Chapitre III : Estimation de la demande de monnaie dans
le cas du Maroc
Section 1 : ESTIMATION D'UNE FONCTION DE DEMANDE DE MONNAIE POUR
LA ZONE EURO PAR LA
BANQUE DE FRANCE
Section 2 : Estimation univariée de la demande de monnaie
Section 3 : Estimation multivariée de la demande de monnaie
Conclusion
Bibliographie
ANNEXE : Données utilisées
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Introduction Générale
Durant les deux siècles qui ont
précédé, plusieurs théories économiques se
sont succédées pour essayer d'expliquer le rôle de la
monnaie dans l'économie d'un pays. Certaines de ces théories ont
vu le jour lorsque que la monnaie n'était que sous forme de
pièces de monnaie et billets de banque, alors que d'autres sont apparues
avec le processus de dématérialisation de la monnaie qui a
donné naissance à la « monnaie scripturale ».
Cette nouvelle forme de monnaie a la particularité unique de pouvoir
être créée selon certains "ex nihilo" (à partir de
rien, mais en réalité en contrepartie d'engagements
économiques).
Ces différentes théories s'opposent sur le
rôle de la monnaie dans l'économie. Les classiques et
néo-classiques considèrent que la monnaie est neutre, les
keynésiens affirment que la monnaie est active et qu'elle peut
être utilisée pour améliorer les performances
économiques, et les monétaristes pensent que la monnaie est
active, mais que son utilisation est surtout nocive à l'économie.
Pour ces derniers, la monnaie n'aurait aucun effet sur le niveau de production
d'une économie. Cependant, si on exclut l'équation de FISHER sous
sa forme séparant d'une part la monnaie sous forme de pièces et
de billets, et d'autre part les dépôts bancaires, aucune de ces
théories ne focalise sur le rôle de chacune des formes de monnaie
séparément : monnaie fiduciaire et monnaie scriptural. De
même, les différentes études empiriques
réalisées sur la demande de monnaie utilisent très souvent
l'agrégat large M3 ou dans une moindre mesure l'agrégat
étroit M1.
C'est à partir de ce dernier constat, qu'il nous est
venu l'idée de mener cette étude qui a pour objectif de
modéliser la demande de monnaie fiduciaire (M1_FID), la demande de
monnaie scripturale (M1_SCR), qui contient essentiellement les
dépôts à vue, et enfin la demande de monnaie qui ne
contient que les comptes d'épargne auprès des banques et les
comptes sur livrets auprès de la caisse d'épargne nationale ainsi
que les comptes à terme et bons de caisse auprès des banques
(M3_M1).
La modélisation de ces trois formes de monnaie, nous
permettra de répondre aux deux questions suivantes :
- Est-ce que le motif se spéculation, tel que
défini par Keynes, peut être mis en évidence pour chacune
de ces trois formes ou bien ne concerne t-il qu'une seule forme ?
- Est-ce que les vitesses de circulation, les
élasticité-revenu et les semi-élasticité-taux sont
les mêmes pour ces trois forme ?
Pour répondre à la première question,
nous adopterons une spécification additive de la demande en niveau en se
basant sur la formule de Keynes : M = L1(R) +L2(i). Keynes n'émettant
aucune hypothèse sur les formes analytiques de L1 et L2, nous adopterons
la plus simple à savoir la forme linéaire bien que celle-ci ne
prend pas en compte la présence de « la trappe à la
liquidité ».
En ce qui concerne la deuxième question, il se trouve
que la spécification en termes de logarithme est la plus adaptée
puisque les coefficients sont interprétés directement comme des
élasticités ou semi-élasticités.
Ainsi, notre travaille sera structuré comme suit : dans
le premier chapitre nous présenterons dans la première section
une définition de la monnaie selon la pensée classique et
néoclassique, la pensée Keynésienne et enfin selon la
pensée des monétaristes notamment celle de Friedman. Nous y
aborderons également les formes de la monnaie ainsi que les
différents agrégats monétaires. Dans la deuxième
section, nous allons aborder la fonction de demande de monnaie, toujours selon
les trois pensées précitées mais cette fois-ci en
détaillant plus celle de Keynes étant donné qu'elle
servira de base pour notre étude empirique dans le troisième
chapitre. La troisième section sera consacrée à
l'étude de la demande de monnaie au Maroc.
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Dans le deuxième chapitre nous allons commencer par
faire un rappel sur les stratégies de tests de Dickey-Fuller (Section 1)
puis nous finirons par l'étude de la stationnarité des
différentes séries que nous avons utilisées pour estimer
la demande de monnaie (Section 2).
Enfin, le troisième chapitre sera consacré
à l'estimation de la demande de monnaie dans le cas du Maroc. Il nous a
apparu essentiel de disposer d'une base de comparaison pour nos
résultats. Par conséquent, nous avons consacré la
première section de ce chapitre à la présentation des
résultats d'une étude économétrique de la demande
de monnaie réalisée sur des données de la zone euro, et ce
n'est que dans la deuxième et la troisième section que nous avons
abordé l'estimation univariée et celle multivariée de la
demande de monnaie au Maroc.
Nous finirons notre travaille par une synthèse des
résultats obtenus et une conclusion.
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