La gestion rationnelle de la pêche aux filet maillant sur le lac Kivu en Répubique Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par BAYONGWA Désiré NZIBONERA Centre de Promotion de l'Education Continue (CEPROMEC) - DEA 2010 |
III.1. INTRODUCTIONL'approche participative peut signifier Approche Action encore recherche-action qui est une méthode de recherche sociale qui met l'accent non seulement sur une meilleure compréhension de problèmes, mais essaie aussi de contribuer à la résolution du problème social étudie. L'approche action fait simplement référence à l'acquisition concrète des connaissances. On dit que les membres d'un groupe appliquent les principes de la recherche-action lorsqu' ils cernent un problème, engagent des mesures pour le régler, constatent que leurs efforts portent du fruit et les poussent à un savoir pour améliorer leurs résultats. La recherche-action est différente des autres approches car : - D'une part, elle prend forme dans le « Vrai monde » et cherche à régler des problèmes concrets ; - D'autres part, cette collaboration engagée, centrée sur le co-apprentissage entre les membres d'un même groupe constitue un volet important du processus de l'approche participative puisque les gens apprennent mieux et sont plus motivés à appliquer leurs connaissances lorsqu'elles viennent d'eux ; - Elle a pour but de développer la confiance en soi et le sens de responsabilité pour la prise de décisions ; - Elle facilite la planification au niveau communautaire, favorisent l'enrichissement mutuel et incite les participants à respecter les connaissances et les compétences d'autrui ; - Elle opte pour l'établissement de porte nariots entre les communautés, les collectivités locales, les ONG, le secteur privé et les organismes de développement. Dans ce cas, le développement est basé sur les compétences et les ressources locales en vue d'aboutir à des solutions appropriées aux problèmes des populations où les aides extérieures profitent à la réalisation de plans et des programmes nationaux et non pas aux priorités inspirés par les donateurs. III.2. LA MISE EN OEUVRE DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE L'approche participative se déroule en deux phases parfaitement complémentaires. 1. Une phase d'analyse active du contexte où aura lieu l'intervention qui constitue à rassembler les informations utiles et nécessaires pour définir les priorités des communautés, les impliquer à tous les niveaux, de la conception jusqu'à la réalisation des projets de développement et de leur évaluation. De même, elle cherche à établir des partenariats qui contribuent à la réussite des projets engagés. 2. Une deuxième phase progressive et interactive consiste en la gestion participative de tous les acteurs avec l'instauration d'un système de suivi et d'évaluation avec des indicateurs qui permettent en permanence les réajustements nécessaires. III.3. CONCEPT GENRE DANS L'APPROCHE PARTICIPATIVE III.3.1. Quelques précisions Le genre est par définition une catégorie pluridisciplinaire : Sexe par le caractère d'une variable démographique, et catégorie institutionnelle et psychologique par le caractère collectif d'une variable sociologique. (8)3(*) Le genre est symbolique, il relève d'un principe d'organisation sociale. Le genre n'est pas une catégorie homogène : elle est traversée par toutes les autres catégories sociales (les jeunes, le vieux, les pauvres,...) Le genre est une notion qui met en valeur la contribution des femmes comme un élément de la modernisation économique et sociale. L'accent est mis sur les rendements élevés, en termes de bien-être et de capital humain, de l'investissement dans l'éducation et la participation accrue des femmes. L'approche « genre et développement » fondait sur les acquis des études de la construction sociale du féminin et du masculin : le genre est un facteur de division du travail et d'allocation des ressources et du temps. L'asymétrie caractérise des rôles féminins et masculins est un obstacle majeur au changement. Il peut être compris encore comme : - une perspective macro-économique et sociale « optimiste » de développement compris comme processus de modernisation inéluctable. - une vision centrée sur la recherche de l'égalité et de l'équité entre genres. - une vision du développement humain qui place les personnes au centre de ses préoccupations. Elle ne peut se faire sans la conviction que cette vision doit s'appuyer sur certaines considérations d'ordre juridique, de droit, d'égalité,...... - « Les droits économiques, sociaux et culturels sont de Droits de l'homme visant à satisfaire ses besoins en tant que tel. C'est un ensemble d'avantage économique et social permettant aux hommes de mieux vivre et s'épanouir. Ils sont conçus et établis