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Microcrédit, conditions socio-economiques et crédibilité des femmes bénéficiaires chez l'IMF Tujenge de Lubumbashi

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par Christian KANDAL
Université de Lubumbashi - Graduat 2014
  

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II.1.3.3.La gestion des risques dans les IMF

La gestion des risques demeure au coeur des préoccupations des IMF, qu'elles soient rurales ou urbaines. Or les réflexions à ce sujet sont éparses, et les IMF ne disposent pas forcément de moyens financiers et humains, ni des investigations et d'outils techniques pour y faire face (Churchill et Coster, 2001).

La gestion du risque, ou la prise de risques calculés, réduit la probabilité de réaliser des pertes et minimise le degré de la perte au cas où celle-ci arrivait. La gestion de risque implique la prévention des problèmes potentiels et la détection anticipée des problèmes réels quand ceux-ci surviennent. La gestion des risques est un processus continu à trois étapes.

Figure 1 : Processus de gestion à trois étapes

Identifier les vulnérabilités :

Avant de gérer les risques au sein d'une organisation, il est important d'identifier au préalable les faiblesses, les limites, les menaces actuelles et potentielles de l'organisation. Un aspect important de gestion des risques est de prévoir les risques probables de l'organisation à court, moyen et long terme.

Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes de contrôle :

Une fois que l'IMF a identifié ces points vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des mesures de contrôles pour les amoindrir.

Suivre l'efficacité des systèmes de contrôle mis en place :

Une fois le système de contrôle en place, les IMF doivent pouvoir suivre et apprécier son degré de fonctionnalité et son efficacité. Les outils de suivi consistent avant tout en un tableau de bord d'indicateurs de performance que les Directeurs et Administrateurs doivent établir et suivre afin de s'assurer de la bonne gestion de l'IMF. La gestion des risques est un processus continu car la vulnérabilité change avec le temps. Egalement, les risques varient sensiblement selon l'étape de développement de l'institution.

De façon spécifique, la gestion du risque de crédit peut se présenter sous deux aspects : les mesures préventives que les prêteurs prennent avant l'octroi du crédit et les mesures d'encouragement après le déboursement pour permettre le remboursement dans les délais.

II.1.4. les déterminants du risque de crédit

Nous adoptons ici une approche globale et nous insistons sur les facteurs macro-économiques.

L'environnement macroéconomique :

Le risque de crédit, peut être identifiée par l'existence des facteurs macro-économiques qui ont souvent joué un rôle non négligeable dans le déclenchement des crises des institutions financière mais aussi des IMF, plus particulièrement dans les pays émergents. Parmi ces facteurs nous pouvons citer généralement : les fluctuations des taux d'intérêt, la volatilité des flux de capitaux étrangers, le régime du taux de changes et la volatilité domestique des taux de croissances et d'inflations.

L'environnement institutionnel, réglementaire et légal :

La faiblesse de l'environnement institutionnel et réglementaire rend les institutions financières sensibles au déclenchement de la crise, cela se réalise dans les pays où les règles d'application des lois sont faibles, la bureaucratie inefficace et les mécanismes d'application des contrats sont peu performants.

L'intervention des autorités gouvernementales :

Dans certains pays émergents, le fonctionnement des institutions financières était intimement lié à la politique et au comportement du gouvernement, cette intervention de la part des autorités publiques prend diverses formes telles que la participation de l'Etat dans le capital ainsi que l'intervention dans la décision d'octroi de crédit. De ce fait, il y a une influence majeure gouvernementale sur le comportement décisionnel de ces institution peut conduire à des situations médiocres touchant la solidité et la profitabilité des établissements de crédits.

Environnement Physique :

Certaines localités sont astreintes à des calamités naturelles (inondations, tourbillons ou sécheresse) qui affectent les ménages, les entreprises, les flux de revenus et la prestation de services de microfinance. En plus, l'infrastructure physique - telle que le transport, la communication et la disponibilité des infrastructures bancaire dans la localité de l'IMF - peut l'exposer à une vulnérabilité accrue.

II.1.5. mesure du risque de crédit

Le risque de crédit ainsi que son rôle important sont au coeur des innovations et de développement des divers modèles permettant de gérer efficacement le risque. La nécessité de mesurer le risque de crédit a été mise en place et impulsée par les marchés financiers et les autorités de supervision (voir accords la Bâle II), depuis lors, s'est développée la modélisation de ce risque ; on est passé de l'approche qualitative et subjective de défaut à une évaluation quantitative et probabiliste de ce risque.

Plusieurs méthodes ont été mises en place pour mesurer le risque de contrepartie, à côté des méthodes statistique appelée aussi l'approche quantitative, on peut trouver l'approche structurelle présentée par le modèle de Merton, l'approche actuarielle connu sous le nom de « rating », l'approche macroéconomique et d'autre par le « spread ». Toutes ces approches, avec une diversité au niveau de démarche théorique, ainsi que leur mise en oeuvre, concourent au même objectif ; la maîtrise du risque de crédit.

