WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La mécanique statistique des membranes biologiques confinées

( Télécharger le fichier original )
par Khalid EL HASNAOUI
Faculté des sciences Ben M'Sik Casablanca - Thèse de doctorat  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3 Propriétés statistiques des biomembranes.

Dans ce paragraphe, nous rappelons l'essentiel de l'étude des propriétés mécaniques de la bicouche lipidique ainsi que le formalisme associé. L'outil pour cela est une approche élaborée par Helfrich, basée sur l'énergie de courbure.

3.3.1 Description thermodynamique.

Parmi les paramètres pertinents dans la description d'une membrane fluide, nous pouvons citer son aire totale,AT, et son aire projetée, AP. Ces aires sont deux variables thermodynamiques indépendantes [6, 7]. En effet, l'aire totale ne peut être modifiée que par échange de molécules avec un réservoir ou par effet de dilatation (due aux fluctuations thermiques de la membrane). Des expériences d'aspiration par

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 53

micropipette ont montré que les vésicules sont très résistantes aux déformations de compression et de dilatation [9] : les membranes sont peu extensibles et peuvent donc être considérée comme incompressibles. La variable conjuguée à l'aire totale AT est alors directement proportionnelle au potentiel chimique des tensio-actifs.. En revanche, l'aire projetée AP dépend des contraintes appliquées : cisaillement, adhésion, ..., le paramètre conjugué étant une tension de surface. Une propriété spéciale de ces systèmes auto-assemblés est que, en l'absence de contraintes, l'aire projetée d'une membrane fluctuante s'adapte, de manière à minimiser l'énergie, et donc s'ajuste pour annuler la tension de surface. Notons que ce point n'est pas forcément vrai pour une surface fermée, comme par exemple une vésicule, où les fluctuations thermiques sont responsables de la tension [10,11].

3.3.2 Théorie de Canham-Helfrich.

La description théorique des membranes a réellement débuté avec les travaux de Canham puis ceux de Helfrich [12, 13]. En s'inspirant des propriétés des films minces, les auteurs proposèrent une approche phénoménologique basée sur l'énergie élastique de courbure suivante

H = 2 f (C1 + C2 - Co)2 dS + êG J C1C2dS + ã f dS , (2.1)

où C1 = R-1

1 et C2 = R-1

2 sont les deux courbures principales, (C1 + C2) /2 la courbure moyenne (Fig. 2.6),

et C1C2 la courbure totale (de Gauss) (Fig. 2.7). L'énergie (2.1) peut être vue comme un développement en puissance des invariants du tenseur de courbure. Le der-

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 54

fCiC2dS = 4ð (1 - g) , (2.2)

FIG. 3-5 -- Une forme de selle de cheval »dans le cas ci=-1/ Ri<0, c2 =1/R2>0.

nier terme de cette équation est un terme de tension de surface, et Co est la courbure spontanée de la membrane, qui peut être associée à une asymétrie de composition de la bicouche. Le paramètre K est la constante de rigidité de courbure. Cette dernière a été mesurée expérimentalement par des méthodes d'aspiration par micropipette, ou par l'étude de l'amplitude des fluctuations thermiques de la membrane [14,15]. Les valeurs obtenues sont de 10 à 50kBT, pour les membranes phospholipidiques. Quant au paramètre KG, il représente la constante élastique de courbure gaussienne, et est associé à la topologie de la membrane. Le théorème de Gauss-Bonnet [16] permet d'évaluer l'intégrale de la courbure gaussienne pour une surface fermée sans bords. Ce théorème stipule que cette intégrale dépend uniquement de la topologie de la surface, et s'exprime sous la forme suivante

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 55

hapitre 2 :Mécanique Statistique des biomembranes. 56

FIG. 3-6 -- Une forme ellipsoïydale d'une surface dans le cas : c1 =1/R1>0 ,c2 =1/R2< 0

.

où la constante g est le genre topologique, et correspond au nombre de poignées de la surface (g = 0, pour la sphère, g = 1, pour le tore). Pour un système constitué de plusieurs surfaces fermées, on peut écrire la contribution de la courbure gaussienne à l'énergie de courbure comme

JêG C1C2dS = 4ðêG (N - Nh) . (2.3)

Ici, N est le nombre de composants déconnectées et Nh est le nombre total de poignées.

En fait, cette contribution à l'énergie de courbure agit comme un potentiel chimique qui gouverne la topologie du système. En particulier, il est important de connaître le signe de R. C'est lui qui contrôle l'apparition de poignées sur la surface, c'est-à-dire la formation de point selle de courbure moyenne quasi-nulle et de

courbure gaussienne négative.

Revenons à l'énergie de courbure de Cahnam-Helfrich et notons qu'il est possible, à partir de cette énergie, d'étudier la stabilité d'une phase lamellaire.. Nous avons vu que le terme de courbure gaussienne est celui qui contrôle la topologie du système, alors que les fluctuations de forme de la surface sont gouvernées par la courbure moyenne. On peut imaginer deux mécanismes de déstabilisation de la membrane : (i) par la création d'un passage qui coûte une énergie -47ri (en première approximation, le passage est une surface minimale de courbure moyenne nulle), et l'on gagne donc de l'énergie à créer des passages, si k > 0, (ii) ou par formation d'une vésicule (l'énergie de courbure d'une vésicule sphérique étant 47r (2k + R), et l'on gagne donc de l'énergie à créer des vésicules, si k < -2k .

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault