III.2.1.3. Estimation du Modèle à
Correction d'Erreurs
Lorsque les variables sont cointégrées, cela
atteste la relation de long terme entre elles. Outre cette relation de long
terme, il peut arriver qu'il y ait des perturbations dans le court terme
faisant écart avec cette relation d'équilibre (de long terme). Le
recours à l'estimation du modèle à correction d'erreurs
permet de mettre en évidence la relation de court et de long terme entre
les variables. Ainsi, Engle et Granger proposent une méthodologie
d'estimation qui se fait en deux étapes.
Dans la première étape, il envisage d'abord
d'estimer la relation de cointégration par les MCO et ensuite de tester
la stationnarité du résidu estimé.
La stationnarité des résidus conduit à la
conclusion que les séries sont cointégrées, et cela a
été vérifié dans le présent travail de
recherche.
La seconde étape concerne l'estimation par la
méthode des MCO de la relation du modèle dynamique (court terme)
qui est de la forme suivante :
ÄLRFR = f30 + f31ÄLPIBR + f32ÄLIPC +
f33ÄLDPR + f34ÄLPIBRt-1 + f35ÄLIPCt-1+
f36ÄLDPRt-1 + f37ÄLRFRt-1 + f38 RESt-1
69
Avec :
f30, f31, f38, les paramètres à estimer
A : l'opérateur mathématique des
différences
RES :le résidu
Dans cette équation, f38 est le coefficient
qualifié de force de rappel et ô le résidu.
Selon Bourbonnais (2003), la validation du modèle
à correction d'erreurs exige que la
valeur du coefficient f38(force de rappel) soit
négative et significative. Dans le tableau
ci-après, nous présentons les résultats
de l'estimation pour la relation de court terme :
Tableau 9 : Présentation des résultats
de l'estimation du modèle de court terme
Variable expliquée
|
Régresseur
|
Coefficient
|
t-stat
|
Probabilité
|
D(LRFR)
|
C
|
-0.000280
|
-0.004618
|
0.9964
|
D(LRFR(-1))
|
0.761629
|
3.489604
|
0.0051
|
D(LPIBR)
|
0.431845
|
2.192655
|
0.0507
|
D(LPIBR(-1))
|
-0.407357
|
-1.659328
|
0.1253
|
D(LIPC)
|
0.344772
|
0.845707
|
0.4157
|
D(LIPC(-1))
|
-0.504347
|
-1.472556
|
0.1689
|
D(LDPR)
|
0.356630
|
2.126838
|
0.0569
|
D(LDPR(-1))
|
0.045777
|
0.263993
|
0.7967
|
RES (- 1)
|
-1.352322
|
-4.377880
|
0.0011
|
R2= 0.844197 F-stat =7.450256
R2 ajusté = 0.730886 DW = 2.164046
Prob (F-stat) = 0.001640
|
Source : Nos soins à partir de
l'Eviews 5.0 et des données de l'annexe
Les résultats de l'estimation synthétisés
dans ce tableau montrent que le coefficient associé au résidu ou
force de rappel est négatif et statistiquement significatif au seuil de
signification de 5%.
70
En effet, la valeur de la force de rappel est égale
à -1.352322 et la probabilité qui lui est
associée est de 0.0011. L'appréciation du
modèle est fondée sur le coefficient de détermination
trouvé (R2 = 0.84) et la probabilité associée
à la statistique de Fisher 0.16%. Le sens rattaché à ces
indicateurs est que, dans le court terme le comportement (variation) des
recettes fiscales réelles en cours D(LRFR) est fonction de la variation
des variables retenues à 84% et ces dernières sont globalement
significatives en se référant à la probabilité
associée à la statistique de Fisher. Ainsi, les résultats
que nous avons trouvés dans ce processus tel que recommandé par
Engle et Granger(1987) nous conduisent alors à la validation du
modèle à correction d'erreurs.
