Conclusion :
Tout programme de développement local nécessite
au préalable l'identification des acteurs actifs dans le territoire, vu
leur rôle important en matière de l'animation, de la
coordination et de la mise en oeuvre des stratégies et des programmes
dans leur territoire.
En effet, dans l'approche territoriale moderne, tous les
acteurs doivent être dynamique en la matière y compris les
masses médias et les universités. Ces
deux acteurs peuvent aider le géomarketing territorial à mieux
informer les décideurs et à mieux s'informer de leurs
activités.
Selon le professeur El Badoui, « ... en effet,
les difficultés d'établissement d'une stratégie de
développement tiennent non seulement à la croissance rapide de
l'économie mais à la meilleure connaissance que les agents,
acteurs et partenaires, ont des faits et des effets passés, en cours ou
en perspective ».
Or, la difficulté d'entrer à
l'information présente encore un obstacle devant les acteurs des
réseaux de communication. Cela dit les PME ne peuvent pas
bénéficier équitablement des marchés offerts
notamment les marché publics. En effet, partout dans le monde,
l'accès à l'information et son usage en temps réel et
approprié conditionnent le progrès et le
développement.
En outre, la dynamique de recherche au sein des
universités marocaines reste enclaver à
l'intérieur de ces mures. On signale qu'il n'y'a aucune
coordination entre l'université et les autres acteurs locaux pour
gérer les problèmes des affaires locales d'une façon
optimale tout en mettant l'accent sur l'étude de
faisabilité des projets publics. Cela est substitué par la mode
de contractualisation des acteurs avec des bureaux d'étude bien
définis. D'où la nécessité de
dépense d'une somme d'argent énorme pour fidéliser cette
mode. L'enjeu est donc de favoriser et de renforcer des
coopérations entre les institutions de recherche et le secteur
privé.
Aussi, l'économie informelle présente-elle un
acte de freinage de développement économique local
endogène et particulièrement les PME/PMI. La formalisation de
cette économie est un acte intelligent qui permet la lutte contre ce
phénomène sans pour autant toucher à l'aspect social des
citoyens. Cela présente un défit majeur et un acte primordial, de
tous les acteurs dont la société civile et les organes de la
collectivité locale « organes élus ». Ce
rôle est encore occupé par les Kaid et les pachas car au Maroc,
le processus de décentralisation est encore neuf et les structures
déconcentrées encore trop limitées. Elles font obstacle
à l'émergence d'un jeu politique local et servent des politiques
publiques territorialisées mais pas encore
territoriales.
Malgré la dernière
réforme, les acteurs locaux demeurent souvent sous la tutelle de l'Etat
central.
On note que tout l'enjeu de la configuration territoriale
réside dans la capacité d'articulation des acteurs de l'Etat, des
Collectivités Locales et de la société civile. L'Etat
marocain entame une profonde mutation (ses formes traditionnelles se refondent
dans une figure moderne, plus libéralisée) et le territoire
national se divise en de multiples territoires locaux dont on reconnaît
les spécificités.
Comment les territoires subissent-ils cette nouvelle inflexion
de l'Etat et la réorientation des politiques publiques qui en
résulte ? Quelle nouvelle configuration territoriale dessine cette
transformation de l'Etat ? A quelle échelle se joue la
recomposition territoriale ? Quels sont les pouvoirs qui y participent et
comment interagissent-ils les uns avec les autres ?
Si l'ensemble de ces interrogations porte sur la nouvelle
configuration territoriale, on ne doit pas sous-estimer le fait qu'elles
questionnent également la récente architecture étatique et
la nature d'un « nouveau » makhzen.
Il s'agit de ne plus considérer l'espace comme un
substrat plus ou moins homogène mais comme une articulation, ou au
minimum, une juxtaposition de territoires spécifiques et divers. La
reconnaissance de l'individualité des territoires conduit parfois
à leur réification. Ils sont alors pensés et surtout
utilisés comme des outils de développement et non plus comme des
produits socio-spatiaux.
La participation de ces territoires à un tout national
pose problème. Pour le moment, cette réforme est peu lisible dans
l'organisation spatiale et politique du Maroc du fait de la lenteur des
processus engagés et peut-être de la réticence de certains
des acteurs du jeu territorial.
« ...Une telle synergie inter-
nationale et intra- nationale appelle des règles managériales
plus interactives qu'unilatérale, plus stratégique que simplement
expéditives d'affaires courantes de proximité plus
démocratiques que bureaucratique. Dans une dimension autant transversale
(intégrée) qu'horizontale (décentralisée) et
verticale (déconcentré)» ajoute le professeur
El BADOUI.
Cela dit, le développement local exige ainsi, la
diffusion d'une culture de la promotion des territoires parmi les acteurs
locaux, car la réussite de ce chantier est tributaire à la
contribution de tous les intervenants : politiques, institutionnels ;
chercheurs ; citoyens etc.... , chacun de sa place.
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