ABSTRACT
Kribi is a coastal town located in the Southern part of
Cameroon, Ocean department. In this locality there is a zone of mangroves that
are part of the large set of mangroves of the Rio Ntem. Fishing is in this area
the main income-generating activity of the population. For conservation and
fish processing, smoking is widely practiced. Unfortunately, this technique
consumes huge amounts of wood, which is a serious threat to mangroves and other
vegetation found in this area. To address this situation, a local NGO with the
support of partners has initiated a project to promote the use of improved
stoves to reduce the impact associated with the activity of smoking on
deforestation.
To help improve knowledge on the firewood industry, the
present study was conducted. Its main objective is to assess the use of
firewood in the coastal fisheries of Kribi.
It appears from this study that self supply is widely
practiced in the area given the proximity of the biomass resource, smoking
accounts for 60 % of the use of firewood, improved smoke house permits
reductions in the consumption of wood at about 50 %, mangrove wood is less and
less used by fish smokers. On the other side, the Sambi (Uapaca
guineensis) is a popular wood species in fish smoking. Some populations
have expressed their concern about the extensive use of this wood species that
is becoming increasingly rare.
Keywords. Fish smoking, improved smokehouse, Sambi,
mangrove, Kribi.
CHAPITRE I:
GENERALITES
I.1. INTRODUCTION
La mangrove est définie comme étant
l'ensemble des formations végétales arborescentes ou
buissonnantes, qui colonisent les atterrissements intertidaux marins ou
fluviaux des côtes tropicales (Marius, 1985). Il s'agit donc des
forêts d'arbres ou d'arbustes qui s'installent entre la zone des
marées basses et celles des marées hautes dans les régions
tropicales.
Au Cameroun les forêts de mangroves occupent une
superficie d'environ 250 000 hectares et comptent parmi les mangroves les plus
étendues d'Afrique. Elles sont concentrées dans l'estuaire du Rio
del Rey au nord (entre Njangassa et la frontière avec le
Nigéria), dans l'estuaire du Cameroun (qui s'étend du cap Bimbia
à l'embouchure du fleuve Sanaga, autour de la ville de Douala), et dans
un ensemble de poches principalement autour de l'estuaire du Ntem (avec les
fleuves Loukoundje, Sanaga et Ntem) c'est la plus petite mangrove du pays.
Elles font partie du grand ensemble régional des mangroves du Golfe de
Guinée (Anonyme, 2006a).
La mangrove est soumise naturellement à de multiples
contraintes, comme le phénomène de marées,
l'érosion, les tempêtes,...C'est ainsi que les mangroves du
Cameroun ont subi pendant près de 50 années des pressions
énormes, suivies de dégradations importantes consacrant ainsi la
perte de plus de 30 % de sa surface (de 600 000 ha à 400 000
ha à ce jour). Cela est dû à beaucoup de facteurs entre
autres la destruction pour le fumage de poisson (Ajonina et Usongo, 2001 ;
Ajonina et al, 2005).
Les mangroves sont par excellence d'importantes zones de
pêches ; elles fournissent sur le circuit commercial environ
60 000 tonnes de poissons fumés par an (Mbog, 1998). Le fumage est
largement pratiqué dans ces zones. Cette technique de conservation
artisanale consomme malheureusement des quantités de plus en plus
importantes de bois de mangrove. Le Département Energie de la Banque
Mondiale pour le Tiers Monde de même que les études menées
par la FAO sur les déficits globaux de la biomasse (Anonyme, 1981),
affirment que le prélèvement du bois de feu est la principale
source de la déforestation. Selon le Plan Energétique National
camerounais, le bois de feu est l'énergie la plus consommée au
Cameroun ; il représente 67% du bilan énergétique
national. Il est établi également qu'il existe un énorme
potentiel d'économie de bois de feu par d'autres méthodes
notamment les foyers améliorés (Anonyme, 1997)
Face à la dégradation progressive de cet
écosystème, il faut restaurer, protéger et rationaliser
l'exploitation de ces forêts le long des côtes. C'est dans cette
optique que s'inscrit le projet intitulé « Alternative
à la conservation des mangroves pour le bien-être des femmes en
Afrique centrale » initié par l'OPED (Organisation pour
l'Environnement et le Développement Durable) avec le concours des
partenaires que sont le Congo Bassin Forest Fund (CBFF) et la Banque Africaine
de Développement (BAD). Ce projet promeut l'utilisation de fumoirs
améliorés à poissons dans la mangrove de la zone de Kribi
jusqu'à Campo. L'objectif étant la réduction de la
consommation en bois de feu et l'amélioration du cadre de vie des
populations de la zone. Notre stage au sein de cette organisation répond
au souci de rationalisation de l'intervention de l'OPED dans la cadre de ce
projet, à travers le développement de la recherche-action
participative fournissant des données pour éclairer les
décisions et l'atteinte des indicateurs du projet.
Ainsi ce travail s'est fixé pour objectif principal
d'évaluer l'utilisation du bois de feu dans le fumage du poisson dans
quelques villages côtiers pilotes de Kribi avant et après
l'installation des fumoirs améliorés
De manière spécifique le travail visait
à :
- identifier les espèces ligneuses utilisées
comme bois de feu, ainsi que les autres combustibles alternatifs
utilisés s'il y a lieu ;
- localiser les principales zones de collecte de bois de feu
ainsi que les perceptions des populations sur la disponibilité de cette
ressource ;
- identifier les circuits d'approvisionnement en bois de feu
et les acteurs impliqués ;
- évaluer l'efficacité des fumoirs
améliorés par rapport aux technologies traditionnelles de
fumage.
Ces objectifs se fondent sur les hypothèses selon
lesquelles le fumage de poisson est responsable de la dégradation de
l'écosystème de mangrove. Le bois de mangrove est un excellent
combustible, de ce fait, c'est la principale ressource utilisée pour le
fumage de poisson eu égard à ses vertus calorifiques et
organoleptiques.
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