Mission des institutions d'enseignement supérieur et universitaire et les attentes de la population en cité d'Uvira, RDC( Télécharger le fichier original )par Théodore BAHIMBA NYEMBO Université officielle de Bukavu - Licence en sociologie 2011 |
2. ETAT DE LA QUESTION.Amuri Mpala-Lutebele,1(*) dans le Pacte de Modernisation de l'Enseignement Supérieur et Universitaire en République démocratique du Congo : une stratégie de développement durable, montre que face aux différents maux qui ont plongé le système éducatif congolais en crise sans précédent en particulier l'enseignement supérieur et universitaire et qui survit encore grâce à la volonté conjuguée des parents, étudiants et enseignants pareille à une sorte d'organisation non gouvernementale (ONG), l'enseignement supérieur et universitaire en R.D. Congo adopte le pacte de modernisation comme stratégie pour un développement durable (PAEM). Ainsi, l'université congolaise est, selon lui, à l'heure de sa renaissance (renaître suppose la mort préalable et l'itinéraire de vie précédent qui a conduit à la mort) car elle était née dans un contexte colonial, elle n'a jamais connu une libération totale, un épanouissement intégral. Elle a plutôt connu une croissance perturbée par des sautes d'humeur socio-politiques alors que son enfance sous des noms tels que « Lovanium » présageait un avenir florissant. Dans la revue Africain, Bulyalimwe Marero,2(*) dans son article « Quels défis pour l'avenir de l'enseignement supérieur au Congo » trace un tableau sombre de l'enseignement universitaire en RDC dans son évolution qui a connu les trois étapes, à savoir les débuts de 1954-1971 dont on voit la fondation de trois universités et de plusieurs instituts supérieurs à Kinshasa. Différentes des autres, cette étape, cependant, a connu une excellente qualité de l'enseignement et un nombre limité d'étudiants ; celle de dès 1971 caractérisé par le regroupement de tout enseignement supérieur au sein de l'UNAZA marqué par la politisation des institutions ainsi qu'un écart de plus en plus croissant entre le nombre d'étudiants et les possibilités d'accueil ; et enfin, les années 90 où on assiste à la création d'une multitude d'universités privées. Kalumuna Ndagano3(*) dans son étude sur la problématique de l'implantation du CUB: Analyse praxéologique, étant l'une des institutions d'enseignement supérieur qu'abrite la ville de Bukavu, il partage avec ses consoeurs institutions d'enseignement supérieur et universitaire du pays par la contribution au développement de la recherche et l'élévation du niveau scientifique, culturel et professionnel en assurant une formation des cadres. Cependant, cette institution est combattue par certains intellectuels, fils et filles de la province. C'est ainsi qu'il voulait connaitre les raisons profondes de l'hostilité de cette catégorie d'intellectuels à l'égard de l'implantation du CUB et aussi la quintessence de la politique de gestion des ressources mises en oeuvre par le CUB pour atteindre ses objectifs institutionnels et pour assurer sa survie face à la menace que fait peser sur lui une telle hostilité. Avec la méthode praxéologique, il arrive au résultat selon lequel la décentralisation des institutions de l'ESU a apporté un nouveau souffle aux parents dépourvus de moyens de faire étudier leurs enfants loin d'eux. Quant à l'analyse des opinions des intellectuels, l'implantation du CUB serait qualifiée d'une « aventure académique » même si la réalité d'émergence s'impose déjà sur la scène universitaire de Bukavu grâce à sa réputation quant à la qualité des enseignements qui y sont dispensés, à ses effectifs d'étudiants voire sa coopération interuniversitaire. Il serait critiqué de ne pas affirmer, infirmer ou nuancer ses hypothèses qui consistaient en la crainte de la concurrence déloyale et d'avoir au centre de ses préoccupations la rationalité de ses ressources dans la conclusion. Max Kupelesa,4(*) dans son étude sur le défi de la qualité de l'éducation scolaire en RDC, montre que malgré le désenchantement que suscitent bien la persistance des maux qu'on doit s'efforcer d'éradiquer, l'école continue à mobiliser les populations congolaises autour d'une espérance majeure, celle de sortir de la pauvreté, de l'ignorance et du sous-développement. Il reste que l'école congolaise va très mal, et que la mise sur pied d'une école de qualité est un impératif qui exige des évolutions majeures de la part de tous les acteurs et consommateurs de l'école congolaise. Il enrichit ses pensées en affirmant qu'il n'y a pas que le SIDA qui tue, une mauvaise école est le virus le plus dommageable dans un contexte de sous-développement chronique et que les moyens utilisés contre le SIDA doivent être quadruplés pour réédifier l'école efficace partout en RDC. Dans cette étude, il donne quelques défis à relever. Monnerat Claude,5(*) dans son article portant sur l'enseignement supérieur, décrit les changements et les transformations qu'a subit le milieu universitaire surtout à travers l'introduction de communication de masse, l'enseignement programmé, le développement des sciences et de la technologie accroissant le potentiel