3.4. POLITIQUES EN FAVEUR DE
L'EPARGNE
Il sied de noter que l'objectif premier de la politique de
l'épargne est le bien-être des ménages dans une perspective
de cycle de vie et l'accroissement de la capacité de production (Garnier
et Thesmar, 2009). Ainsi l'intervention de l'Etat dans ce secteur doit viser
à protéger les épargnants afin de les inciter davantage
à épargner. Cette politique aura deux effets que sont : le
bien-être des ménages dans une perspective de cycle de vie et
l'accroissement de la capacité productive des entreprises locales qui
auront un marché local large pouvant financer leurs investissements.
Le financement de l'économie doit présenter
clairement l'objectif des politiques de l'épargne, qu'il s'agisse
d'inciter les agents à épargner ou bien d'orienter cette
épargne vers les besoins prioritaires (Financement des petites et
moyennes entreprises, des investissements immobilier, ...) et productifs, c'est
ce que Jérôme Glachant (2009) appelle « la
quantité et la qualité de l'épargne »
domestique.
3.4.1. QUANTITE DE L'EPARGNE ET
OPTIMISATION DU BIEN-ETRE DES MENAGES DANS UNE PERSPECTIVE DE LONG TERME.
L'Etat se voit obligé d'inciter les agents à
épargner, ce en vue d'améliorer sensiblement leur bien-être
futur. Cette politique que nous qualifions de
« pro-épargne » aura comme effet d'augmenter les
capacités de financement des entreprises, qui créent la richesse,
et par là s'en suivra une augmentation du revenu des ménages
toutes choses égales par ailleurs.
Pour y parvenir, l'Etat doit chercher à stabiliser
l'environnement économique dans lequel évoluent les
épargnants, en évitant notamment la répression
financière via une bonne politique de stabilité des prix.
L'analyse du solde de la balance commerciale montre que cette dernière
est déficitaire, alors qu'un solde positif suppose une rentrée
des capitaux dans le pays et donc une augmentation des revenus des agents. Il
faudra donc développer ce secteur notamment par la diversification des
produits à exporter, par l'exportation des produits transformés
à forte valeur ajoutée.
L'Etat doit chercher le développement du secteur
privé en offrant un cadre idéal pour ce dernier. Nous avons vu
dans le cadre de ce travail que les degrés de liberté
d'entreprendre, d'investir, fiscale et financière ne sont pas
susceptibles de promouvoir la relance économique. Redonner la confiance
aux agents en punissant tout comportement contraire à l'esprit
d'épargne des agents. Lorsque le revenu des agents économiques
sera élevé, il va en résulter, toutes choses égales
par ailleurs, une espérance de vie à la naissance
élevée, car en ce jour les congolais ne vivent pas longtemps.
L'accroissement du revenu va produire comme effet, l'amélioration de la
santé ce qui va allonger l'espérance de vie à la
naissance, ce qui d'après Bloom, David et Canning (2000) conduit
à un accroissement de l'épargne nécessaire pour couvrir
les besoins des ménages au delà de l'âge de la retraite.
Une bonne politique de sensibilisation financière des
agents est également indispensable. Il faudra donc, pour l'Etat
d'améliorer les conditions de vie des enseignants qui sont
chargés d'éduquer les congolais. Car il a été
démontré que plus on étudie, plus élevé sera
le niveau du revenu pouvant permettre la satisfaction des besoins des
ménages toutes choses égales par ailleurs. Dans des pays
développés, le système d'épargne retraite
fonctionne de telle sorte que les plus jeunes financent les plus vieux
c'est-à-dire les retraités. Nous préconisons à ce
stade la libéralisation de ce secteur pour que les congolais choisissent
eux-mêmes l'institution pouvant assurer son bien-être futur. Dans
ce contexte de privatisation et de libéralisation de ce secteur,
l'Institut national de sécurité sociale et la
société nationale d'assurance se verront obligé de devenir
compétitive et chercheront même d'autres solutions comme la
fructification de l'épargne des membres, ce qui pourra avoir de l'impact
très significatif sur le bien-être des ménages surtout
pendant la retraite. Dans un tel environnement, le rôle de l'Etat serait
alors de réguler le marché.
Pour permettre l'afflux de l'épargne, nous
préconisons au secteur financier bancaire un instrument qu'est «le
compte d'épargne-retraite ». Avec ce compte, les
ménages devront épargner chaque mois un montant équivalant
à la cotisation sociale que perçoive l'institut national de
sécurité sociale. Au taux de 24% l'an par exemple appliqué
à la Caisse générale d'épargne du Congo et si nous
retenons 10000 francs congolais comme cotisation mensuelle, ce ménage
atteindra une épargne équivalente à 623.280.563,9 Francs
congolais après trente ans. Si nous retenons 10 dollars
américains, ce ménage aura 623.280,56 dollars américains.
Pendant la retraite, l'agent pourra investir même la
moitié de sa fortune en achetant notamment des maisons, en investissant
dans l'élevage, l'agriculture, ...et placer en compte bloqué le
résidu. Le ménage va s'en sortir même avec des
intérêts.Ce procédé fera en sorte que le niveau
d'épargne soit élevé en vue de garantir le bien-être
futur des ménages et permettre d'accroitre les capacités locales
de financement de notre économie au lieu de continuer à
dépendre de l'extérieur.
Il est certes évident que les gens vont se poser la
question de savoir avec quel revenu ce ménage devra-t-il constituer
cette épargne ? A cette question nous disons que ce sera toujours
avec son petit revenu. Le ménage ne réclame pas si l'on soustrait
de son revenu une telle somme comme une épargne forcée et
placée à l'INSS par exemple. A quoi bon de tout consommer
aujourd'hui et de ne rien consommer demain ?
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