4.2.c LA REMISE EN CAUSE DE LA LEGITIMITE DES SYNDICATS
Certaines voix expriment le manque de légitimité
des syndicats pour parler au nom des employés et des employeurs dans les
structures de DST.
L'érosion constante des effectifs syndicaux et une
participation de plus en plus faible aux élections professionnelles
entrainent une remise en cause de la légitimité des organisations
de salariés. Puisque celles-ci regroupent de moins en moins de militants
et vue la faible participation aux élections professionnelles, certaines
voix, du côté patronal principalement, expriment le fait que les
organisations syndicales de salariés ne représentent plus
grand-chose ce qui ne les rend pas légitimes pour faire du dialogue
social, encore moins dans les territoires. Le manque de moyens et de
coordination renforcent cette remise en cause du rôle que peuvent jouer
les syndicats de salariés dans le DST, malgré leur
compétence sur les questions d'emplois et de travail.
Du côté des organisations d'employeurs, la
principale faiblesse qui induit un problème de légitimité
se trouve dans l'opposition du Medef à toute forme de DST. La CGPME et
l'UPAR s'impliquent dans les initiatives de DST mais leur
légitimité est remise en cause étant donnée
l'hyperpuissance du Medef qui représente historiquement l'ensemble des
patrons de France. La situation décrite par Jacques Perrat en
Rhône-Alpes est assez révélatrice de ce qu'il se passe dans
d'autres régions :
« Jusqu'à une période récente,
le patronat (ou plutôt le MEDEF car les organisations de PME et de
l'artisanat sont moins catégoriques) s'est montré assez hostile
à la mise en place des commissions paritaires (interprofessionnelles ou
professionnelles)à un niveau régional, départemental ou
local - commissions prévues par les « lois Auroux » de 1982 et
réactivées par la « loi Fillon » du 4 mai 2004 - et il
leur préférait des instances plus informelles du genre «
comités de pilotage » » (Perrat, 2009).
Ces faiblesses entrainent une certaine remise en cause de la
légitimité de la présence des partenaires sociaux dans
toute forme de dialogue sur les territoires.
Une implication efficace des syndicats dans le DST ne
dépendra pas seulement de la réduction des faiblesses que nous
venons de lister. L'environnement extérieur est à prendre en
compte. Le développement rapide du DST pourrait affaiblir les syndicats
de même qu'il contient en lui des opportunités qui pourraient
renforcer la reconnaissance et l'impact des syndicats en France.
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