CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE
LITTERATURE
Ce chapitre trace le cadre théorique de l'étude
et la revue de littérature. Il aborde d'abord les
généralités sur l'anacardier, ensuite une base
théorique sur les normes, leur fabrication, et enfin les approches de
définitions et les débats actuels sur la question.
2.1. L'ANACARDIER, ORIGINES, GENERALITES
BIOLOGIQUES,
COMMERCIALISATION ET SITUATION DANS LE MONDE
L'anacardier est une plante cultivée pour ses fruits,
les noix cajou. Nous passerons tour à tour sa systématique, sa
description botanique, son rendement et les tendances d'exportation de ses noix
dans le monde.
2.1.1. Systématique de l'anacardier
Connu sous les noms vulgaires de l'anacardier, d'acajou, de
cajou ou pomme de cajou en français, puis de cashew tree en
anglais, Anacardium occidentale L. est une espèce diploïde
de type 2n = 24 (Purseglove, 1968). L'anacardier est une angiosperme de la
classe des dicotylédones, de l'ordre des sapindacées et de la
famille des anacardiacées. On dénombre 73 genres pour environ 600
espèces. Le genre Anacardium, objet de la présente
étude contient 8 espèces provenant de l'Amérique tropicale
parmi lesquelles Anacardium occidentale L est la plus importante en
terme économique (Tandjiekpon, 2005).
2.1.2. Botanique descriptive de la plante
2.1.2.1. Description de l'espèce :
Historique
L'anacardier est natif des côtes du Brésil. Les
explorateurs Portugais, l'ont découvert et l'ont introduit dans leurs
colonies d'Afrique et d'Asie et surtout en Inde qui est maintenant, et de loin,
le plus gros producteur de noix de cajou. Les rapports les plus anciens
concernant cet arbre ont été écrits par des observateurs
français, portugais et hollandais (Lacroix, 2003). Thévet (1558),
un naturaliste Français a décrit l'arbre et peint le premier
dessin montrant les indigènes récoltant les noix et pressant le
jus des « pommes » de cajou dans un grand récipient. Les noix
furent décrites pour la première fois par un portugais du nom de
Gandavo qui remarqua déjà en 1576, qu'elles étaient
meilleures que les amandes comestibles déjà connues (Gandavo,
1576). C'est bien après que de nouvelles et de plus grandes descriptions
botaniques de la plante furent faites par divers auteurs. Le nom
«cajou« provient de l'appellation «acaju« des indiens Tupi
du Brésil. Ce nom est devenu «caju» en portugais,
«cashew« en anglais, «cajuil« en espagnol et
«acajou« ou «cajou« en français. Mais le
terme "cajou" est plus usité en français pour ne
pas amalgamer avec «acajou« qui est un bois précieux bien
connu aussi.
Et ce sont toujours les navigateurs portugais qui introduisent
la plante sur les côtes ouest africaines. (Goujon et al., 1973
cité par Tandjiekpon, 2005). Sa présence sur les côtes
béninoises remonte au 17ème siècle, mais son
utilisation comme espèce de reboisement n'est intervenue qu'à
partir des années 1950 avec les premiers essais sur une dizaine
d'hectares en 1958 (SNAFOR, 1970 & 1979 cité par Tandjiekpon, 2005).
Sa fonction économique directe est juste quarantenaire et fait suite aux
possibilités de vente apparues. En 1967, la culture d'anacardier a connu
une première organisation sur le plan de la production fruitière
(Tandjiekpon, 2005). C'est d'abord le gouvernement, à travers la
Société Nationale pour le Développement Forestier
(SNAFOR), qui conduit les premières installations de plantations dans
les départements du Zou, des Collines, de l'Alibori, du Borgou, de
l'Atacora et de la Donga. Depuis et jusqu'en 1978, 5.324 hectares d'anacardiers
ont été installés. Ceci se passait, avec en
parallèle des initiatives de plantations individuelles, qui
n'étaient pas forcément entretenues tellement les prix
n'étaient pas rémunérateurs. Les di fficultés de la
SNAFOR, liquidée en 1982, ont rejailli sur la gestion des plantations.
Les vergers sont transférés, suite à ces
difficultés, à la SONAFEL (Société Nationale des
Fruits et Légumes) qui a connu quelques années plus tard des
problèmes de gestion entraînant sa liquidation. Ces structures ont
été relayées par les Centres d'Action Régionale
pour le Développement Rural (CARDER) dans la gestion des plantations,
une gestion communautaire associant les communautés riveraines comme
acteurs et bénéficiaires des revenus de vente des noix.
Après la libéralisation de l'économie et face à
cette stratégie qui a tôt montré ses limites, les
plantations ont été transférées en affermage aux
entrepreneurs privés. C'est ainsi qu'en 1995, ces plantations longtemps
abandonnées ont été confiées en affermage à
deux sociétés : SODAIC-Bénin et AGRICAL-Bénin qui
se sont partagées respectivement vingt (20) et deux (2) plantations. Ces
contrats d'affermage ont rencontré quelques problèmes dans leur
exécution, et les sociétés contractantes n'ont pas pu
honorer leurs engagements. De nos jours, ces plantations domaniales, pour la
plupart, sont laissées à la libre gestion des communautés
riveraines, organisées par endroit en groupements organisés qui
gèrent en plantations collectives (cas de Kouandé) et en
plantations individuelles, qui prennent le pas, la culture devenant de valeur
marchande sur le marché, et aussi, à cause des difficultés
de la filière coton.
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