II.1.2. Les conséquences d'une mauvaise gestion de
médicaments
Elles sont nombreuses, entre autre : les péremptions, les
ruptures de stocks, les baisses
de qualité d'intervention, les pertes
financières, et la dégradation de la crédibilité
de l'organisation intervenante, les intoxications et gastroentérite
en cas de consommation des produits périmés.
45 OMS, Médicaments: usage
rationnel, Aide-mémoire N°338, Juin 2010
46OMS, op.cit. p.19
33
OMS en parle de cette manière46 :
? Des réactions indésirables et des erreurs
de médications.
Les réactions nocives aux médicaments à
cause d'une mauvaise utilisation, ou les réactions allergiques peuvent
entraîner un accroissement de la morbidité, des souffrances et de
la mortalité. L'OMS estime que les réactions indésirables
coûtaient des millions de dollars chaque année.
? Une perte de ressources.
De 10 à 40% des budgets nationaux et des ONG oeuvrant
dans le domaine de la santé sont consacrés aux
médicaments. Les achats directs de médicaments peuvent
entraîner de graves difficultés financières pour les
patients et leurs familles. Si les médicaments ne sont pas prescrits et
utilisés comme il faut, ce sont des milliards de dollars qui sont
gaspillés, au niveau des fonds publics comme des finances
personnelles.
? La perte de confiance de la part des
patients.
En situation de surconsommation de médicaments en
quantités limitées, les ruptures de stocks se multiplient ou les
prix deviennent inabordables et il en résulte une perte de confiance de
la part des patients. Les résultats négatifs, qui vont de pair
avec un usage inadapté des médicaments, ont le même
effet.
Selon Isabelle A, les ruptures d'approvisionnement ne sont pas
sans conséquence et peuvent s'avérer dangereuses pour la
santé des patients. En effet, elles peuvent être à
l'origine de décès, d'hospitalisations ainsi qu'une progression
de la maladie ou du développement de nouveaux problèmes de
santé associés, soit à l'arrêt du médicament
en rupture, soit à l'efficacité moindre des traitements de
remplacement. Ces ruptures posent également des problèmes
éthiques : une rupture d'un médicament peut obliger les
établissements de santé à prioriser les patients dont le
traitement avait déjà débuté au détriment de
ceux dont le traitement devait commencer prochainement.
47Isabelle A, opcit p.20
34
En outre, les pénuries en médicaments ont des
répercussions négatives sur la qualité et
l'accessibilité des soins et services. Elles peuvent notamment
entraîner le report d'une intervention chirurgicale et faire
apparaître des complications liées à la thérapie
alternative.
De même, en plus des impacts sur la santé et des
problèmes financiers causés, ces ruptures en médicaments
compromettent les relations des pharmaciens vis-à-vis des patients et
des prescripteurs.47
Enfin cette situation pourrait amener des acteurs « non
pharmaceutiques » à proposer des alternatives thérapeutiques
via des circuits détournés ou via Internet, en dehors de tout
contrôle.
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