II.1.2.2. Historique du risque
de crédit (Crouhy ,2000)
Le risque de crédit et la codification des relations
entre prêteurs et emprunteurs qui étaient déjà
au coeur des préoccupations des Rois des premières civilisations
.Il y'a 3300 ans,Hammourabi, Roi de Babylone au paragraphe 48 de son code des
lois, énonçait que, dans l'éventualité d'une
récolte désastreuse,ceux qui avaient des dettes étaient
autorisés à ne pas payer d'intérêt pendant un an. En
fait, ce paragraphe 48, qui est souvent attribué par erreur au
philosophe grec Thalès, qui a vécu 1200 ans après
Hammourabi, est le premier contrat d'option qui n'a jamais été
écrit. Le risque d'une mauvaise récolte était
transféré de l'emprunteur au prêteur, créant ainsi
un risque de crédit pour le prêteur.
Des recherches archéologiques récentes montrent
aussi que, dans l'ancienne Babylone, il y avait un marché de
crédit dynamique où les emprunteurs recherchant activement le
meilleur taux, comme c'est aujourd'hui le cas pour l'acheteur d'une maison.
Mais les prêteurs avaient aussi la liberté d'imposer une prime,
l'équivalent aujourd'hui de l'écart de taux (spread) pour
compenser le risque de défaillance.Plus récemment, à
partir du XVII siècle depuis que la Banque moderne a commencé son
évolution, la plupart des défaillances bancaires trouvent leur
origine dans l'incapacité des emprunteurs à rembourser leurs
dettes.
II.1.2.3. Le Risque de
crédit et son ampleur dans les IMF
Plusieurs auteurs définissent le risque de
crédit différemment. Selon Faye J. (1993), le risque de
crédit est le risque auquel est exposée une institution de
crédit dans le cas où un emprunteur se montrerait
défaillant. C'est en fait le risque de non remboursement de la
créance ou de non-paiement des intérêts de la
créance à l'échéance. Ce risque renvoie au
changement de la valeur de portefeuille de crédit résultant de
l'incapacité réelle ou perçue de l'emprunteur à
respecter tout ou une partie du contrat envers le prêteur. Le risque de
crédit, appelé aussi risque de défaillance, est lié
à l'incapacité du client de respecter les termes du contrat de
prêt. Un seul microcrédit ne pose pas un risque énorme
parce que le pourcentage sur le portefeuille total est insignifiant. Mais
puisque la plupart des microcrédits ne sont pas garantis, la
défaillance peut facilement s'étendre d'un petit nombre de
crédit d'une portion importante du portefeuille.
Cet effet de contamination peut être aggravé par
le fait que le portefeuille de micro finance se limite souvent à
certains secteurs d'affaires. Par conséquent, un grand nombre des
clients peut être exposé à une menace externe commune un
peu comme une maladie dans un cheptel. Le risque de crédit est le plus
connu et constitue le plus grave des vulnérabilités d'une
institution de microfinance. Comme pour toutes les institutions
financière, le plus grand risque en matière de microfinance est
d'octroyer un crédit et ne pas se faire rembourser. Le risque de
crédit est une préoccupation particulière dans les
institutions de microfinance dans la mesure où la plupart des
microcrédits ne sont pas garantis (Churchill et Coster, 2001).
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