économique, la découverte de l'énergie nucléaire, usages des machines électroniques, l'accès du Tiers-Monde à la vie ; ont changé et transformé la mentalité de l'homme si bien que leur usage exige la formation de spécialistes hautement qualifiés et prenant une nouvelle expansion étant celle de la recherche. En fin, il insiste que toutes les universités puissent se conformer et s'adapter à ce changement. Nyembwe Tshikutambila,6(*) dans son article sur la crise de l'enseignement supérieur au Congo/UNILU, décrit la situation médiocre de l'étudiant congolais qui devrait incontestablement vivre des subsides de l'Etat en espérant qu'au bout de ses cinq années des études universitaires, obtenir un poste bien rémunérer. Outre cet état psychologique dans le chef de l'étudiant congolais, il déplore encore l'insuffisance et parfois l'absence des écoles techniques et professionnelles au niveau du secondaire en affirmant que la formation à large échelle de manoeuvres, d'agents moyens qualifiés dans tous les secteurs de l'activités nationale est tout aussi importante que celle des cadres intellectuels en nombres forcément réduit. Ntakwinja Kalangira,7(*) dans son étude sur la scolarisation des filles dans le milieu en mutation socioculturelle : lecture des facteurs favorisants et non favorisants, cas des écoles de Ciriri ; a voulu interpeller les acteurs sociaux et le pouvoir public dont la mission originelle est d'assurer le bien-être des citoyens dans tous les domaines de la vie, afin de s'employer davantage à l'amélioration des conditions de vie des filles dans le milieu scolaire. En outre, elle a voulu comprendre les facteurs limitant et favorisant la scolarisation des filles, afin de contribuer à leur épanouissement social. Les quatre problèmes majeurs qui minent l'accès et la qualité de l'enseignement en RDC selon le constat de la Banque Mondiale auxquels elle veut faire face engendrèrent le retard de scolarisation de plus de 16% pour les garçons contre 12% de filles en 2001, sont : - Une couverture relativement faible au niveau primaire avec de grandes inégalités dans l'accès et une extension incontrôlée au niveau du secondaire ; - Une grave détérioration de la qualité de l'éducation à tous les niveaux ; - Un système d'administration scolaire lourd et désuet ; - Un niveau très bas de dépenses et un système de financement inefficace et inéquitable. Elle part des hypothèses selon lesquelles le chômage, certains usages et moeurs défavorables à la scolarisation des filles, la taille de ménage, la méconnaissance de droits à l'éducation,... constituent les facteurs de motivation et de démotivation ; et le financement efficace par l'Etat comme celui qui favoriserait l'accès égal des filles aux institutions d'éducation à travers la sensibilisation par les ONGD, la vulgarisation des textes, l'amélioration de la qualité de l'éducation,... comme mécanismes d'intervention par le pouvoir public pour encourager la scolarisation des filles. Sous la méthode structuro-fonctionnalisme de Talcott Parsons et les techniques d'observation, d'entretien semi-directif et documentaire, elle arrive au résultat selon lequel le nombre élevé d'enfants qui sont scolarisables dans la famille, la taille de ménage, les activités exercées par les filles après cours, les sections organisées dans les écoles, les coûts élevés de l'éducation, le manque de frais, le mariage, la grossesse sont autant des facteurs qui bloquent la scolarisation des filles à Ciriri. L'ambition des filles ou motivations des filles, le niveau d'étude des parents, les revenus des parents en constituent les facteurs favorisant la scolarisation. La présente étude se différencie de ces précédentes par sa manière ou façon de mener une étude analytico-dialectique des la mission sur des institutions d'enseignement supérieur et universitaire implantées dans le milieu rural par rapport aux attentes ou besoins de la population en terme d'évaluation sur le soubassement du paradigme praxéo-sociologique. * 1 AMURI MPALA-LUTEBELE M., le Pacte de Modernisation de l'Enseignement Supérieur et universitaire en République démocratique du Congo : une stratégie de développement durable, Ministère de l'ESU/RDC, http://www.sup.adc.education.fr/bib/. * 2 BULYALIMWE MARERO S., « Quels défis pour l'enseignement supérieur au Congo » in Africain, n° 207, du décembre 2002-janvier 2003, Bruxelles, 2003. * 3 KALUMUNA NDAGANO, La problématique de l'implantation du CUB : Analyse praxéologique, Mémoire, Soc, CUB, Bukavu, 2000, Inédit. * 4MAX KUPELESA, Le défi de la qualité de l'éducation scolaire en RDC, sur http://pygmalioneducation.free.fr, 2006. * 5 MONNERAT CLAUDE, « L'enseignement supérieur » in L'Education dans le monde, Tome IV, Volume 5, Numéro 1, Paris, Revue française de pédagogie, 1968. * 6 NYEMBWE TSHIKUTAMBILA P., « Crise de l'enseignement supérieur au Congo » in Questions Sociales, T.II, Lubumbashi, PUL, 2004, pp.373-391. * 7 NTAKWINJA KALANGIRA, La scolarisation des filles dans le milieu en mutation socio-culturelle : Lecture des facteurs favorisants et non favorisants (cas des écoles de Ciriri), Mémoire, Sociologie, UOB, 2008-2009, Inédit. |
|