CONCLUSION GENERALE
Vers la fin du présent travail de recherche, nous
sommes appelé à revenir aux points saillants qui l'ont
caractérisé, dégager une conclusion générale
et d'émettre nos recommandations se rapportant à
l'hypothèse et aux résultats obtenus de la recherche que de
manière générale.
Notre travail a pour thème « EFFETS DE
L'INFLATION SUR LA FISCALITE BURUNDAISE: Evaluation à l'aide d'un
Modèle à Correction d'Erreurs (1990-2011) »et
a pour objectif de vérifier les effets du niveau général
des prix sur les recettes fiscales au Burundi. Dans la partie introductive de
notre travail, nous avons montré l'intérêt du sujet, la
question qui se pose, l'hypothèse de la recherche, la
délimitation (temporelle et spéciale) et la méthodologie
d'analyse.
Dans le premier chapitre,nous avons pu montrer les
aspects théoriques des deux concepts (variables), leurs
caractéristiques et leur relation. La première section
s'intéresse aux fondements théoriques de l'impôt, quant
à la seconde section, elle traite de l'inflation dans l'économie
en général et s'intéresse à la relation
théorique entre l'inflation et la fiscalité en particulier.
Le second chapitre s'est intéressé à une
analyse descriptive des variables, ce qui a permis de déceler le
comportement des variables au cours de la période d'étude. Cette
analyse n'a pas permis d'aboutir à la conclusion de notre travail et
nous avons ensuite abordé le troisième chapitre.
Au troisième et dernier chapitre de notre travail,
l'analyse n'est autre qu'empirique. Il comprend la présentation des
variables, la méthodologie d'analyse envisagée d'une part.
D'autre part, il comprend l'analyse empirique proprement dite qui teste
économétriquement les effets de l'inflation sur les recettes
fiscales. Cette analyse commence par les tests de racine unitaire. Les
résultats obtenus ont montré que toutes les variables (LRFR,
LIPC, LDPR, LPIBR) ne sont stationnaires en niveau avec les tests de PP et ADF,
mais qu'elles sont stationnaires en première différence
(c'est-à-dire intégrées d'ordre un).
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Nous avons, par la suite, passé à l'analyse de
la cointégration avec la méthode d'Engle et Granger ; les
résultats ont prouvé la relation de long terme entres toutes les
variables, ce qui nous a dicté à estimer le modèle
à correction d'erreurs en vue d'analyse la dynamique de court et de long
terme.
Ainsi, après estimation de MCE, les résultats
obtenus ont traduit pour le long terme l'influence positive et significative du
produit intérieur brut réel (LPIBR) dans l'accroissement des
recettes fiscales réelles. L'analyse du coefficient montre que
l'accroissement de 1% du LPIBR entraine celui des LRFR de 0.72%. Cela a
montré l'importance du PIB dans le financement des dépenses
publiques par le biais de la fiscalité. Cependant, à court terme,
cette importance ne se démontre pas car le coefficient est
statistiquement nul. Les dépenses publiques ont affiché des
effets non significatifs pour le court et le long terme.
Concernant l'inflation, qui est la variable
d'intérêt dans notre travail, la dynamique de long terme montre
que l'inflation(LIPC) a des effets négatifs mais non significatifs au
seuil de 5% ;(Coefficient : -0.048691, Probabilité: 0.4760). Quant
à la dynamique de court terme, les résultats concluent en
défaveur du signe escompté avec coefficient et probabilité
pour D(LIPC) (respectivement 0.344772 et 0.4157) et pour D (LIPC (-1)) nous
avons -0.504347 et 0.1689 (respectivement).
A l'issu des résultats obtenus, notre hypothèse
de départ libellé comme suit : A long terme, l'inflation qui
est une hausse généralisée des prix a une influence
négative sur les recettes fiscales pour autant que les taux de taxation
ne changent pas est infirmée.
Le rejet de notre hypothèse va à l'encontre de
la théorie de départ. Au début de notre travail nous
sommes parti des effets négatifs observés de l'inflation sur la
plupart des variables macroéconomiques au Burundi, cela nous a
incité à interroger la littérature théorique
existante. Nous avons voulu également vérifier le fondement des
propos de Ndoreraha (2003) qui dit que l'inflation est profitable pour les
recettes fiscales via les importations.
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Cependant, la tendance à nous inquiéter sur ses
propos émane également des travaux existants à ce sujet
malgré qu'ils soient très réduits. Au CONGO, Umba di
mamona (2005) en étudiant l'influence de l'inflation sur la
fiscalité congolaise (1995-2004) avec sa méthodologie
basée sur les enquêtes et interviews, a trouvé que les
effets sont négatifs.
Notre résultat peut provenir de l'une ou l'autre
variable pouvant jouer dans la variation des recettes fiscales mais qui n'a pas
été intégrée. Les variables comme « corruption
» et « exonérations fiscales » pourraient être
parmi les éléments rongeurs des recettes fiscales malgré
la complexité, la clandestinité et manque des données
d'où cette recherche n'est pas toute close et ouvre d'autres canaux de
recherche.
RECOMMANDATIONS
A la fin d'un travail de recherche pertinent pour les finances
publiques d'un pays qui affiche un déficit budgétaire important,
et au vu des résultats trouvés, il est utile de faire quelques
recommandations qui s'y rapportent.
Au gouvernement:
? de conjuguer les efforts afin de maitriser
l'évolution des prix afin de réduire ses effets néfastes
sur la fiscalité qui risquent de changer d'ampleur, vue sa montée
progressive ;
? de profiter de l'inflation étrangère pour
stimuler les exportations du Burundi par l'accroissement, la diversification de
la production et ainsi accroitre la capacité des importations ;
? d'accorder une place de choix aux nouveaux secteurs porteurs
de croissance, le commerce transfrontalier et les technologies modernes. Cela
permettra d'élargir l'assiette fiscale et tendre vers l'autonomie
financière.
Au secteur privé :
? De profiter les avantages du code des investissements pour
rentabiliser les capitaux, ce qui a pour conséquence la création
d'emploi.
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