III.2.2. Interprétation globale et
économique
Dans cette phase consacrée à
l'interprétation globale des résultats trouvés dans notre
travail de recherche scientifique, il est aussi le moment opportun de rappeler
les résultats attendus relatifs à l'hypothèse de la
recherche. En effet, cette vérification se fait par analyse des signes
des coefficients associés aux variables indépendantes. Lorsqu'une
variable indépendante est affectée d'un coefficient
négatif et statistiquement différent de zéro, cela veut
dire que cette variable contribue négativement dans la variation de la
variable dépendante.
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De l'analyse de la relation de long terme après avoir
corrigé les déséquilibres par le coefficient de la force
de rappel, nous constatons qu'à long terme l'inflation influence
négativement la variation des recettes fiscales avec une statistique de
Student égale à -0.727895 dont la probabilité est nulle
(0.4760 > 0,05). En conséquence, la nullité du coefficient
associé à l'inflation nous permet de conclure que les effets
négatifs de l'inflation sur les recettes fiscales ne sont pas
significatifs, ce qui est contraire au fondement de notre théorie.
D'où notre hypothèse est infirmée.
Quant aux autres variables, nous constatons qu'à long
terme le produit intérieur brut réel (PIBR) influence
positivement et significativement les recettes fiscales réelles (RFR)
avec une statistique de Student égale à 6.878214; une variation
du PIBR de 1% entraîne une augmentation de RFR de 0.72%. Cela montre que
le PIB est une variable macroéconomique dont il faut promouvoir la
croissance pour assurer le financement autonome des dépenses publiques
via les recettes fiscales collectées. Enfin, les dépenses
publiques réelles contribuent positivement et significativement mais en
faible proportion par rapport au PIB; la variation des dépenses
publiques réelles de 1% entraine une augmentation des recettes fiscales
réelles de 0.31%. Après l'analyse de la relation de long terme,
nous abordons la relation de court terme pour constater le comportement des
variables.
Ainsi, cette analyse montre les effets positifs non
significatifs de l'inflation au cours de l'année D(LIPC) sur les
recettes fiscales au cours de la même année D(LRFR) ; on constate,
cependant que les recettes fiscales au cours de l'année sont
affectés négativement mais pas significativement par le niveau
des prix de l'année précédente D (LIPC (-1)).
En ce qui concerne le produit intérieur brut
réel, que ce soit celui de l'année en cours D(LPIBR) ou celui
décalé d'une période D(LPIBR (-1)), aucun d'entre eux
n'affecte significativement les recettes fiscales même si celui
décalé d'une période les affecte négativement. Les
dépenses publiques, pour leur tour, affectent positivement mais les
effets ne sont pas significatifs que ça soit pour l'année en
cours ou l'année précédente.
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Enfin, la relation de court terme montre que les recettes
fiscales de l'année en cours D(LRFR) dépendent largement,
positivement et significatives à 76% des recettes fiscales de
l'année précédente.
Au regard et analyse des résultats que nous avons
trouvés grâce à notre modèle à correction
d'erreurs, la relation de long terme prouve les effets négatifs mais
sans significativité. Quant à la relation de court terme
l'inflation n'a l'effet négatif qu'avec décalage d'une
période sans significativité non plus. A ce stade, notre
hypothèse de recherche est infirmée. L'infirmation de cette
hypothèse est en contradiction avec la théorie.
Au départ, et c'était le fondement de notre
recherche, nous avons voulu mettre en cause les propos de Ndoreraha(2003) qui
dit que lorsqu'il y a une inflation, la conséquence évidente est
la hausse des prix domestiques par rapport aux prix extérieurs, ce qui
modifie le comportement des consommateurs en adoptant à s'approvisionner
par les produits extérieurs du fait que ces derniers sont moins chers.
Dans cette logique, on assiste à un élargissement de l'assiette
imposable qui entraîne une augmentation des recettes fiscales par la voie
d'impôt à l'importation tandis que les exportations prennent de
moins en moins d'importance.
De plus, dans la partie de l'analyse descriptive, nous avons
remarqué la prépondérance des importations par rapport aux
exportations en matière d'apport des recettes fiscales. De notre part,
nous avons émis l'absence de compétitivité pouvant
provenir du fait de compter sur les recettes fiscales liées aux
importations qui alourdissent les prix à la vente.
Cela étant, un travail de recherche scientifique
à pour qualité d'être réfutable ;
c'est-à-dire qu'un bon travail de recherche se termine en laissant la
marge remarquable de poursuite. Ce résultat peut provenir de l'une ou
l'autre variable pouvant jouer dans la variation des recettes fiscales mais n'a
pas été intégrée. Les variables comme «
corruption » et « exonérations fiscales » pourraient
être parmi les éléments rongeurs des recettes fiscales
malgré la complexité, la clandestinité et manque des
données.
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Synthèse du troisième chapitre
Dans ce troisième chapitre, notre objectif était
l'analyse empirique des effets de l'inflation sur les recettes fiscales
réelles. Nous avons intégré des autres variables qui
peuvent contribuer dans les recettes fiscales en s'appuyant sur la
théorie économique.
Comme nous l'avions énoncé dans la
méthodologie, nous avons entrepris les tests variés (test de
racine unitaire, cointégration, etc.). Les résultats des tests de
racine unitaire ont montré qu'aucune variable n'est stationnaire en
niveau, mais qu'elles le sont en différence première et la
cointégration a été confirmée par test.
Après estimation du modèle à correction d'erreurs, les
résultats globaux nous ont permis de déceler la
réalité empirique. En effet, le produit intérieur brut
réel exerce un effet positif et énorme sur les recettes fiscales
réelles, ce qui ne s'écarte pas de la théorie
économique. Quant à l'inflation, l'effet négatif sur les
recettes fiscales réelles constaté n'est pas significatif,
d'où notre hypothèse est infirmée. Non plus, les
dépenses publiques ont des effets non significatifs sur les recettes
fiscales. Nous avons enfin terminé nos analyses par les tests de
diagnostic sur les résidus pour découvrir la fiabilité de
notre modèle pour servir de prévision.
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