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La réforme des entreprises publiques congolaises: reengineering ou simple mutation juridique. Cas de la Société Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT )

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par Walter- Wally NKUY KIMBUNGU
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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IV.6. Restructuration sans lendemain

La mutation actuelle  opérée dans les entreprises publiques n'augure pas un avenir prometteur, meilleur. L'on ne s'est pas avec précision à quoi devra-t-on aboutir, à quel prix et quel temps.

La réforme des entreprises publiques ressemble ne semble pas, à l'allure où va son cheminement, aboutir à un bon rendement. En effet, comme le témoigne la dégradation de la situation, l'on ne saurait aboutir à des bons résultats sans un grand effort de communication. « Dans la plupart des cas, l'Etat sort le grand perdant, seuls certains charognards occidentaux avec la bénédiction de quelques traitres et prédateurs congolais » (Entretien n°3). Face cela, le risque d'une privatisation aveugle se profile à l'horizon (Entretien n°3), révélait un parlementaire sur la tribune de l'assemblée nationale en l'occasion d'une question orale avec débat à la Ministre du Portefeuille.

En fait, l'inquiétude se dessine par rapport aux implications et conséquences négatives dues à la manière dont cette réforme est menée, parce que l'entreprise était déjà engagée dans un processus de redressement.

En effet, paradoxalement, au moment où le Congo tout entier s'embarque dans la politique de la réalisation des grands projets, le Gouvernement semble se lancer à corps perdu dans une politique de démembrement et de privatisation tous azimuts des entreprises publiques. « Je ne conteste pas la nécessité pour le Congo de développer le secteur privé. Je ne conteste pas plus l'idée d'une collaboration plus étroite entre le secteur public et le secteur privé. (...), pour se redresser, a besoin aussi de l'aide internationale et des capitaux étrangers. Mais aujourd'hui, c'est la souveraineté du Congo qui est en jeu » (Entretien n°3), fait observer un analyste. Il apparait, en outre, que cette réforme est sauvage parce que ne tenant pas compte de dimension humaine et sociale. « Nous regrettons vraiment que le personnel, l'intersyndicale n'ait pas été associés et impliqués dans cette réforme » (Entretien n°3), nous a confié un syndicaliste. Par conséquent, cette réforme créera plus de problèmes qu'elle ne prétend en résoudre. Parce que, le grand problème réside dans la gestion peu orthodoxe de ces entreprises. Il ne faut pas perdre de vue que ces entreprises qui ont jadis participé à l'alimentation du trésor public soient devenues des canards enchaînés suite à une gestion peu orthodoxe et la corruption qui a gangréné la société congolaise.

Le risque par rapport à toutes ces lacunes est que cette réforme soit un coup d'épée dans l'eau. Car si l'on ne lutte pas contre la corruption et la concussion au sein des ces entreprises, pratiques réalisées très souvent en complicité avec certains tenants du pouvoir politique, cela ne servira à rien.

L'environnement du business est actuellement si contingent que l'on ne peut faire du copier coller dans cette réforme. En fait, il s'agit de ne pas suivre le chemin tracé par les institutions de Breton Woods. « J'ai comme l'impression que nos dirigeants ne tirent pas les leçons du passé. En 1973, le président Mobutu SESE Seko a procédé à ce genre de réforme qu'il a appelé 'la Zaïrianisation', à savoir la nationalisation progressive des biens commerciaux et des propriétés foncières qui appartenaient à des ressortissants, sociétés et groupes financiers étrangers » (Entretien n°3), a déclaré une analyste. Elle a ajouté qu'en réalité cette mesure qui s'inscrivait dans le soucis de réappropriation nationale de l'économie ainsi que la redistribution des richesses acquises pendant la colonisation a été un véritable échec, car la population et les bénéficiaires de cette politique n'étaient pas préparé ni impliqué à cette décision. Ce manque de réappropriation de la mesure par les agents impliqués est le grand handicap revu encore dans la présente réforme. Ainsi, le gouvernement devrait se ressaisir en organisant un débat sur cette question auprès des spécialistes et autres intellectuels congolais. Il y va de l'avenir de notre pays, indiquent certaines personnes. 

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