pour réaliser leur bonheur. Ce sont des conditions matérielles pour l'exercice de la dignité humaine » (9) III.3.2. Les Préalables genres dans l'approche participative L'égalité des droits entre les hommes et les femmes doit être consacrée comme un principe fondamental. Les barrières juridiques, économiques, politiques, sociales ou culturelles doivent être identifiées et levées. Les droits hommes, les droits des femmes, les droits des enfants,....sont universels et indivisibles, non négociables et non opposables. Ils ne peuvent être remis en cause sous prétexte du respect des différentes cultures. Ils peuvent se réaliser de manière différente selon les contextes culturels, mais le principe de l'égalité et de l'équité entre genre s'applique à tous les êtres humains pour donner sens à l'approche participative avec le but de contribuer à trouver solution aux problèmes posés par la société.4(*) III.4. LES CONDITIONS METHODOLOGIQUES DE L'INTEGRATION DU GENRE DANS LA PENSEE DU DEVELOPPEMENT. Les conditions méthodologiques de l'intégration du genre dans la pensée de développement sont : - La remise en cause de la perception « androcentrique » des structures sociales : la différence des sexes fondée sur la division naturelle du travail. - La prise en compte du genre (sens large) est une condition d'efficacité et d'équité des politiques économiques et sociales - L'évolution de la pensée du développement : reconnaissance de la contribution des femmes et des structures de genre comme condition d'efficacité et d'équité de politiques économiques et sociales. - La remise en cause de concept de « ménage »comme entité économique et sociale de base, une unité de décision. - L'adaptation de la définition du travail « productif ». 5(*) III.5. CADRE PARTICIPATIF III.5.1. Objectif du Cadre Le but de ce Cadre est de fournir les paramètres permettant d'établir une optique commune dans la manière de percevoir, de comprendre et de rapporter les initiatives de participation communautaire. (Alberta Children's Services, 2007). Le Cadre de participation communautaire est une approche commune à l'égard du processus qui permet aux personnes concernées de mieux planifier, exécuter, mesure et étayer les initiatives de participation communautaire nécessitant l'emploi de ressources. En définitive, le cadre contribue à faciliter la réalisation de l'objectif qui est d'accroître les capacités communautaires, l'apport de la communauté et sa participation aux prises des décisions. « Le niveau d'une décision dépend de deux paramètres : · du champ qu'elle couvre, c'est-à-dire l'ampleur et l'étendue des modifications qu'elle induit (objet même de la décision, le nombre de personnes qu'elle concerne, la dépense d'argent ou énergie qu'elle nécessite ou le montant des enjeux financiers qui en dépendent...) · de son échéance, c'est-à-dire son délai de mise en oeuvre et de réalisation » () (tu as oublié de citer) III.5.2. Tendances dans les relations entre le gouvernement et la communauté Ces dernières années, les différents ministères du gouvernement ont apporté des changements significatifs dans leur façon de rendre leurs décidions et de travailler avec les intervenants et la population (service Manitoba, 2006). Des tendances comme le croissance de la diversité sociale, économique et environnementale (Department of Emergency Services,2001), l'émergence d'une population mieux éduquée et informée (Santé Canada, 2000, Service Manitoba 2006), la perte de confiance de la population envers les institutions publiques (Government of Western Australia, 2006, Santé Canada, 2000, Service Manitoba 2006), l'intérêt plus marqué de la population en faveur d'une plus grande participation publique à la formulation des politiques (Calgary Health Region, 2002, Santé Canada, 2000, Service Manitoba 2006) et la conviction que la participation des citoyens faciliterait le résolution de la plupart des problèmes majeurs. III.5.3. Renforcement des capacités communautaires par la participation communautaire Il va de soi que le renforcement des capacités communautaires est nécessaire à la participation communautaire d'une part, et que d'autre part la documentation montre que la participation communautaire comme telle renforce les capacités des participants. III.5.4. Les enjeux relatifs à la participation communautaire Le concept de participation communautaire n'est pas nouveau et a déjà soulevé des interrogations concernant la participation de la communauté dans les processus de prise de décisions du gouvernement. Des obstacles existent et les initiatives de participation communautaire doivent en tenir compte et y remédier. Voici ces enjeux : Pour le gouvernement : - Manque de confiance dans la capacité de la population à apporter une contribution avisée et