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La mécanique statistique des membranes biologiques confinées

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par Khalid EL HASNAOUI
Faculté des sciences Ben M'Sik Casablanca - Thèse de doctorat  2011
  

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3.3.3 Spectre de fluctuations thermiques.

Sous l'effet de l'agitation thermique, les molécules du milieu aqueux diffusent sur la membrane, et donc celle-ci fluctue autour de sa position d'équilibre. De nombreuses études [17] ont été consacrées à la quantification de l'effet de ces fluctuations sur la forme des vésicules. Nous nous limiterons ici au cas de membranes presque-planes. Dans ces conditions, on peut décrire la forme de la surface dans la représentation de Monge, où la position d'un point de la membrane est repérée par sa hauteur h (r) = h (x, y), par rapport à un plan de référence parallèle à la position moyenne de la membrane (Fig. 2.7).

L'énergie de la membrane peut alors être linéarisée et s'exprime comme suit

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 57

kBT

\|uq|2% U?+ ãq2 + êq4 . (2.7)

FIG. 3-7 -- Représentation de Monge.

f [ê ]

H [h] = d2~r 2 (?h)2 + ã 2 (?h)2 + U (h) , (2.5)

avec le potentiel extérieur U (h), qui décrit les interactions entre la membrane et un substrat solide ou une autre membrane. Ici, ã est le coefficient de tension interfaciale.

Si, maintenant, on linéarise le potentiel U autour de l'équilibre, l'énergie devient quadratique dans la déformation h (r). On peut donc décomposer la déformation de la membrane en mode de Fourier d'amplitude

ti

hq = f (27)2 h (-r) eig.T . (2.6)

Par ailleurs, le théorème d'équipartition de l'énergie permet d'écrire l'amplitude carrée moyenne de chaque mode, et l'on a

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 58

3.3.4 Interaction d'Helfrich.

Les fluctuations de forme d'une membrane lorsqu'elle se trouve au voisinage d'un substrat solide ou d'une autre membrane, conduisent à une interaction d'origine entropique dépendant de la rigidité des membranes et de la température. Cette interaction a été décrite, pour la première fois, par Helfichen 1978. Elle permet, en particulier, de comprendre la remarquable stabilité des phases lamellaires des tensio-actifs neutres.

Considérons une membrane de module de courbure ê, et négligeons, dans un premier temps, la tension de surface. Les fluctuations de cette membrane sont confinées entre deux murs distants d'une distance finie î? (Fig. 2.9a). L'on suppose qu'il n'existe que des interactions stériques à très courte portée entre les murs et la membrane. L'amplitude des fluctuations de la membrane est donc limitée par la présence des murs. On peut raisonnablement supposer qu'un choc de la membrane sur un mur décorrélé complètement les fluctuations. On voit alors la membrane comme une mosaïque de patch indépendants de taille î2II et d'amplitude de fluctuation moyenne

î2?.

Ici, îII représente la longueur de corrélation dans le plan. On peut maintenant relier ces deux grandeurs en utilisant l'expression du spectre de fluctuations, définie par la relation (2.8), avec U?= 0 et ã = 0. Alors, l'on a

kBT

0uq|2) (2.8)

êq, ,

f d2~q ~|uq|2) ~ kBT

î2 ? ~ ê î2 II . (2.9)

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 59

FIG. 3-8 - Une membrane liquide fluctuante , qui est confinée entre deux plaques parallèles

.

Il reste à calculer la variation d'énergie libre, ?FS, par unité de surface due au confinement de la membrane. La courbure de la membrane liée à la présence des murs est simplement donnée par R-1 ~ îL/î2II. On en déduit la contribution enthalpique

2

kBT

?Ec ~ ê . (2.10)

î

2 II

Les bouts de la membrane, de taille î2II, étant indépendants, le confinement réduit leur entropie de kB et l'on obtient

kBT

?Sc ~ .

(2.11)

î

2 II

A l'aide de ces considérations, l'on déduit que la variation de l'énergie libre due au confinement est

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 60

kBT

?THelfrich ~ ?Ec - T?S ~

ê

1

(2.12)

.

î~ ?

Il s'agit d'une interaction répulsive, qui est proportionnelle à l'énergie d'agitation thermique kBT, et inversement proportionnelle au module de courbure de la membrane. Traditionnellement, l'on introduit une constante, cH, et l'on écrit l'énergie de répulsion de Helfrich comme suit

kBT

VHelrich `v cH

ê

1 .

(2.13)

î~ ?

Nous rappelons que de nombreuses études théoriques et numériques ont suivis les travaux pionniers de Helrich. Ainsi, Seifert [19] a proposé une généralisation de l'interaction de Helfrich au cas des membranes sous tension (ã = 0).

Dans le cas asymétrique d'une membrane neutre qui fluctue près d'un seul substrat (ou d'une seule autre membrane), l'interaction entropique (répulsion de Helfrich) repousse la membrane qui peut décoller.

Noter également que les fluctuations thermiques influent également sur les propriétés élastiques de la membrane.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore