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Routes et développement durable, rôle des études d'impact sur l'environnement. Cas du programme sectoriel des transport PST- 2 du Burkina Faso

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par Emmanuel YONI
Université Senghor d'Alexandrie (Egypte ) - Master en développement: spécialité gestion de l'environnement 2009
  

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1.4 Résultats attendus

Aux termes de cette étude nous pensons pouvoir (i) établir la relation route et le développement durable, (ii) identifier les entraves à l'intégration efficace d'une politique environnementale dans la gestion des projets routiers, (iii) établir une analyse environnementale de projet routier en cours d'exécution et identifier les paramètres pertinents à prendre en compte dans une perspective de développement durable, (iv) situer les responsabilités des différents acteurs et (v) faire des propositions concrètes à partir de nos analyses de la situation et d'une étude de faisabilité expérimentale, en vue de renforcer la politique du secteur des transports au Burkina Faso en matière d'intégration des critères de développement durable aux paramètres de conception et de dimensionnement des infrastructures.

1.5 Methodologie générale

Afin de répondre aux questions soulevées ci-dessus et parvenir aux résultats attendus, nous avons procédé à une étude bibliographique sur la route, la question du développement durable (intégration économie, société et environnement) et la fonction principale de l'EIE dans un projet routier.

Ces aspects ont été développés lors de séances de réflexion organisées par les organismes tels que l'OCDE (1994) sur le thème intitulé Ç évaluation de l'impact des routes sur l'environnementÈ, d'importants congrès récents sur le thème du Ç développement durableÈ (Congrès mondial de la route, Paris, septembre 2007) organisé par l'AIPCR et aussi par des études pertinentes menées par des organismes non gouvernementaux, Çroute et développement durable : les réponses de la filière aux questions environnementales et de sécurité È (URF, 2004) ou des auteurs individuels parmi lesquels nous citons entres autres André et ses collaborateurs (2003) pour leur ouvrage Ç évaluation des Impacts sur l'environnement: processus, acteurs et pratiques pour un développement durable È, Hertig (1999), Ç étude d'impact sur l'environnement È, traité de génie civil.

Pour le cas particulier du programme sectoriel des transports au Burkina Faso, à l'aide d'études documentaires et à travers les échanges avec les principaux acteurs et de part notre propre expérience sur ce programme, nous sommes parvenus à faire une analyse de la politique actuelle du programme (cadre réglementaire, institutionnel, procédures, actions menées, niveau de participation des différents acteurs, etc.) en matière de prise en compte des paramètres du développement durable.

Par ailleurs, pour mieux analyser la conception des infrastructures routières et ses rapports avec l'environnement, nous avons effectué un stage pratique auprès de la Direction Générale des Routes (DGR) au Burkina Faso durant lequel nous avons conduit des entretiens avec les principaux acteurs du secteur routier du pays, participé à des réunions de comité de validation de rapports d'études de faisabilité socio-économique et environnementale de futurs projets routiers (exemple de la RN17 Guiba- Garango) et effectué des missions de visite de chantiers en cours d'exécution (construction et bitumage des routes RN22 Ouagadougou-Kongoussi et RN27 Yéguéresso-Diébougou).

Nous avons eu des entretiens avec les premiers responsables de la DGR, les chefs de projets antérieurs ou en cours, des acteurs extérieurs au ministère des infrastructures et qui participent aux comités de prise de décision de projets routiers ainsi qu'avec des responsables de bureaux d'études ayant conduit des EIE pour le compte de la DGR, des responsables d'associations et d'ONG, des entreprises de BTP, des bureaux de contrôle de travaux routiers, des usagers, etc. Cela nous a permis de relever les difficultés majeures rencontrées et prendre en compte leurs propositions.

Plusieurs missions sur chantiers, particulièrement orientées sur les préoccupations environnementales sur les projets de construction et de bitumage de la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi, 110 Km) et de la RN27 (Yéguéresso - Diébougou, 120 Km), qui ont consisté en des visites de terrain suivies de réunions de chantier, nous ont permis de vivre les réalités du terrain et de faire une analyse en rapport avec les vues d'esprit. Ceci nous a permis d'apprécier la politique interne des entreprises de BTP opérant sur ce

secteur, de vérifier le respect de leurs obligations environnementales et des recommandations formulées lors des rapports d'EIE et du contenu du plan de gestion environnementale et sociale (PGES).

Dans cette démarche, nous nous sommes inspiré des expériences du ministère des transport du Québec (MTQ, 2006) en matière d'analyse environnementale pour des projets d'infrastructures et de la Direction Départementale de l'Equipement (DDE) de la Loire en France, qui a mené une politique environnementale en vue de la mise en place d'un système de management environnemental (SME) pour les projets routiers dans le département. Cette politique a fait l'objet de plusieurs études conduit es par des étudiants de l'ENSM-SE dans le cadre de mémoires de Master, de DEA ou de rapport de stage (Cikankowitz, 2005a et 2005b). Une analyse environnementale a pu être réalisée sur la RN27 (Yéguéresso-Diébougou) dont les travaux venaient de démarrer. Ce qui nous a permis de comprendre les pratiques de gestion environnementale assurée par l'administration, le bureau de contrôle et la politique interne des entreprises responsables des travaux, en matière d'environnement.