constructive ; - Prise de conscience et mesure insuffisantes des avantages et des conséquences de la participation publique ; - Manque de clarté concernant la manière de faire participer les gens aux processus de prise de décision ; - Nouvelles compétences, connaissances et capacité organisationnelle à acquérir ; - Augmentation et gestion des attentes de la population. Pour la Communauté - Impression qu'on ne s'engage pas à tenir compte de ses opinions ; - Déception lorsque ses opinions ne sont pas prises en considération ; - Manque de temps, de ressources, de compétences ou de confiance empêchant la participation ; - Attentes élevées ; - Méfiance ; - Calendrier trop serré établi pour le processus de participation ; - Obstacles culturels. III.6. PRESENTATION DE L`APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LE MONDE III.6.1. Situation dans quelques pays développés 1. Pêche en France Comme l'a récemment rappelé le président de la République, Nicolas Sarkozy, le secteur de la pêche est profondément inscrit dans l'identité de notre pays, avec ses trois façades maritimes et ses espaces maritimes ultramarins. C'est aussi un secteur d'activité essentiel pour l'économie du littoral en métropole et pour l'outre-mer. Il compte près de 8000 navires et 4000 entreprises d'aquaculture. Il représente 24000 personnes embarquées et les emplois induits, notamment sur le littoral, sont estimés à 70000 personnes. Le secteur de la pêche est au coeur de la future politique maritime européenne initiée par le Président de la commission de l'union européenne, José Manuel Barroso et pilotée par le commissaire européen chargé de la pêche et des affaires maritimes, Joe Borg. Mais ce secteur stratégique pour la qualité de l'alimentation des français et les emplois du littoral doit aujourd'hui relever simultanément trois défis majeurs : - Le défi écologique : l'activité de pêche est strictement encadrée pour assurer une gestion durable de la ressource halieutique et contribuer à la qualité des écosystèmes marins ; - Le défi social : Un marin pêcheur pour mille meurt chaque année dans l'exercice de son activité et 10% des marins sont victimes d'accidents du travail chaque année. Les marins pêcheurs exercent bien le métier le plus dangereux alors que leur rémunération est directement touchée par la hausse des coûts du gazole ; - Le défi économique : la pêche française doit demeurée compétitive dans le marché mondial des produits de mer. Pour aider les pouvoirs publics et la filière à les relever, deux missions ont été lancées. L'une, confiée à Monsieur Paul Rancière, conseiller d'Etat et ancien secrétaire général de la mer, proposera les modalités de la reforme de l'organisation professionnelle du secteur de la pêche et de la gestion des ressources halieutiques. L'autre, confiée à Madame Hélène TANGUY, Maire du Guilvinec et conseillère régionale de Bretagne, proposera les voies de développement de l'aquaculture en France En complément de ces missions et dans le prolongement des déclarations du Président de la République française, un plan pour la pêche durable et responsable devrait, dès 2008, être renforcée. Des actions significatives ont déjà été engagées pour donner des perspectives prometteuses de développement durable de la pêche en France. Le plan s'inscrit dans le cadre de la communication de la commission du 10 Octobre 2007 intitulée « Une politique maritime intégrée pour l'union européenne ». Il constitue également une contribution majeure à la mise en oeuvre des mesures adoptées à l'occasion du « Grenelle de l'environnement ». Il doit également contribuer au maintien d'une capacité de production nationale, à la stabilisation de la rémunération des marins pêcheurs et à la rentabilité des entreprises de pêche. Enfin ce plan renforcera les mesures de sécurité en faveur des marins pêcheurs. La préservation de la ressource halieutique est un impératif. La France s'est engagée dans les instances internationales et communautaires à atteindre dans ce domaine le rendement maximal durable. Cette volonté est partagée par l'ensemble des acteurs de la pêche française qui ont, d'ailleurs, démontré leur capacité à prendre des mesures de gestion adaptées et contraignantes pour renforcer la qualité de la gestion de certaines espèces. La France, condamnée par le passé pour ne pas avoir respecté la réglementation communautaire en matière de contrôle des pêches, maintiendra son effort de mise en oeuvre d'un contrôle des pêches efficace et équitable. C'est dans ce sens qu'elle cherche à d'interdire la pêche des thons rouges qu'elle exporte au Japon. « Le gouvernement(français), et notamment le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, soutiendrait une interdiction du commerce international de cette espèce menacée d'extinction » (6(*)). La taille des espaces maritimes placés sous juridiction française et la richesse de leur biodiversité marine et de leurs ressources halieutiques lui donne d'ailleurs une responsabilité internationale particulière notamment dans le domaine de la lutte contre la pêche illégale. La mise en oeuvre d'un contrôle des pêches efficaces et équitables est une priorité pour assurer la mise en oeuvre des mesures réglementaires et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée dans les eaux placées sous la juridiction de la France. 