I.2.8. Effets de l'inflation sur les recettes fiscales
Selon Ndoreraha (2003), l'analyse de ces effets se fait sur
base du commerce extérieur, d'une part, et à travers le niveau du
revenu qui augmente en courte période.
Selon cet auteur, lorsqu'il y a une inflation, la
conséquence évidente est la hausse des prix domestiques par
rapport aux prix extérieurs. Le comportement des consommateurs est de
s'approvisionner par les produits extérieurs du fait que ces derniers
sont moins chers. Dans cette logique, on assiste à un
élargissement de l'assiette imposable qui entraîne une
augmentation des recettes fiscales par la voie d'impôt à
l'importation tandis que les exportations prennent de moins en moins
d'importance.
L'analyse de cette théorie nous a
intéressé, étant donné que la qualité d'une
théorie est d'être réfutable. En effet, on ne peut pas nier
la part des importations dans les recettes fiscales mais ça
dépend aussi de l'ampleur de cette inflation. Cette théorie
semble être valable mais n'intervient pas pour juguler le
problème. Le concepteur de cette théorie aurait
considéré les recettes fiscales nominales au lieu de se focaliser
sur les recettes fiscales réelles. C'est cette critique que nous venons
de faire qui nous a poussé à formuler notre hypothèse de
manière suivante: A long terme, l'inflation qui est une hausse
généralisée des prix, a une influence négative sur
les recettes fiscales pour autant que les taux de taxation ne changent
pas, l'objectif étant celui de déceler le signe et la
significativité de l'inflation envers les recettes fiscales. Ici, nous
ne pouvons pas nous passer non plus de l'augmentation des recettes fiscales via
l'importation qui fait perdre la compétitivité des productions
locales, en particulier celles utilisant des intrants en provenance de
l'extérieur dans le processus de leur production et qu'ils exacerbent
les pressions inflationnistes intérieures. Due (1973, p.88), quant
à lui, dit qu'il y a dépendance entre les importations et les
exportations « comme les ressources en devises limitent la
capacité d'importer, toute baisse des exportations pousse les
autorités à restreindre les importations, ce qui amoindrit
l'assiette de perception des droits de douane. »
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Par- là, les articles qui ont le plus de chance
d'être affectés par ces restrictions ou d'être interdits
à l'importation, comme le souligne le même auteur, sont
précisément ceux qui procurent les plus grosses recettes car le
gouvernement donnera toujours la préférence aux denrées
alimentaires indispensables et aux biens de production qui sont importants pour
la croissance économique. Par voie de conséquence, la baisse des
recettes douanières peut être beaucoup plus forte,
proportionnellement que ne sont la baisse des exportations et la diminution des
devises étrangères disponibles.
Synthèse du premier chapitre
Au cours de ce chapitre, notre préoccupation
était de mette en évidence les concepts clés et les
relations théoriques entre les variables envisagées. Nous avons
notamment vu les effets de l'impôt sur le bien- être des agents
économiques ; nous venons de voir que l'impôt diminue le bien-
être de la population. Nous avons mis en évidence les causes et
typologie de l'inflation.
Ensuite nous avons vu la part des impôts dans la hausse
des prix, la relation existante entre l'inflation et les recettes fiscales et
le lien entre les exportations et importations. Enfin, nous avons pu montrer
les effets de l'inflation sur la vie des agents. Dans le chapitre qui suit,
nous procédons par une analyse descriptive des variables que nous avons
considérées comme devant être mises à
l'épreuve dans notre travail.
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