Pour parvenir aux résultats escomptés, nous avons eu comme supports les rapports d'études antérieures (MITH, février 2005), analysé les Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP) du projet et les documents descriptifs des t%oches programmées (DEP, 2005), afin d'étudier en détaille les opérations associées aux différentes t%oches et leurs impacts environnementaux potentiels.

Et quant à l'étude expérimentale de l'emploi du vétiver en technique routière au Burkina Faso, qui a pu être menée sur la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi) oü les travaux étaient en cours de finition, nous avons bénéficié des conseils techniques par correspondance, de M. Alain NDONA en République Démocratique de Congo (RDC) qui füt responsable de la mise en Ïuvre du vétiver en technique routière sur la RN01 avec comme responsable des travaux l'entreprise SOGEA-SATOM.

Mme Elisabeth REHAULT, botaniste à la retraite à Hanvec (Bretagne), responsable du "projet vétiver Burkina jardin pédagogique" de Réo, M. Henri GIRARD responsable de l'ONG terre verte Burkina et coordonnateur de la ferme pilote de Guiè au Burkina Faso et M. Criss JULIARD du réseau "vétiver network international", pour son expérience sur la promotion du vétiver au Maroc, au Sénégal et au Mali, m'ont également apporté leur appui et conseil.

En outre, notons que cette étude a été dirigée par le Pr. Samuel YONKEU de l'Institut Internationale de l'ingénierie de l'Eau et de l'Environnement à Ouagadougou (2IE), un spécialiste des questions d'environnement et de développement durable et qui a souvent participé en qualité de consultant à la conduite d'EIE de certains projets routiers au Burkina Faso.

Durant cette période de stage, nous avons contribué à conscientiser, à travers nos échanges, le personnel des entreprises en charge des travaux routiers, sur l'importance de la prise en compte des aspects sociaux, sécuritaires et environnementaux.

De même, à travers des échanges avec les autres techniciens de la Direction Générale des Routes,
nous avons montré l'intérêt des techniques biologiques, peu coüteuses et durables, notamment l'emploi

du vétiver en technique routière, qui a rencontré l'enthousiasme et l'admiration des autorités de l'administration routière en raison de son faible coût, sa facilité de mise en Ïuvre et ses performances techniques, comparées aux techniques couramment utilisées, notamment le perré maçonné.

Monsieur Julien MANE, Chef du Service Contrôle de Travaux à la Direction de la Construction et de la Reconstruction a donné son appréciation globale au projet de fin d'étude en ces termes Ç le travail réalisé par l'étudiant revêt une grande importance par ce qu'il permettra, s'il est bien ma»trisé, de réduire de manière considérable les coUts de construction et d'entretien des routes au Burkina Faso. En plus, c'est un produit naturel qu'on pourrait facilement produire sur place (É) È2.

A partir de ce stage des propositions concrètes visant à améliorer la prise en compte des aspects environnementaux dans la gestion des projets routiers sont faites dans le présent mémoire.

Comme acquis, nous avons pris connaissance de la procédure d'EIE dans les projets routiers au Burkina Faso et son implication dans une vision de conception d'infrastructures routières respectueuses des principes du développement durable. Ce stage était aussi une occasion de faire une revue des différentes t%oches qui composent la réalisation d'infrastructures routières et les actions susceptibles d'impacter l'environnement du projet (milieu humain, milieu physique et biophysique, flore et faune, air et eau, sol, etc.). Durant ce stage nous avons profité de l'expérience de la ferme pilote de Guiè de l'association Zoramb Nab-taaba au Burkina Faso, en matière de meilleures techniques de mise en terre des jeunes plants pour optimiser leurs chances de survie en fonction de la structure du sol en place et cela va servir à faire des propositions pour limiter les échecs lors de la plantation des arbustes en bordure des nouvelles routes.

Fort de cette expérience, une attention particulière dans ce mémoire est mise sur les mesures à mettre en Ïuvre pour améliorer le suivi et la surveillance environnementale des projets routiers en amont, pendant et en aval de leurs exécutions. De même nous avons fait ressortir les meilleures stratégies de responsabilisation des entreprises exécutant les travaux, face aux questions sociales, environnementales et de sécurité, qui sont aujourd'hui des priorités pour le gouvernement, les bailleurs de fonds, les riverains, etc.

2 Commentaires, M. MANE, fiche d'évaluation de l'étudiant en situation de stage

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery