WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Reflexions sur la fonction consultative de la cour internationale de justice (CIJ)

( Télécharger le fichier original )
par Kpatcha Lazare EWAROU
Université de Lomé -Togo - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA), Droit public 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Les obstacles procéduraux

La procédure de saisine de la Cour n'est pas la même pour tous les organes et institutions de l'ONU. Ainsi, suivants les dispositions de l'Article 96 de la Charte des Nations-Unies, alors que l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité peuvent directement saisir la Cour, les autres organes et institutions doivent au préalable obtenir l'avis favorable de l'Assemblée générale.

En principe, la saisine de la Cour pour avis se fait sur la base de résolution de l'organe intéressé. Devant l'Assemblée générale, cette résolution pour solliciter l'opinion de la Cour n'est pas considérée comme une question importante qui exige la majorité des deux tiers

56

suivants les dispositions de l'article 18 de la Charte114. Saisie par la Résolution 49/75 K du 15 décembre 1994 par l'OMS pour avis, la Cour n'a pas soulevé la question de sa validé alors même qu'elle n'était pas adoptée à la majorité des deux tiers des voix.

Par contre, le Conseil de sécurité considère la résolution servant de base pour la saisine de la Cour pour avis non pas comme une question de procédure exigeant un vote affirmatif de neufs membres présents quels qu'ils soient mais comme une question de fond qui exige un vote affirmatif de neuf voix des membres dans lequel sont comprises les voix des cinq membres permanents. Ceci pose inéluctablement le problème d'usage du droit de veto par les membres permanents lorsqu'il se trouve que leurs intérêts seront mis en jeux par l'avis de la Cour - qui, même dénué de force obligatoire, n'en revêt pas moins une certaine autorité morale, juridique et diplomatique.

Le blocage à la validité de la résolution du Conseil de sécurité a été de justesse évité dans l'affaire relative à la présence de l'Afrique du Sud en Namibie, quand la Cour a considéré que suivant la pratique constante du Conseil, « L'abstention d'un membre du Conseil ne signifie pas qu'il s'oppose à l'adoption de résolutions. L'abstention d'un membre du Conseil ne signifie pas qu'il s'oppose à l'approbation de ce qui est proposé ; pour empêcher l'adoption d'une résolution exigeant l'unanimité des membres permanents, un membre permanent doit émettre un vote négatif »115.

Aussi, le fonctionnement saisonnier de l'Assemblée générale n'est pas de nature à favoriser une plus grande saisine de la Cour en matière consultative. En effet l'Assemblée générale se réunit seulement une seule fois l'an en session ordinaire. Les sessions extraordinaires qui constitueraient des remèdes se révèlent difficiles à organiser étant donné qu'elles ne peuvent se faire que par le Conseil de sécurité ou par la majorité des Etats membres de l'organisation.

114 Sont considérées comme questions importantes exigeant le vote des deux tiers des membres présents et votants de l'AG les recommandations relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationale, l'élection des membres non permanents du CS, l'élection des membres du CES, l'élection des membres du CT, l'admission de nouveaux membres dans l'organisation, la suspension des droits et privilèges des membres, exclusion de membre, les questions relatives au fonctionnement du régime de tutelle et les questions budgétaires.

115 Voir affaire, Conséquences juridiques pour les Etats de la présence continue de l'Afrique du Sud en Namibie, AC, 21 juin 1971, Recueil CIJ 1971. Cette résolution en effet fut adoptée par 12 voix sans opposition mais avec trois abstentions, celles de la Pologne, du Royaume-Uni, et de l'URSS.

57

La limitation de l'action consultative de la Cour ne se situe pas seulement au plan organique. L'extrême délimitation du domaine d'action des avis de la Cour a également un impact restrictif sur la portée de la fonction consultative.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld