à‰pargne et bien être des ménages en RDC. Une analyse macro et microéconomique( Télécharger le fichier original )par Gloire Tristan MANSESA KIAKUMBA Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en économie 2013 |
Nous présentons dans le tableau (2.2) ci-après le taux d'épargne de la RDC et de quelques pays émergents.Tableau n°2.2 : Taux d'épargne de la RDC et de quelques pays émergents en 1970-2009.
Source : Banque Mondiale. Le taux d'épargne détermine la vitesse de croissance du stock du capital productif (Krugman et Obstfeld, 2006). En RDC, Le taux d'épargne est très faible comparativement aux pays émergents, soit une moyenne de 9,66% du PIB avec un écart type de 5,44%. Le taux d'épargne le plus élevé est de l'ordre de 27,54% du PIB réalisé en 1996. Alors que Singapour a une moyenne de 41,94% et un écart type de 8,79. Il est suivi par la Chine qui enregistre une moyenne de 38,23% du PIB avec un écart type de 6,77% du PIB. Ces deux pays ont un taux d'épargne maximum supérieur à 50% du PIB, soit 53% pour Singapour et 52,65 % pour la Chine. Ce qui montre une forte préférence pour le futur dans ces deux pays. Graphique n°2.14. Taux d'épargne de la RDC comparé à celui de quelques pays émergents La Corée du Sud vient juste après la Chine avec un taux d'épargne moyen de 30,23% du PIB avec un écart type de l'ordre de 6,42% du PIB, un taux d'épargne maximum de 38,52% du PIB et un minimum de 14,93. La République Sud Africaine a une moyenne de 23,88% du PIB avec un écart type de 5,6% du PIB, un taux d'épargne maximum de l'ordre de 37,89% du PIB et a réalisé le taux le plus faible de l'ordre de 17,24% du PIB. Enfin, vient l'Inde avec une moyenne de 22,22% du PIB et un écart type de 4,85% du PIB. Le taux le plus élevé de l'Inde est de l'ordre de 34,13% du PIB avec un minimum de 15,41% du PIB. Les taux d'épargne minimum de chaque pays émergent est supérieur à la moyenne de la RDC pour la période 1970 à 2009. La RDC a donc une forte préférence pour le présent. Il faudra donc que l'Etat congolais prenne des mesures incitatives pour qu'un plus grand nombre des ménages arrive à épargner. Cette faiblesse de l'épargne montre que les congolais vivent au jour le jour. Chapitre troisième. DETERMINANTS DE L'EPARGNE ET EFFETS SUR LE BIEN-ETRE DES MENAGES RURAUXCe chapitre analyse la relation entre l'épargne et le bien-être de la population en utilisant deux approches : macro économétrique d'abord et micro économétrique ensuite pour les ménages des cités semi-rurales de Mbanza-Ngungu et Kisantu. Enfin, il sera question de présenter quelques politiques macro et microéconomiques de protection de l'épargne en vue de relever l'épargne et le bien-être des ménages ruraux. Mais avant, nous commençons par présenter les travaux empiriques qui ont examiné les déterminants de l'épargne et son incidence sur le bien-être des ménages. 3.1. BREVE REVUE DE LA LITTERATURENous ne pouvons pas prétendre recenser toutes les études menées en République Démocratique du Congo. Mais nous présentons quelques résultats au regard des éléments en notre possession.Nous présentons d'abord la revue de la littérature dans le reste du monde et ensuite sera présentée la revue de la littérature en RDC. 3.1.1. REVUE DE LA LITTERATURE DANS LE RESTE DU MONDEEn faisant une régression sur les différentes caractéristiques des ménages au Québec, Véronique Fournier et François Vaillancourt (2011) ont découvert que le revenu disponible du ménage, le fait d'être propriétaire d'un logement, le fait que le revenu du ménage ne provienne que d'un seul travailleur, le fait de compter au moins un travailleur à temps partiel, le nombre d'enfants de 0 à 17 ans et les assurances détenues par les ménages sont des facteurs déterminants l'épargne des ménages au Canada. Une autre étude réalisée par Pierre Gouëdard et François Vaillancourt(2011) au CANADA, utilisant le modèle de Feldstein et Horioka5(*), ils ont trouvé qu'il n'y avait pas de corrélation entre l'épargne et l'investissement. L'intérêt d'une relation entre épargne et investissement réside dans une certaine mesure, dans l'opportunité offerte au gouvernement de stimuler l'investissement via des politiques publiques agissant sur l'épargne. Au Maroc, dans le souci de comprendre le comportement d'épargne des ménages en fonction de la zone de résidence et quelques facteurs socioéconomiques, Najat et alii, (2008) ont abouti aux résultats suivants : le taux d'inflation, le taux d'intérêt, la population urbaine et rurale et le taux de croissance de la population urbaine ont une influence significative sur le niveau d'épargne. Le comportement d'épargne dans le cadre de la commune rurale apparaît moins significatif que dans la commune urbaine. Au Burkina Faso, l'évaluation économétrique des déterminants du volume de l'épargne des ménages a révélé que les taux d'épargne dans les caisses populaires de Ouagadougou sont plus motivés par la hausse du revenu. De même pour l'hypothèse de cycle de vie, l'âge détermine significativement le comportement de Burkinabé face à l'épargne (Ouedraogo, 2008). En Australie, l'étude réalisée par Thorne et Cropp en (2009) a révélé que le taux de croissance du revenu, les termes de l'échange, le taux d'intérêt réel et le taux d'imposition sont les principaux déterminants de l'épargne des ménages. Au Japon, l'accroissement de la population vieillissante qui a un comportement de désépargne et la baisse du taux d'intérêt créditeur sont les variables qui expliquent significativement la baisse du taux d'épargne (Noriko et Satoshi, 2008) En Estonie, le revenu a un impact positif sur la décision d'épargne des ménages, alors que la possession des biens durables et l'accès aux liquidités ont un impact négatif. Les propriétaires ont une propension à épargner supérieure à celle des locataires (Kulikov et alii, 2007). Dans une étude sur les déterminants de l'épargne des ménages en Chine utilisant les données en panel, Yuji et Wan (2006) ont trouvé que le taux de croissance du revenu, le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation impactent sur le niveau d'épargne. Au Pakistan, le revenu, le taux de croissance économique et le taux d'intérêt réel ont un impact significatif et positif sur l'épargne de ménages, alors que le taux d'inflation exerce un impact négatif (Moshin et alii, 2006). Chandra et Long, (2003) ont quant à eux découvert que le taux de croissance du revenu et le taux d'intérêt directeur ont un impact significatif sur la décision d'épargne des ménages. En Philipines le revenu, l'éducation, le taux d'inflation, la croissance démographique sont des variables qui affectent significativement l'épargne des ménages (Barsales et Mapa, 2003). * 5 Dont le nom est associé à un paradoxe qui montre qu'en situation de parfaite mobilité internationale des capitaux, le lien direct entre épargne et investissement au sein d'un pays tend à s'étioler jusqu'à disparaître. |
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