La réforme des entreprises publiques congolaises: reengineering ou simple mutation juridique. Cas de la Société Congolaise des Postes et Télécommunications (SCPT )( Télécharger le fichier original )par Walter- Wally NKUY KIMBUNGU Université de Kinshasa - Licence 2011 |
III.6. Relations entre entreprise et société globaleFinalement, la réforme des entreprises d'Etat congolais, en général, et l'OCPT en particulier est, il nous semble l'avoir montré, très complexe : elle touche à des très nombreux domaines du social et soulève de nombreuses questions. Son aboutissement signifierait, de fait, un changement radical de l'organisation sociale et spatiale de la société congolaise. En fait, chacune des formes sociales étudiées (l'entreprise à la fois comme ensemble flou et institution sociale totale, et comme entité économique) s'intègre et même présuppose non seulement un certain type d'économie mais surtout, un certain type d'organisation sociale. Reprenons un seul exemple. Si l'entreprise ne s'occupe plus du « social » (logement, santé, éducation...), si elle ne mène plus d'activités sociales, ces activités devront être assurées par ailleurs, peut-être par une administration du social autonome et spécialisée. « Autrement dit, la forme sociale particulière qu'est l'entreprise en tant qu'entité essentiellement économique présuppose et même nécessite une société »36(*) dans laquelle la sphère économique et la sphère sociale devraient s'autonomiser. Conclusion partielleLes entreprises congolaises paraissent avoir été construites sur le modèle de l'entreprise de l'Europe de l'est et celui des pays communistes. Elles ont été conçues comme le prolongement d'un vaste réseau d'organismes formés au niveau national. Fait essentiel, il s'agit d'organismes économiques et administratifs, mais aussi politiques, sociaux et autres. La gestion de l'entreprise d'Etat se confondait souvent à celle du parti dirigeant. Cette gestion de l'entreprise entretenait une relation de subordination avec l'organisme dont il est le prolongement. Ce modèle est incompatible avec le contexte présent ; ce qui handicape une communication productive. A travers ces différents éléments, nous voyons finalement que la réforme est opportune et nécessaire pour redynamiser toutes les entreprises publiques, particulièrement l'OCPT. L'entreprise d'Etat ne sera plus du tout conçue comme un ensemble flou, ni comme un simple maillon de l'économie nationale, ou une institution à part entière mais plutôt une entité essentiellement économique, une structure cohérente où la communication entre différents agents fait accroître la productivité. * 36 SAINSAULIEU, R., L'Entreprise, une affaire de société, Paris, Presse de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990, p. 138 |
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