B- Le non respect de l'autorité politique
La souveraineté appartenant au peuple80,
toute autorité doit être une émanation de la volonté
populaire. Une telle autorité est alors respectée, obéie
et ses actions bénéficient de l'adhésion et de la
participation des citoyens. Par contre, lorsque cette autorité repose
sur la volonté et le consentement d'une minorité du corps
électoral, elle devient source de contestation de la part des citoyens.
En effet, une autorité mal élue peut être perçue
78 LOADA (A.M.G) & IBRIGA (L.M), op. cit, p 453
79 Lors de ce scrutin, le taux de participation du de
25,12 %, avec en définitive 19 % du corps électoral qui ont
crédité le mandat du chef de l'Etat. Ce qui a d'ailleurs permis
à l'opposition de contester cette élection et réclamer son
annulation sans succès.
80Art. 32 de la Constitution du 11 juin 1991.
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comme un usurpateur81 du pouvoir du peuple qui peut
avoir deux attitudes. L'une consiste à rester indifférent
vis-à-vis du pouvoir en place et l'autre peut consister au recours
à la contestation.
Ainsi, le refus de se soumettre à l'autorité
peut se traduire par le désintéressement des citoyens de l'action
de l'autorité légale, certes, mais illégitime. A ce titre,
la grève du syndicat des travailleurs de la santé animale sous la
2ème législature82, malgré que le
gouvernement l'ait déclarée illégale avec un avis
consultatif de la Cour suprême à l'appui de sa décision,
est assez évocateur. La défiance de l'autorité publique ne
manque pas d'entraver la mise en oeuvre des politiques de développement
participatif et notamment le processus de décentralisation en cours.
Par ailleurs, cette situation entraînerait
également un développement de la corruption et de l'incivisme,
toutes choses qui risquent d'ébranler la stabilité des
institutions politiques.
En effet, la majorité des citoyens qui ne se
sentiraient pas concernés par le pouvoir, peuvent se déclarer non
liés par les décisions prises par celui- ci. Dès lors, ils
refuseraient d'honorer leurs obligations. L'ampleur de la défiance
conduit à l'instabilité sociale et les partis politiques cessent
de servir d'interface entre les citoyens et les institutions.
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