La modélisation de risque de défaut est considérée comme une innovation en matière de gestion de risque, d'où malgré les avantages découlant de ces approches, il y a une complexité et des limites qui restent toujours présentes.

· L'approche structurelle : modèle de la firme

L'approche structurelle du risque de crédit a vu le jour suite aux travaux de Merton (1974), qui sont fondés sur la théorie d'évaluation des options développés par Black & Scholes (1973). Le modèle de Merton (1974) est le premier modèle moderne de défaut ainsi que le premier modèle structurel, du fait qu'il relie directement le risque de crédit à la structure financière de la firme, d'où qu'une possibilité de faire défaut se manifeste lorsque le prix des actifs se trouve au-dessous d'un certain seuil, qui est situé à proximité inférieurs de la valeur des dettes.

Ce type d'approche est développé aussi par divers travaux autres que ceux de Merton (1974) en essayant de présenter le défaut comme un processus endogène directement lié à la structure du capital d'une firme, en d'autre terme le profil de gains des actionnaires et des créanciers, est comparable à celui des options. En outre, le model structurels saisit le risque de crédit comme la probabilité d'insolvabilité, en d'autre terme le risque que la valeur des actifs d'un débiteur ne couvre plus le montant de ses dettes, de même cette approche conduit théoriquement à une évaluation de la dette risque et des produits dérivés de crédit qui correspond à la valeur des actifs de l'entreprises.

Cette approche qui trouve son application dans les modèles bancaires d'analyse de portefeuille de crédit, son avantage majeur est d'articuler le risque de crédit et la performance de la firme, permettant une évaluation intégrée et cohérente des divers titres émis par l'entreprise qu'ils s'agissent des actions ou d'obligations convertibles, ou encore des dettes risquées. Ainsi les modèles structurels sont considérés comme une approche systématisée qui remplacerait une démarche traditionnelle d'évaluation au cas par cas du risque crédit de chaque firme à partir de l'évolution de son comportement.

Les limites qui découlent de ces modèles de la firme sont d'ordre conceptuel et pratique, du fait qu'il est difficile à mettre en place la procédure d'évaluation de la structure complexe des priorités de remboursement, en fonction de la séniorité de toutes les dettes du passif et du hors bilan. De plus ils trouvent généralement des difficultés à rendre compte d'une manière convenable de la structure des spreads de crédit observée, et de leurs sensibilités à certaines variables (taux d'intérêts), d'où ils ne prennent pas en compte de la non convergence vers zéro des spreads de crédit pendant une échéance courte même pour les entreprises moins endettés (Ilhem ZORGUI,2006).

· L'approche macroéconomique :

Ce type d'approche d'ordre macroéconomique considère le défaut comme une fonction de la position d'un secteur dans le cycle économique. En d'autre terme, cette approche consiste à évaluer la manière dont les différents scénarios macroéconomiques peuvent affecter le risque d'un portefeuille, d'où celui-ci est considéré comme une agrégation « bottom-up » du risque propre à chaque entreprise, et d'autre de type « top-down » qui évalue des déterminants communs et applicables à différentes catégories des débiteurs.

A ce stade, l'approche macroéconomique a pour objectif majeur de transformer les matrices inconditionnelles de transition à une autre matrice conditionnelles à la position de l'économie dans l'ensemble du cycle, d'où en période de chute d'activité les probabilités de défaut augmentent et la situation des emprunteurs s'aggrave, alors que dans la période de maturité on se trouve dans une situation inverse. Ainsi une nécessité d'un modèle multifactoriel afin de simuler les probabilités de distribution de défaut et de migration pour les débiteurs dans différentes industries pour chaque pays, ces probabilités sont déterminées d'une manière conditionnelle en fonction des facteurs macroéconomique, comme le taux de croissance, le taux de chômage, le taux de change, les taux d'intérêts,...

La probabilité de défaut est présentée comme suit :

P,t j = F(Yj,t ; Vj,t)

Où : Pj,t : la probabilité conditionnelle d'un débiteur classé dans le segment j (pays, industries, catégorie de rating) au temps t.

Yj,t : indice macroéconomique spécifique au segment j (pays, industries, catégorie de rating) construit sur la base d'un modèle multifactoriel de la forme suivante :

Yj,t = G(Xi,t ; Vj,t) et Vj,t ~ N(0,j)

Où Xi,t=(X1,t ; X2,t ; .......Xn,t)

Les différentes variables macroéconomiques, dont dépend le segment j sont en période t, et Vj,t considérées comme un terme d'erreur qui suit une démarche aléatoire et représente les divers chocs et innovations , indépendamment des Xi,t.

Ce modèle se partage en deux compartiments, les variables macroéconomiques qui caractérisent le cycle, et les innovations (systémiques et spécifiques aux secteurs), qui créent l'incertitude sur la distribution des pertes dans les simulations de Monte Carlo.

En ce qui concerne les corrélations de défaut entre divers segments de risque, elles ne sont pas modélisées, car elles sont déterminées d'une manière implicite à travers la réactivité de chacune d'elles, et à travers des variables communes ce qui est contradictoire avec les deux autres approches.

En effet le modèle met en évidence les effets de diversification et les facteurs systémiques non diversifiables. D'où, plus le portefeuille sera diversifié moins les chocs non systématiques seront importants. Ainsi son avantage se manifeste dans l'utilisation des sources d'information plus diverses par apport à celles utilisées par les autres modèles, mais l'existence d'une certaine relation de causalité dans le passé, qui est utilisé comme un outil statistique de régression peut ne pas être vérifiée dans le futur, puisque une information sur les taux de défaut par pays ou par industrie est relativement rare, de plus il peut être considéré comme délicat la réalisation de certaines estimations en se basant sur des variables macroéconomiques sélectionnées arbitrairement.

· L'approche actuarielle :

Une nouvelle approche s'est développée grâce au recours aux « rating » appelée aussi notation de crédit. C'est l'approche actuarielle qui est similaire à celle de management du risque de marché où aucune hypothèse n'est faite sur la cause des mouvements de prix de marché, d'où le risque de défaut n'est pas nécessairement relié à la structure capitalistique de l'emprunteur ni à la situation économique du secteur auquel il appartient.

En effet les ratings ne mesurent pas directement des probabilités de défaut, mais ils se constituent comme une base pour les estimer, du fait que les agences de notation attribuent des notes concernant des échantillons d'entreprises suffisamment large dont l'objectif recherché, et que ces données historiques de défaut soient significatifs pour les prendre en considération , en d'autre terme les données statistiques de défaut historique peuvent être utilisées comme l'estimation des probabilités futures de défaut.

Ce type d'approche actuarielle des événements de crédit par les ratings nécessite de bien définir les caractéristiques de ces derniers sous certains aspects, l'horizon d'estimation, la dépendance par rapport aux cycles économiques et l'homogénéité sectorielle. Ainsi, des tables de défaut sont mise en place par les agences de notation, appelées aussi (de mortalités), qui consistent à rassembler les séries historiques ceux de défaut passées comportant des taux de mortalités marginales (pour un horizon d'un an) et ceux cumulés (horizon de plusieurs années) par classe de rating. De plus l'existence d'une matrice de transition qui est considérée comme « la matrice qui définit pour un crédit, une classe de crédit ou encore tout un portefeuille, l'ensemble de migrations c'est-à-dire des probabilités de passer d'une classe de crédit à une autre (y compris la probabilité de faire défaut à partir de chaque classe de crédit).

L'approche par les ratings, est en ce qui concerne sa méthodologie est utilisée d'une manière fréquente dans la filière crédit des banques, pour la matrice de transition, qui se base sur des données établies sur une longue période, peut entraîner l'extrait d'une probabilité moyenne et très approximatifs, en d'autre terme il y a une supposition que ces probabilités de transition sont les même au cours du temps et elles sont indépendantes des événements passés, alors que la situation financière d'un emprunteur se trouve conditionnée par sa situation au cours des périodes précédentes. D'une manière générale ce matrice se trouve stable dans l'espace, puisqu'il décrit le risque d'une façon identique quels que soient le secteur et la localisation géographique, de plus toutes les entreprises de même rating ont la même probabilité de défaut quel que soit leurs taux de recouvrement.

· L'approche par les spreads :

La naissance de ce type d'approche est pour résoudre les difficultés des modèles de Merton, ainsi que pour tarifier les produits dérivés de crédit, son rôle majeur est de partager le taux d'intérêt nécessaire pour le financement d'une contrepartie entre le taux sans risque et une prime de risque appelée « spread », ce dernier incorpore diverse informations sur la qualité de l'emprunteur, ainsi que la liquidité de la transaction sous-jacente ou plus générale du marché.

Du fait qu'une autre méthode se manifeste par le lancement d'une nouvelle approche qui consiste à calculer la probabilité de défaut et les extraire directement des spreads, d'où ce type d'approche est fondé sur un processus exogène qui caractérise la probabilité de défaut.

Duffie et Lando(1999), qui mettent en évidence que la sous-évaluation des modèles structurels ne prennent pas en compte la manque d'information sur les investisseurs , d'où les données comptables publiées restent toujours insuffisantes et incomplètes , alors que dans les modèles sous forme réduit, le temps de défaut est défini d'une manière exogène et donne plus d'importance au processus stochastique basé sur des informations de marché au lieu d'information comptable.

Alors en ce qui concerne l'hypothèse d'absence d'opportunité d'arbitrage est centrale, ce qui implique que l'espérance du rendement des actifs est égale au taux sans risque, en fait on peut déduire des tauxYt, à la période t la probabilité de défaut htappelée aussi risque neutre en supposant un taux de perte en cas de défaut noté L, ce qui implique :

Avec, rt : taux sans risque

htL : Le spread, qui permet de mesurer la perte anticipée

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams