II-2- Gestion de la chasse en Afrique
Chardonnet (1995) relève l'importance de la faune sauvage
dans les économies nationales. Lindsey et
al. (2007,bis) estiment les revenus
générés annuellement par la chasse sportive en Afrique
à 201 millions de US$, pour une moyenne annuelle de 18.500 chasseurs.
Mais la gestion de cette activité reste empreinte de zones d'ombre. Pour
Czudek (2001), une gestion adaptée occasionnerait des recettes
supérieures à celles connues de nos jours. Plusieurs variantes
existent en fonction des pays.
II-2-1- Cas de la RCA
L'arrêté n°687CH du 17/02/1956 créait en
Afrique Equatoriale Française deux types de zones en
matière de faune en République Centrafricaine :
les ZIC (où se trouvent les parcs nationaux, réserves de faune et
zones de chasse) et la zone banale (où se déroulent les
activités de cueillette). Contrairement au Cameroun, les zones de chasse
(appelées Zones Cynégétiques Villageoises, ZCV et
situées autour des parcs nationaux) ne font pas partie des aires
protégées. Leur objectif est l'utilisation maximale et durable
des ressources fauniques au profit des populations locales, le soutien au
développement économique et social et la conservation des
ressources fauniques (Mbikiton, 2004). Les recettes issues de la chasse sont
réparties entre l'Etat, les communes et les communautés. Les 10
ZCV que compte le pays ont rapporté 100 millions de FCFA sur 5 ans
(Mbikiton, bis) et sont à l'origine de la création d'environ 200
emplois. Le problème dans la zone reste le braconnage par les bergers
transhumants pour l'autoconsommation et l'élimination des
prédateurs de leur bétail, mais également les braconniers
étrangers dont les soudanais à l'Est et au Nord-Ouest et les
tchadiens au Nord (Lamarque et al, 1995)
II-2-2-Cas du Bénin
Dans le cas du Bénin, les zones de chasse sont
concédées à des sociétés privées. La
part revenant aux
populations locales est gérée par les AVIGREF,
Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune, (Issa et
al, 2004). Ces associations sont chargées d'organiser les pisteurs
et porteurs pour les différents safaris. Les parcs sont également
autofinancés par les recettes générées par la
chasse.
II-2-3- Cas de la Tanzanie
Les zones de chasse sont gérées par les
sociétés de safari et les quotas de chasse sont fixés par
les
services en charge de la faune (Chardonnet, 1995 bis). Cette
chasse génère de nombreux revenus estimés à 9,3
millions d'US $ en 2002-2003 (Fesselet, 2006). De même, d'énormes
fonds sont consacrés au développement communautaire : en effet,
de 2000 à 2002 il s'est agi de près de 6,5 millions d'US $ (MNRT,
2002). Mais selon Nshala (1999), ces bénéfices ne profitent
qu'à une minorité de nationaux et aux étrangers.
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