Chapitre I : La demande de monnaie
Ce chapitre sera consacré à la
présentation du cadre théorique sur lequel portera notre analyse
empirique. Nous présenterons dans la section 1 une définition de
la monnaie selon la pensée classique et néo-classique, la
pensée Keynésienne et enfin selon la pensée des
monétaristes notamment celle de Friedman. Nous y aborderons
également les formes de la monnaie ainsi que les différents
agrégats monétaires. Dans la section 2, nous allons aborder la
fonction de demande de monnaie, toujours selon les trois pensées
précitées mais cette fois-ci en détaillant plus celle de
Keynes étant donné qu'elle fera l'objet de notre étude
empirique dans la partie empirique. La section 3 sera consacrée à
l'étude de la demande de monnaie au Maroc.
Section 1 : La monnaie
La monnaie est mieux définie par les fonctions qu'elle
remplie :
Fonction d'échange : La monnaie
sert de moyen de paiement, reconnu par tous, dans toutes les transactions.
Fonction de compte : La monnaie sert
d'unité de compte c'est-à-dire d'instrument de mesure de la
valeur des biens. Elle le fait par leur prix : il s'agit donc de la valeur
d'échange des biens, qui n'est pas nécessairement la même
que leur valeur intrinsèque. Dans la mesure où tous les biens ont
un prix dans une économie de marchés, la monnaie offre un moyen
de comparer tous les biens entre eux.
Fonction de réserve de valeur :
Celle-ci résulte de ce que la monnaie permet de séparer dans le
temps les actes de vente et d'achat. L'encaisse monétaire obtenue lors
d'une vente est un pouvoir d'achat mis en réserve, qui pourra être
réutilisé lors d'un achat ultérieur. À ce titre,
elle est une forme possible d'épargne, un « actif », et joue
donc un rôle d'intermédiaire entre les ressources présentes
et les biens futurs.
I- La monnaie chez les classiques et les
néo-classiques
Pour les classiques et les néo-classiques, la monnaie
n'est qu'un bien comme les autres, choisi comme étalon de
référence pour fixer le prix des autres biens. Elle n'est donc
qu'un moyen d'échange et le seul motif de sa détention est
le motif de transaction.
Pour J.B Say, l'échange à l'aide de la monnaie
n'est qu'une illusion d'optique : dans tout échange monétaire
(biens contre monnaie, ou services contre monnaie) se cachent en fait des
échanges réels : biens contre services, biens contre biens,
services contre services
10
Dans son ouvrage « Traité d'économie
politique - Livre I - chapitre XXI », il affirme même que
l'idée selon laquelle les échanges sont le fondement essentiel de
la production des richesses est fausse et qu'elle n'est que accessoire
étant donnée que si chaque famille dans une société
peut produire tous ce dont elle a besoin, il n'y aurait pas
d'échanges.
Mais ensuite, il a souligné l'indispensabilité
des échanges dans les sociétés modernes en montrant
combien il serait difficile si les échanges se faisaient en nature.
Ainsi, il admet la nécessité d' « une marchandise qui soit
recherchée non à cause des services qu'on en peut tirer par
elle-même, mais à cause de la facilité qu'on trouve
à l'échanger contre tous les produits nécessaires à
la consommation, une marchandise dont on puisse exactement proportionner la
quantité qu'on en donne avec la valeur de ce qu'on veut avoir ».
C'est cette marchandise qu'il dénomme monnaie.
Ensuite, il définit deux qualités essentielles
que la monnaie possède et qui la rend préférable à
un bien de valeur:
- Etre un moyen d'échange acceptable par tout le monde -
Etre parfaitement divisible
Pour Ricardo, La valeur d'une marchandise, ou la
quantité de toute autre marchandise contre laquelle elle
s'échange, dépend de la quantité relative de travail
nécessaire pour la produire et non de la rémunération plus
ou moins forte accordée à l'ouvrier. Ainsi, pour lui ni l'or, ni
aucun autre objet ne peuvent servir à mesurer exactement la valeur des
marchandises.
|