II- La monnaie chez Maynard Keynes
Contrairement aux classiques et aux néo-classiques,
Keynes accorde une grande importance à la monnaie. Il l'introduit dans
sa théorie générale à travers la théorie de
la préférence pour la liquidité (liquidity-preference) et
celle du taux d'intérêt, moyennant la formule ci-dessous :
M = L(r)
Où : M est la quantité de monnaie, L la fonction
de préférence pour la liquidité et r le taux
d'intérêt qu'il définit comme étant le « prix
» qui équilibre le désire de détenir la richesse sous
forme de « cash » avec la quantité de « cash »
disponible.
Pour lui, la monnaie possède des
caractéristiques spéciales qui la différencient par
rapport aux autres biens. Il résume ses caractéristiques comme
suit :
· La monnaie a un rendement nul que ce soit dans le court
ou dans le long terme,
· son élasticité-production est égale
à zéro ou au moins très petite,
· elle a une élasticité de substitution
presque égale à zéro, c'est-à-dire qu'il n'y a
aucun autre bien qui peut lui être substitué.
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III. La monnaie chez Friedman
Pour Friedman, la monnaie n'est qu'un actif comme les autres et
il ne lui reconnaît aucune propriété particulière
à part le fait qu'elle est la plus liquide et celle qui a le rendement
le plus bas par rapport à tous les actifs. D'ailleurs, il l'analyse avec
la théorie générale de la demande d'actifs.
Selon lui, la monnaie est un patrimoine parmi les autres, qu'il
classe en quatre catégories :
- Le stock de monnaie
- Les actifs financiers (Actions, obligations,...)
- Les actifs réels (Maisons, immeubles, terrains,...)
- Les actifs humains : Le capital humain des individus
(Formation, instruction, compétences,...)
IV. Les formes de la monnaie
La monnaie a connu au cours de son histoire plusieurs formes.
Ainsi, les premières formes de la monnaie ont été la
monnaie marchandise et la monnaie métallique (pièce) qui
présente l'intérêt d'être homogène, divisible
et de faible volume.
Les formes actuelles de la monnaie sont :
· La monnaie divisionnaire : c'est l'ensemble des
pièces ou monnaie métallique. Elle est utilisée dans les
transactions de faibles montants (pièces de 5, 10, 20 et 50 centimes,
pièces de 1, 2, 5 et 10 Dirhams)
· La monnaie fiduciaire : c'est une monnaie dont la
valeur repose uniquement sur la confiance que lui accordent les agents
économiques. Ainsi, la valeur d'une pièce n'a aucun lien avec la
valeur du métal qui la constitue. De même, la valeur d'un billet
ne correspond pas à une contrepartie en métal physique qu'une
banque garantirait. Cette définition ne se réfère pas
à la forme physique de la monnaie (métal ou papier). Par
conséquent on comprend que la monnaie fiduciaire inclut aussi bien les
pièces métalliques que les billets de banque (Billets de 20, 25,
50, 100 et 200 Dirhams)
· La monnaie scripturale1 : comme son nom
l'indique, cette monnaie n'existe que sous forme d'écritures comptables.
Le support monétaire de la monnaie scripturale est, aujourd'hui, une
information contenue dans des fichiers informatiques. Elle est
constituée de l'ensemble des dépôts dans les organismes
financiers. Elle circule par jeux d'écritures (électroniques le
plus souvent) entre comptes par l'intermédiaire d'instruments tels que
les chèques ou les virements. La monnaie scripturale doit normalement
être considérée comme monnaie fiduciaire puisqu'il est
évident que les agents économiques lui accordent la même
confiance accordée aux pièces et billets de banque. Cependant, on
réserve exclusivement le terme de "fiduciaire" à la monnaie qui
se présente sous la forme de billets et de pièces.
1 Définition LAROUSSE : Relatif à
l'écriture.
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