III.2.1.2. Test de cointégration
Dans notre travail, le test de cointégration a pour
finalité d'étudier la relation de long terme entre les variables
suivantes : LRFR, LPIBR, LDPR, LIPC. L'analyse de la cointégration entre
les variables exige que celles-ci soient intégrées de même
ordre, généralement d'ordre un I (1).
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Dans cette analyse, nous nous empruntons la méthode
d'Engle et Granger qui se fait en deux étapes dont la première
consiste à estimer la relation de long terme par les MCO. On
dégage ensuite le résidu åt issu de cette régression
; et pour la seconde étape, on procède par le test de
stationnarité des résidus de l'équation statique.
III.2.1.2.1. Relation de long terme
Pour estimer la relation de long terme, nous estimons les
paramètres de l'équation
suivante :
LRFRt=ao+a1LPIBRt+a2LIPCt+a3LDPt +åt
Avec a0, a1, a2, a3 : les coefficients à estimer.
åt: le terme d'erreur
Ci-après, nous présentons les résultats de
l'estimation des coefficients dans un tableau par
la méthode des moindres carrés ordinaires.
Tableau 7 : Résultats de l'estimation de la
relation de long terme
Variable expliquée
|
Variables explicatives
|
Coefficient
|
t-statistique
|
Probabilité
|
LRFR
|
LPIBR
|
0.720126
|
6.878214
|
0.0000
|
LIPC
|
-0.048691
|
-0.727895
|
0.4760
|
LDPR
|
0.318250
|
2.511038
|
0.0218
|
C
|
-1.634112
|
-2.652099
|
0.0162
|
Source : Nos soins à partir du
logiciel eviews 5.0 et des données en annexe.
La lecture de ce tableau montre que les coefficients
conduisent à l'équation de long terme suivante :LRFR= -1.634112 +
0.720126 LPIBR - 0.048691 LIPC + 0.318250 LDPR
R2 = 0.93 R2 ajusté = 0.92 F-stat = 8.604
DW=1.635 Prob (F-stat) = 0.000000
Les résultats comme R2 ajusté = 0.92,
montrent que le modèle est globalement bon.
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Cela a pour signification que la variable endogène est
expliquée à 92% par les variables exogènes prises en
considération.
La statistique de Fisher intervient aussi dans la validation
du modèle avec une probabilité significative au seuil de 5%.
Enfin, pour tester l'existence de la relation de long terme, nous devons nous
rassurer que le résidu qui est issu de la régression est
stationnaire en niveau. Sinon, les variables du modèle ne sont pas
cointégrées.
III.2.1.2.2. Test de racine unitaire sur la série
des résidus
Pour le présent test comme déjà
annoncé dans le point précédent, la préoccupation
majeure consiste à se rendre sûr de la stationnarité en
niveau. Nous nous empruntons de méthodes d'ADF et de PP pour tester la
stationnarité sur la série des résidus.
Dans le tableau suivant, nous présentons les
résultats trouvés.
Tableau 8: Résultats des tests de
stationnarité (ADF et PP) sur la série des résidus (En
niveau)
|
Modèle avec constante
|
Modèle avec constante et tendance
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Valeur calculée
|
-3.581208
|
-4.126255
|
-3.47052*
|
-3.743229
|
V.C au seuil de 5%
|
-3.012363
|
-3.012363
|
-3.644963
|
-3.644963
|
Décision
|
Stationnaire
|
Stationnaire
|
Non
|
stationnaire
|
* : statistique supérieure à la valeur critique au
seuil de 5%. Source : Nous-mêmes à partir
d'eviews 5.0
Les résultats présentés dans ce tableau
montrent que les statistiques trouvées pour tous les tests sont
inférieures aux valeurs critiques au seuil de signification de 5%,
exception faite pour la statistique d'ADF dans le cas du modèle avec
constante et tendance où la valeur critique est inférieure
à la valeur calculée (-3.644963< -3.470528).
68
Cependant, le test de PP pour le même modèle
affiche une statistique inférieure à la valeur critique au seuil
de 5% ; ce qui permet de conclure en faveur de la stationnarité des
résidus en niveau car le test de PP apporte des corrections au test ADF
et est plus performant que ce dernier.
En définitive, la relation de long terme étant
estimée par les MCO dans le point ci-haut et la stationnarité de
la série des résidus en niveau étant aussi prouvée,
nous tirons la conclusion de la cointégration entre toutes les variables
(LRFR, LPIBR, LIPC et LDPR).
Cependant, la cointégration des séries et leur
non stationnarité soulève des problèmes d'estimation. Pour
remédier à cette situation, on fait disparaître la tendance
commune ou la relation commune de cointégration et on cherche la liaison
réelle entre les variables au moyen d'un modèle à
correction d'erreur et cela fait objet du point qui va suivre.
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