2. L'organisation administrative des pêches Au sein du secrétariat général de la Marine marchande, qui dépend du secrétariat d'Etat aux transports, les pêches sont administrées par la direction des pêches maritimes. Cette direction comprend deux sous directions dont l'une s'occupe des questions générales : réglementation, accords internationaux, établissements des pêches, etc., L'autre a un rôle de plus en plus important de traiter toutes les questions économiques.7(*) III.7. SITUATION DANS CERTAINS PAYS EN VOIES DE DEVELOPPEMENT III.7.1. Généralité sur la pêche en Afrique On a demandé un jour à une vendeuse de poissons à Dakar :''Pourquoi n'as-tu n'as plus de poisson de qualité, comme autrefois ? Elle a tout simplement répondu : `Le bon poisson est pris au port pour être envoyé ailleurs''. Le continent africain, avec ses dizaines de milliers de Kilomètres de côtes maritimes dispose de plates formes très riches en poissons et des ressources très convoitées. Les captures ayant diminuées dans le Nord, les bateaux se sont dirigés vers le Sud d'où proviennent actuellement une grande partie des produits de la mer consommée en Europe. L'Union Européenne est la plus grande importatrice des produits de la mer. Afin de subvenir à tous ses besoins, l'Union Européenne a signé des accords de pêche avec presque tous les pays côtiers d'Afrique. Ceci permet à quelque 300 navires européens de travailler dans les zones de pêche africaines. Entre 1993 et 1997, une moyenne de 240000 tonnes/an (surtout du thon et des crevettes) sont arrivées en Europe, venant des pays d'Afrique (surtout Maroc, Mauritanie, Guinée Bissau, Sénégal et Angola). Les pays les plus présents dans les eaux africaines sont : La France, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, le Japon, la Chine, la Russie, l'Italie. En 1997, l'Afrique a exporté des produits maritimes de l'ordre de 445.053.000$. La pêche intensive entraîne la diminution des ressources et porte atteinte à la survie de petits pêcheurs africains. Une grande partie de la population africaine dépend de la pêche pour vivre. Selon la FAO, les produits de la mer donnent une proportion de 10% des protéines animales consommées par les Africains. Le poisson fait de plus partie de la nourriture des Africains, mais dans de nombreux pays, il y a une demande locale insatisfaite. Celle-ci se tourne vers les produits d'importation à bas prix. Le marché africain est inondé de maquereau et de chinchard congelé, poissons de qualité inférieure. Le Chinchard, pêché dans l'Atlantique nord, est devenu le poisson le plus consommé en RDCongo. Au Togo, des chambres froides sont réservées à des poissons venus d'ailleurs, tandis que les poissons locaux de meilleure qualité n'ont pas cette chance. Sur le plan écologique et de réserves de la pêche, la surexploitation des ressources de la mer, diminue la population marine et met en danger la reproduction des espèces. Ceci est un grand danger pour l'avenir. D'énormes quantités de poissons sont rejetées en mer parce qu'elles n'ont pas de valeur marchande ; elles sont donc perdues. La fabrication de nourriture animale et de farine de poisson pour l'alimentation du bétail, consomme une grande partie des poissons. Quelques pays comme la Namibie, le Maroc, le Sénégal sont très conscients des conséquences nuisibles des accords de pêche et exigent des mesures pour éviter la surexploitation des mers, et pour favoriser la flotte et l'industrie locale.(8(*)) Tableau II. Consommation de poisson annuelle
Source : http : //www.afriqueespoir.com/Ae16/index_fichier/Page 573.htm III.7.2. Situation de quelques pays africains 1. Le Maroc. * 3 http : //www.tanmia.ma/ article.php3 ? id_article=4609&lang=fr, Opcit P .2 * 4 Séverin MUGANGU MATABARO, Les Droits de l'homme dans la région des Grands Lacs, Edition revue et corrigée, Belgique 2004 P.58 * 5 http : //www.tanmia.ma/ article.php3 ? id_article=4609&lang=fr, Opcit. P.4 * 6 Direct matin. Journal quotidien, n°610, jeudi 4 février 2010, p.11. * 7 Albert BOYER, Les pêches maritimes, Presses universitaire de France, Paris 1967, P.18 * 8 http : //www.afriqueespoir.com/Ae16/index_fichier/Page 573.htm |
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