INTRODUCTION
«Les normes qui ont pour objectif d'accroître
l'efficience du marché ont des effets commerciaux complexes», telle
est la conclusion que retient le rapport mondial sur le commerce en 2005 (OMC,
2005). Voilà la réalité à laquelle les noix brutes
de cajou, produites et livrées sur le marché international sont
confrontées. Estimée pour quelques cinquante mille tonnes en
2004, cette culture représente pourtant pour notre pays une source
futuriste de devises pour assurer non seulement l'objectif de diversification
des exportations mais aussi l'accroissement de la contribution des exportations
agricoles aux revenus issus des exportations globales (PSRSA, 2007). Les
estimations de surface couverte par cette culture donnent environ 60 à
70.000 hectares répartis sur six (06) des douze (12) départements
du pays (PADSE, 2002) et placent ainsi le pays au rang du dixième
producteur mondial avec 2% de la production (FAO, 2002). En 2004, les
exportations de noix brutes ont atteint 50.000 tonnes alors qu'elles
n'étaient en 1996 que de l'ordre de 10.000 tonnes, soit une
multiplication par 5 en 8 ans. La noix d'anacarde, qui a atteint le rang du
deuxième produit d'exportation après le coton, continue de
façon progressive de prendre de l'importance dans les exploitations
agricoles depuis plus d'une décennie (PADSE, 2001 et PSRSA, 2006).
Ainsi, le Bénin a connu au cours du quinquennat 1997- 2001 un taux de
croissance annuelle des exportations de noix de 33% en valeur et 40% en volume
(Trade Map CCI Genève, 2001). Cette situation, fortement favorable doit
être placée dans le contexte africain et surtout mondial
où, d'une part le Bénin compte des concurrents de taille et,
d'autre part les enjeux de commercialisation des noix sont les plus
intéressants. La commune de Kouandé, notre zone d'étude
place dans ses stratégies de développement cette culture comme la
toute première créatrice de richesses et d'emplois (PAPEJ et
PNUD, 2008). Face à cette exigence de développement se dressent
les préférences, les modes de consommation, les qualités
des pays exportateurs, eux aussi pressées par les pays consommateurs des
amandes, placées première noix comestible du monde (FAO, 2004et
Proctor, 1991).
Cette étude, conduite sur le respect des normes de
production en conformité avec les normes de qualité des noix
brutes se propose d'anticiper les implications futures que ces normes
imposeraient à tous les acteurs de la filière pour assurer un
meilleur profit du potentiel du label béninois des noix brutes de cajou.
Pour y arriver, nous avons:
caractérisé le système de production;
évalué le respect des normes de production par les
producteurs et la rentabilité financière ; recueilli les
perceptions des producteurs sur les normes de production auxquelles ils sont
soumis;
classifié les producteurs en catégories
homogènes sur la base des corrélations entre les
paramètres de normes et les caractéristiques
socio-économiques;
et identifié les scénarii probables
d'évolution de la pratique de s normes de production à
Kouandé.
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