1.4 Résultats attendus
Aux termes de cette étude nous pensons pouvoir (i)
établir la relation route et le développement durable, (ii)
identifier les entraves à l'intégration efficace d'une politique
environnementale dans la gestion des projets routiers, (iii) établir une
analyse environnementale de projet routier en cours d'exécution et
identifier les paramètres pertinents à prendre en compte dans une
perspective de développement durable, (iv) situer les
responsabilités des différents acteurs et (v) faire des
propositions concrètes à partir de nos analyses de la situation
et d'une étude de faisabilité expérimentale, en vue de
renforcer la politique du secteur des transports au Burkina Faso en
matière d'intégration des critères de développement
durable aux paramètres de conception et de dimensionnement des
infrastructures.
1.5 Methodologie générale
Afin de répondre aux questions soulevées
ci-dessus et parvenir aux résultats attendus, nous avons
procédé à une étude bibliographique sur la route,
la question du développement durable (intégration
économie, société et environnement) et la fonction
principale de l'EIE dans un projet routier.
Ces aspects ont été développés
lors de séances de réflexion organisées par les organismes
tels que l'OCDE (1994) sur le thème intitulé Ç
évaluation de l'impact des routes sur l'environnementÈ,
d'importants congrès récents sur le thème du Ç
développement durableÈ (Congrès mondial de la
route, Paris, septembre 2007) organisé par l'AIPCR et aussi par des
études pertinentes menées par des organismes non
gouvernementaux, Çroute et développement durable : les
réponses de la filière aux questions environnementales et de
sécurité È (URF, 2004) ou des auteurs
individuels parmi lesquels nous citons entres autres André et ses
collaborateurs (2003) pour leur ouvrage Ç évaluation des
Impacts sur l'environnement: processus, acteurs et pratiques pour un
développement durable È, Hertig (1999), Ç
étude d'impact sur l'environnement È, traité de
génie civil.
Pour le cas particulier du programme sectoriel des transports
au Burkina Faso, à l'aide d'études documentaires et à
travers les échanges avec les principaux acteurs et de part notre propre
expérience sur ce programme, nous sommes parvenus à faire une
analyse de la politique actuelle du programme (cadre réglementaire,
institutionnel, procédures, actions menées, niveau de
participation des différents acteurs, etc.) en matière de prise
en compte des paramètres du développement durable.
Par ailleurs, pour mieux analyser la conception des
infrastructures routières et ses rapports avec l'environnement, nous
avons effectué un stage pratique auprès de la Direction
Générale des Routes (DGR) au Burkina Faso durant lequel nous
avons conduit des entretiens avec les principaux acteurs du secteur routier du
pays, participé à des réunions de comité de
validation de rapports d'études de faisabilité
socio-économique et environnementale de futurs projets routiers (exemple
de la RN17 Guiba- Garango) et effectué des missions de visite de
chantiers en cours d'exécution (construction et bitumage des routes RN22
Ouagadougou-Kongoussi et RN27 Yéguéresso-Diébougou).
Nous avons eu des entretiens avec les premiers responsables de
la DGR, les chefs de projets antérieurs ou en cours, des acteurs
extérieurs au ministère des infrastructures et qui participent
aux comités de prise de décision de projets routiers ainsi
qu'avec des responsables de bureaux d'études ayant conduit des EIE pour
le compte de la DGR, des responsables d'associations et d'ONG, des entreprises
de BTP, des bureaux de contrôle de travaux routiers, des usagers, etc.
Cela nous a permis de relever les difficultés majeures
rencontrées et prendre en compte leurs propositions.
Plusieurs missions sur chantiers, particulièrement
orientées sur les préoccupations environnementales sur les
projets de construction et de bitumage de la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi, 110
Km) et de la RN27 (Yéguéresso - Diébougou, 120 Km), qui
ont consisté en des visites de terrain suivies de réunions de
chantier, nous ont permis de vivre les réalités du terrain et de
faire une analyse en rapport avec les vues d'esprit. Ceci nous a permis
d'apprécier la politique interne des entreprises de BTP opérant
sur ce
secteur, de vérifier le respect de leurs obligations
environnementales et des recommandations formulées lors des rapports
d'EIE et du contenu du plan de gestion environnementale et sociale (PGES).
Dans cette démarche, nous nous sommes inspiré
des expériences du ministère des transport du Québec (MTQ,
2006) en matière d'analyse environnementale pour des projets
d'infrastructures et de la Direction Départementale de l'Equipement
(DDE) de la Loire en France, qui a mené une politique environnementale
en vue de la mise en place d'un système de management environnemental
(SME) pour les projets routiers dans le département. Cette politique a
fait l'objet de plusieurs études conduit es par des étudiants de
l'ENSM-SE dans le cadre de mémoires de Master, de DEA ou de rapport de
stage (Cikankowitz, 2005a et 2005b). Une analyse environnementale a pu
être réalisée sur la RN27
(Yéguéresso-Diébougou) dont les travaux venaient de
démarrer. Ce qui nous a permis de comprendre les pratiques de gestion
environnementale assurée par l'administration, le bureau de
contrôle et la politique interne des entreprises responsables des
travaux, en matière d'environnement.