III.2.1.3.1. Test de stabilité du
modèle
Pour analyser la stabilité de notre MCE, nous avons
fait recours aux tests des résidus récursifs, CUSUM et CUSUM of
SQUARES TESTS. Ces derniers ont été établis par Brown et
Evans (1975). Le CUSUM TEST se distingue du CUSUM of SQUARES TEST par le fait
que le premier teste la présence ou non de l'instabilité
systématique et le second quant à lui teste la présence ou
non de l'instabilité aléatoire. Ci-après, nous
présentons les résultats obtenus de ces tests.
Graphique 9 : Résultats du test de CUSUM et de
CUSUM of SQUARES
10
5
0
-5
-10
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
CUSUM 5% Significance
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
CUSUM of Squares 5% Significance
-0.4
0.8
0.4
0.0
1.6
1.2
Source : auteur à l'aide de
l'Eviews 5.0
L'observation des graphiques issus des tests de CUSUM et CUSUM
of SQUARES nous montre une stabilité systématique et
aléatoire de notre modèle au cours de notre période de
travail.
Autrement dit, quoi que les perturbations économiques
n'aient pas été absentes pour le cas du Burundi, les variables
déterminants des recettes fiscales que nous avons introduites dans notre
modèle n'ont pas connu des changements brusques et brutaux pouvant
mettre profondément en cause les recettes fiscales.
III.2.1.3.2. Test de diagnostic sur les
résidus
Notre but est de tester la normalité de Jarque et Bera
et l'absence d'autocorrélation de Breusch-Godfrey (1978) et
l'hétéroscédasticité avec le test deWhite
(1980).
III.2.1.3.2.1. Résultats du test de
normalité des résidus de Jarque et Bera
Series: Residuals
Sample 1990 2011
Observations 22
Mean Median Maximum
Minimum
Skewness
Kurtosis
Jarque-Bera
Probability
|
|
5 4 3 2 1
0
|
|
-0.2 -0.1 -0.0 0.1 0.2
71
Source : auteur à l'aide d'Eviews
5.0 et des données de la régression.
Std. Dev.
0.000000 0.007438 0.154509
-0.199759 0.107507 -0.314733
2.088671
1.124520
0.569920
Le graphique obtenu du test de normalité des
résidus de Jarque et Bera affiche une statistique avec une
probabilité supérieure à 5%. (0.56992 >0.05). Cela
prouve que les résidus sont normalement distribués. Quant
à l'analyse de la statistique de Skewness, elle est négative
(-0.314733<0) et cela traduit que la distribution est décalée
vers à gauche. Le Kurtosis montre que la distribution est plus aplatie
qu'à la normale ; cela transparaît à travers sa statistique
inférieure à 3 (2.088671<3).
En bref, avec le test de Jarque et Bera, notre modèle
est bon et peut servir pour des fins de prévision.
III.2.1.3.2.2. Résultats du test
d'autocorrélation des résidus
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test
|
F-stat : 0.348740
|
Prob : 0.562596
|
Obs*R-squared : 0.442238
|
Prob : 0.506044
|
Source : auteur à partir de Eviews
5.0 et les données de régression
De ce tableau, nous constatons que la statistique de
Breusch-Godfrey reporte une valeur de 0.442238 avec une probabilité
supérieure à 5%(0.506044>0.05). Ainsi donc, ces statistiques
nous permettent d'accepter l'hypothèse d'absence
d'autocorrélation des erreurs.
III.2.1.3.2.3. Résultats du test
d'héteroscédasticité
White Heteroskedasticity Test:
F-statistic 2.079492 Probability 0.118268
Obs*R-squared 13.40497 Probability 0.145121
72
Source : auteur à partir de Eviews
5.0
L'analyse de ce tableau montre qu'à chaque statistique de
test est associé une probabilité. Ainsi, l'hypothèse de
l'homoscédasticité ne peut pas être rejetée au seuil
de 5% car la probabilité de se tromper en rejetant cette
hypothèse est de 14.5%.
|