7.3 D-manifolds confinés en
Géométrie I.
7.3.1 Relations utiles.
Avant d'étudier la conformation d'un D-manifold
isolé, confiné dans une vésicule tubulaire, nous allons
rappeler certaines relations de base, nécessaires pour la
présente étude, et qui se rapportent à la
Géométrie Différentielle.
La vésicule tubulaire est essentiellement
formée par deux feuillets adjacents (interne et externe),
composés de molécules amphiphiles. Celles-ci diffusent en
permanence avec les molécules du milieu aqueux support. Une telle
diffusion provoque des variations thermiques (ondulations) de la
membrane.
Nous considérons une biomembrane, qui peut
être comme une surface, dont la normale est n
(u1, u2), où
u1 et u2 sont les paramètres
curvilignes au point considéré. Bien-entendu, ce vecteur normal
dépend de la base choisie. Cependant, deux quantités issues des
dérivées premières de la normale sont indépendantes
de la base choisie. Il s'agit de la courbure moyenne
1
C = -
2
|
Tr
(?i?jR.n) = 2
(C1 + C2) , (6.6)
|
hapitre 6 :Conformation d'un polymère
confiné dans des domaines délimités ..157
et la courbure Gaussienne
K = det (?i?
R.n) = C1C2 .
(6.7)
Ici, C1 = 1/R1 et
C2 = 1/R2 désignent les courbures
principales à la surface [43],
-?
c'est-à-dire les valeurs propres de la matrice des
dérivées secondes ?i?jR.-? n ,
ou
encore tenseur de courbure. L'énergie
étant une quantité intrinsèque, qui doit être
indépendante de la base choisie. Donc, elle ne doit faire intervenir que
les grandeurs intrinsèques C et K. C'est l'énergie de courbure de
Canham-Helfrich [43, 44], qui décrit
au Chapitre 5. Aussi, dans ce même chapitre, nous avons
écrit l'équation de la courbe à l'équilibre. En
particulier, pour un vésicule tubulaire, nous trouvons que son
diamètre à l'équilibre est donnée par
4k1/3
H = 2 ,
(6.8)
p
où k est la constante de rigidité de
courbure de la membrane (sans tension), et p est la différence de
pressions de part et d'autre de la surface. La formule précédente
n'est valable que si le diamètre H excède une valeur critique
Hc = 2
(4k/pc)1/3, ou
pc est la pression seuil.
Dans ce qui suit, nous utiliserons l'idée qui
consiste à considérer la vésicule tubulaire comme un
cylindre rigide, de diamètre effective H, qui dépend des
caractéristiques de la bicouche lipidique, à travers les
paramètres k et p.
hapitre 6 :Conformation d'un polymère
confiné dans des domaines délimités ..158
7.3.2 Extension parallèle à l'axe du
cylindre.
Considérons un D-manifold quelconque,
confinée à l'intérieur d'une vésicule tubulaire, de
diamètre à l'équilibre H. Le solvant hôte
est supposé être un bon dissolvant. Le polymère n'est
confiné que si son rayon de Flory à trois dimensions,
RF3, est plus grand que le diamètre
H, c'est H << RF3. A paramètres
ê et p fixés, cette condition implique que la
masse du polymère, M, doit être plus grande qu'une
certaine valeur typique, M, se comportant comme M*
~
(ê/p)5D/3(D+2).
Maintenant, si M est fixée, le polymère n'est
confiné que si ê << ê*
~
pM3(D+2)/5D. Ce
comportement indique clairement que le confinement est plus favorable, quand la
vésicule tubulaire est de petite constante de rigidité de
courbure. Notons que la condition de confinement dépend de la nature de
la fractale polymérique, à travers sa dimension spectrale
D. Aussi, la qualité du solvant est un autre facteur influant
sur le confinement.
Le confinement des polymères, à
topologie arbitraire, à l'intérieur d'un tube rigide, est en
grande partie étudié dans la Réf. [8].
Dans ce travail publié, la méthode utilisée, pour
l'étude du confinement, est une TFD étendue, qui se base sur
l'énergie libre suivante [8]
R2
F
kBT = 2 +
v
RF,
|
M2
R~~H2
(6.9) ,
|
où R11
désigne l'extension parallèle du polymère,
v est le paramètre volume exclu, et
RiiH2 est le volume
occupé par le D-manifold. Ici, Ro ~
aMi/d~~
est le rayon de giration du polymère lorsqu'il est idéal (sans
volume exclu), où doF
est la dimension fractale correspondante, relation
(6.2).
hapitre 6 :Conformation d'un polymère
confiné dans des domaines délimités ..159
La minimisation de cette énergie, par rapport
à R11, donne le comportement
suivant
-2/9
RH ~
aM(D+2)/3D
(a-3ê)
. (6.10)
p
Nous avons utilisé la relation
(6.8).
Le résultat (6.10)
appelle les commentaires suivantes.
Premièrement, nous faisons remarquer que le
rayon parallèle dépend naturellement des caractéristiques
du polymère confiné et des vésicules tubulaires, à
travers M et les paramètres (ê,
p), respectivement.
Deuxièmement, à une masse de
polymère fixée M, l'extension parallèle RH n'est
importante que pour les vésicules tubulaires, de faible module de
courbure.
Enfin, notons que le comportement ci-dessus n'est
valable que si l'extension parallèle RH reste en dessous de l'extension
maximale du polymère, Rmax ~
aM1/D,
c'est-à-dire RH < Rmax. Cela donne un
diamètre de tube minimal
Hmin ~
aM(D-1)/2D
. (6.11)
Par conséquent, le confinement de la fractale
polymérique implique que le diamètre du tube est dans
l'intervalle Hmin < H < RF3.
Par exemple, pour les polymères linéaires, Hmin ~
a, et Hmin ~
aM1/8,
pour les polymères branchés. La taille du pore minimale pour les
polymères linéaires est alors indépendante de son poids
moléculaire. Cela signifie que les polymères linéaires
trouvent toujours leur chemin à travers des pores, même de
très faible diamètre. Ce n'est pas le cas pour les
hapitre 6 :Conformation d'un polymère
confiné dans des domaines délimités ..160
polymères ramifiés, pour lesquels la
taille minimale des pores augmente avec leur masse totale. Comme il a
été souligné dans la Réf. [8], il
serait possible de construire un milieu poreux, qui peut séparer un
mélange de molécules linéaires ou ramifiés, sur la
base de leur connectivité. En effet, on peut choisir une taille minimale
appropriée des pores, au travers lesquels peuvent passer des
polymères linéaires, alors que les polymères
ramifiés ne le peuvent pas. Maintenant, en combinant les
(6.8) et
(6.11), nous trouvons une valeur seuil de la
constante de rigidité de courbure,
kmin ~
a3pM3(D-1)/2D
.(6.12)
Donc, une membrane tubulaire confine une fractale
polymérique, que si le module
de courbure est dans l'intervalle kmin
< k < k*, avec la valeur typique
k* ~
pM3(D+2)/5D.
Le paragraphe suivant sera consacré au
confinement d'un polymère, de topologie arbitraire, entre deux membranes
parallèles fluides fluctuantes.
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