Pour parvenir aux résultats escomptés, nous
avons eu comme supports les rapports d'études antérieures (MITH,
février 2005), analysé les Cahiers des Clauses Techniques
Particulières (CCTP) du projet et les documents descriptifs des t%oches
programmées (DEP, 2005), afin d'étudier en détaille les
opérations associées aux différentes t%oches et leurs
impacts environnementaux potentiels.
Et quant à l'étude expérimentale de
l'emploi du vétiver en technique routière au Burkina Faso, qui a
pu être menée sur la RN22 (Ouagadougou-Kongoussi) oü les
travaux étaient en cours de finition, nous avons
bénéficié des conseils techniques par correspondance, de
M. Alain NDONA en République Démocratique de Congo (RDC) qui
füt responsable de la mise en Ïuvre du vétiver en technique
routière sur la RN01 avec comme responsable des travaux l'entreprise
SOGEA-SATOM.
Mme Elisabeth REHAULT, botaniste à la retraite à
Hanvec (Bretagne), responsable du "projet vétiver Burkina jardin
pédagogique" de Réo, M. Henri GIRARD responsable de l'ONG
terre verte Burkina et coordonnateur de la ferme pilote de Guiè au
Burkina Faso et M. Criss JULIARD du réseau "vétiver network
international", pour son expérience sur la promotion du
vétiver au Maroc, au Sénégal et au Mali, m'ont
également apporté leur appui et conseil.
En outre, notons que cette étude a été
dirigée par le Pr. Samuel YONKEU de l'Institut Internationale de
l'ingénierie de l'Eau et de l'Environnement à Ouagadougou (2IE),
un spécialiste des questions d'environnement et de développement
durable et qui a souvent participé en qualité de consultant
à la conduite d'EIE de certains projets routiers au Burkina Faso.
Durant cette période de stage, nous avons
contribué à conscientiser, à travers nos échanges,
le personnel des entreprises en charge des travaux routiers, sur l'importance
de la prise en compte des aspects sociaux, sécuritaires et
environnementaux.
De même, à travers des échanges avec les
autres techniciens de la Direction Générale des Routes, nous
avons montré l'intérêt des techniques biologiques, peu
coüteuses et durables, notamment l'emploi
du vétiver en technique routière, qui a
rencontré l'enthousiasme et l'admiration des autorités de
l'administration routière en raison de son faible coût, sa
facilité de mise en Ïuvre et ses performances techniques,
comparées aux techniques couramment utilisées, notamment le
perré maçonné.
Monsieur Julien MANE, Chef du Service Contrôle de
Travaux à la Direction de la Construction et de la Reconstruction a
donné son appréciation globale au projet de fin d'étude en
ces termes Ç le travail réalisé par l'étudiant
revêt une grande importance par ce qu'il permettra, s'il est bien
ma»trisé, de réduire de manière considérable
les coUts de construction et d'entretien des routes au Burkina Faso. En plus,
c'est un produit naturel qu'on pourrait facilement produire sur place
(É) È2.
A partir de ce stage des propositions concrètes visant
à améliorer la prise en compte des aspects environnementaux dans
la gestion des projets routiers sont faites dans le présent
mémoire.
Comme acquis, nous avons pris connaissance de la
procédure d'EIE dans les projets routiers au Burkina Faso et son
implication dans une vision de conception d'infrastructures routières
respectueuses des principes du développement durable. Ce stage
était aussi une occasion de faire une revue des différentes
t%oches qui composent la réalisation d'infrastructures routières
et les actions susceptibles d'impacter l'environnement du projet (milieu
humain, milieu physique et biophysique, flore et faune, air et eau, sol, etc.).
Durant ce stage nous avons profité de l'expérience de la ferme
pilote de Guiè de l'association Zoramb Nab-taaba au Burkina
Faso, en matière de meilleures techniques de mise en terre des jeunes
plants pour optimiser leurs chances de survie en fonction de la structure du
sol en place et cela va servir à faire des propositions pour limiter les
échecs lors de la plantation des arbustes en bordure des nouvelles
routes.
Fort de cette expérience, une attention
particulière dans ce mémoire est mise sur les mesures à
mettre en Ïuvre pour améliorer le suivi et la surveillance
environnementale des projets routiers en amont, pendant et en aval de leurs
exécutions. De même nous avons fait ressortir les meilleures
stratégies de responsabilisation des entreprises exécutant les
travaux, face aux questions sociales, environnementales et de
sécurité, qui sont aujourd'hui des priorités pour le
gouvernement, les bailleurs de fonds, les riverains, etc.
2 Commentaires, M. MANE, fiche d'évaluation de
l'étudiant en situation de stage
|