CHAPITRE 4 : CARACTERISATION SOMMAIRE DES PLANTATIONS
ET ORGANISATION DE LA PRODUCTION
Sous ce chapitre, nous aborderons les moyens de
production et l'itinéraire technique tel que relevé sur
le terrain
4.1. LES FACTEURS DE PRODUCTION
Nous axerons notre étude sur la terre notamment
son mode d'accès et l'allocation de la main d'oeuvre aux
activités de production de noix brute de cajou à
Kouandé.
4.1.1. Mode d'accès àla terre
L'anacardier est une culture qui occupe l'espace
pendant longtemps même si dès les premières années
son installation autorise une association avec d'autres cultures. Ainsi la
décision de pratiquer cette production est subordonnée
à un disponible foncier important. Plusieurs facteurs
dont la disponibilité en terres agricoles, ajoutée aux conditions
écologiques globalement favorables à la culture
de l'anacardier, favorisent la pratique agroforestière à
base de cette espèce fruitière (Yabi, 2007). De
même et pour les mêmes raisons, le mode d'accès
à la terre détermine son allocation à la
production d'anacardier. Nous avons identifié quatre modes
d'accès à des terres anacardières.
Ce sont l'héritage partagé, l'héritage
non partagé, le don ou cession à durée
indéterminée et sans restriction d'usage, et le don ou cession
à durée déterminée et avec
restriction d'usage. Dans cette dernière catégorie, nous avons
rangé les plantations domaniales que l'administration
forestière a cédées aux producteurs en
groupements pour exploitation restrictive des anacardiers. La
figure N°5 ci- dessus indique les proportions
occupées par ces différents modes de faire valoir.
90% des terres allouées à
l'anacardier sont des héritages partagés alors que 5%
d'entre elles sont des héritages non partagés.
Par ailleurs, seulement 3% des producteurs d'anacardier ont acquis leur terre
par don à durée indéterminée et
sans restriction d'usage et 2% par don à
durée déterminée et avec
restriction d'usage. En clair, environ 93% des terres sont des
propriétés acquises et définitives contre
7% qui ne le sont pas. Ces données correspondent aux études de
l'INRAB qui constatent que la quasi totalité des
exploitants agricoles disposant de terres en
propriété ont des plantations d'anacardiers sur leur exploitation
(INRAB, 1996). Ces résultats sont confirmés par les
données ethniques que nous avons recensées sur les producteurs.
En effet, 8% des producteurs sont des Peulh et assimilés contre 2% pour
les Dendi, 4% pour les Ditamari et 86% pour les Bariba qui sont essentiellement
les autochtones. Même si cette répartition traduit la
réalité ethnique de la région d'étude, elle ne
manque pas d'appuyer que le degré d'autochtonie, qui par ailleurs
détermine l'accès à la terre, influence la pratique de
l'agroforesterie à base d'anacardiers. Les études dans la
région indiquent que 32% des producteurs ont des plantations dont la
taille varie entre 0,5 et 2 ha. Ils sont par contre 68% des producteurs qui ont
des plantations dont la taille est supérieure à 2ha. Les femmes
sont majoritaires dans cette catégorie de plantations de taille comprise
entre 0,5 et 2ha. 65% des productrices ont des plantations dont la taille est
inférieure à 2ha.
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