.
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Figure 2. Répartition mondiale du
chêne-liège (Aafi, 2007)
La surface de chêne-liège de l'Afrique du nord
représente 33% avec une faible production de 9% du liège mondial
(Tableau 1).
Tableau 1. Superficie du chêne-liège dans
différents pays (Lei, 2010)
Pays
|
Surface (Hectares)
|
Pourcentage
(%)
|
Production du liège (Tonnes)
|
Pourcentage
(%)
|
Portugal
|
736.700
|
32,4
|
157.000
|
52,5
|
Espagne
|
506.000
|
22,2
|
88.400
|
29,5
|
Algerie
|
414.000
|
18,2
|
15.000
|
5,2
|
Maroc
|
345.000
|
15,2
|
11.000
|
3,7
|
France
|
92.000
|
4
|
3.400
|
1,1
|
Tunisie
|
92.000
|
4
|
7.500
|
2,5
|
Italie
|
92.000
|
4
|
17.000
|
5,5
|
TOTAL
|
2.277.000
|
100
|
299.300
|
100
|
|
Hors de son aire naturelle, le chêne-liège a
été depuis longtemps utilisé comme essence de reboisement,
en particulier en Russie, aux Etats Unis d'Amérique, en
République Sud-Africaine, au Japon, en Argentine, en Australie, en
Uruguay et en Israël (William, 2002).
Au Maroc, selon Natividade (1956 in Elmansouri, 2013), la
subéraie s'étendait autre fois depuis le Grand Atlas sur une
étendue nettement supérieure à celle d'aujourd'hui. Une
liste exhaustive des forêts et stations de chêne-liège a
été dressées par Sauvage (1961).
10
D'autres stations ont été décrites bien
avant, notamment dans le secteur oriental et ont depuis disparu.
Par ailleurs, Benabid (1993) a fait l'état de la
subéraie marocaine productive par région sous forme d'ensemble
homogènes. Il a identifié six grands massifs : le massif de
Maâmora, celui de Larache, de Benslimane (subéraie de plaine), le
massif du Rif, du Moyen Atlas et celui du Plateau central (subéraie de
montagne) (Figure 3).
Figure 3. Carte de la répartition du
chêne-liège au Maroc (Elmansouri, 2013)
1.2.2. Ecologie du chêne-liège
Le chêne-liège est étroitement lié
aux conditions édaphiques et bioclimatiques du milieu et est exigeant en
lumière. Cette essence se développe depuis le bord de la mer
jusqu'à 1500-1600 m en général, exceptionnellement 2000 m
dans le Haut Atlas (Aafi, 2007) et un optimum trouvé à 600 m
d'altitude (Pereira, 2007). Il développe des peuplements sylvatiques
importants en ambiance bioclimatique sub-humide, humide et per-humide à
variantes tempérée, chaude, fraîche et localement froide.
Il apparaît également au semi-aride chaud et tempéré
grâce aux compensations écologiques (humidité relative de
l'air élevée, précipitations occultes, nappe
phréatique proche etc ...) (Aafi, 2007).
11
Les subéraies s'accommodent bien quand les
précipitations moyennes annuelles sont de 400 à 2.000 mm (Aafi,
2007) alors que de sa part, Pereira (2007) limite cet intervalle à
600-800 mm et affirme que le chêne-liège peut supporter des
précipitations de l'odre de 400 mm et que les précipitations
allant jusqu'à 1700 mm sont tolérables.
Le Quercus suber est une essence qui craint
l'hydromorphie (Lepoutre, 1965 ; Pereira, 2007) ; elle est calcifuge et
supporte mal les sols très argileux. C'est une essence
considérée alors comme acidophyle. Les sols
préférés sont des sols sablonneux (Maâmora, Gharb)
ou à substrat compact (schiste, grès dans le Plateau central, le
Rif et le Moyen Atlas oriental) (Aafi, 2007).
Du point de vue thermique, la température moyenne
annuelle optimale est comprise entre 13 et 16°C et peut survivre
jusqu'à une températurre moyenne annuelle de 19°C (Pereira,
2007). Par contre, le chêne-liège craint les basses
températures de l'ordre de -9 °C, si celles-ci durent plus de 3
jours (Aafi, 2007), cette thèse est soutenue par Gil & Varela (2008)
qui déclarent que le chêne-liège ne tolère pas des
températures inférieures à -10 °C.
Sur le plan phytosociologique, le chêne-liège
organise de nombreuses associations végétales
énumérées par Aafi (2007) dont les principales sont
l'association du Telino linifoliae-Quercetum suberis, celle du
Myrto communis-Quercetum suberis et l'association du Teucrio
afrae-Quercetum suberis.
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Chapitre 2. Matériels et méthodes 2.1.
Présentation de la zone d'étude
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