2.1.3. TAUX D'INFLATION (en
logarithme)
La lecture du graphique ci-dessous nous renseigne que les
années 90 ont été caractérisées par
l'hyperinflation. L'inflation est faible seulement en 1998. L'hyperinflation a
atteint quatre chiffres en 1994 avec un taux annuel de l'ordre de 9797%. Cette
situation provient du financement de déficits budgétaires par la
planche à billets. En effet, à la fin des années 80, on
assiste à une chute drastique de la production du cuivre suite à
la vétusté des équipements. Celle-ci a occasionné
une baisse importante des recettes de l'Etat puisque la Gécamines
contribuait à près de 70% au budget de l'Etat congolais. En
conséquence, le budget de l'Etat a accusé d'importants
déficits qui furent financés par la planche à billets
étant donné que le gouvernement avait peu de possibilités
pour s'endetter aussi bien à l'extérieur qu'à
l'intérieur du pays. Ce n'est qu'à partir de la décennie
2000, qu'on assiste à une baisse du taux d'inflation.
Le graphique ci-dessous montre l'évolution du taux
d'inflation de 1964 à 2010.
Graphique 2.11. Evolution du taux d'inflation (en
logarithme)
L'hyperinflation avait entraîné une forte
instabilité macroéconomique entrainant la faillite de plusieurs
entreprises notamment celles du secteur privé. D'abord les entreprises
avaient réalisé d'énormes pertes du fait que toutes
n'avaient pas pu intégrer la dépréciation monétaire
dans leurs coûts de revient, notamment les anticipations d'inflation
future, ce qui entraîna une érosion monétaire.
Ensuite, l'hyperinflation avait eu pour conséquence
d'exacerber les contraintes de financement des entreprises, car ces entreprises
ont eu du mal à constituer des ressources pour s'autofinancer puisque
la valeur monétaire s'érode au jour le jour. Cette érosion
monétaire a entraîné la dollarisation de l'économie
car les agents économiques n'avaient plus confiance en la monnaie
nationale.
En définitive, l'environnement économique dans
lequel évoluent les agents économiques en RDC n'est pas stable.
Un tel environnement n'est pas favorable à l'épargne car les
épargnants ont besoin d'être rassurés que leurs
épargnes sont protégées. Dans ces conditions on ne peut
pas booster l'économie nationale. Il faudra donc l'assainir en vue
d'espérer une forte mobilisation de l'épargne intérieure
et donc trouver de quoi financer l'économie congolaise.
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