2.4.4 Une approche interdisciplinaire
L'EIE n'a pas pour objectif d'handicaper des projets, issus
d'un besoin créé par le progrès social, mais plutôt
d'intégrer le projet à son environnement global.
A priori, l'approche interdisciplinaire s'exprime dans une
étude d'impact sur l'environnement dans la mesure oü c'est le lieu
de rencontre de diverses disciplines (droit, économie, sciences de
l'ingénieur, sciences sociales, savoirs locaux, etc.).
En effet, le droit s'exprime par le fait que c'est une
démarche de conformité avec la réglementation
en vigueur dans la zone du projet. L'économie a d'abord
été au début de l'approbation des projets à
travers l'analyse cout-avantage. Les autres sciences
participent à la conception technique du projet, décrivent ses
caractéristiques techniques et identifient quelles peuvent être
ses impacts sur l'homme et son environnement. Les consultations publiques et
les enquêtes de terrain qui l'accompagnent sont des stratégies de
prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes qui,
en général, sont antagonistes ou de nature conflictuelle.
De plus en plus, les études d'impacts integrent les
études de dangers ou de risques, qui vont permettre de se
prémunir contre les accidents et les catastrophes.
En conclusion, la démarche de l'étude d'impact,
si elle est bien suivie, permet l'implication de tous les acteurs (techniciens,
politiques, usagers, bailleurs de fonds, société civile,
chercheurs, populations locales, etc.) à la prise de décision.
C'est alors un outil qui permet une prise de décision
efficiente et des mesures de prévention ou correctives et enfin permet
de parvenir à un compromis entre les parametres économiques,
sociaux et environnementaux.
A ce propos, Hertig (1999), soutien que « les etudes
dÕimpact sur lÕenvironnement sont des outils de planification
modernes et precieux pour contrTMler les projets et leurs integrations dans
lÕenvironnement. Si elles sont prises à temps, elles permettent
dÕameliorer et de regler les conflits avant la phase de realisation,
sÕimposant ainsi comme condition dÕun developpement durable et
harmonieux pour la conception des projets de développement
È.
A la question de savoir si la route peut s'intégrer
dans une démarche de développement durable, nous pensons que oui.
Car celle-ci répondant depuis lors aux préoccupations
économiques et sociales, si l'évaluation environnementale, qui
entre en ligne de compte dans sa conception et son exploitation d'aujourd'hui,
permet d'atteindre la cible7 du 7eme objectif du
millénaire pour le développement, elle aura couvert, les trois
piliers du principe de développement durable. Et nous pensons que l'EIE
en est un outil fiable.
Et dans le contexte particulier des pays du sud, of., les
projets d'investissements sont financés par des prêts payables en
moyenne sur une cinquantaine d'années, soit deux
générations, prendre en compte les besoins des
générations futures est un devoir absolue, en ce sens qu'il faut
au minimum assurer les conditions d'existence de ceux -là qui vont payer
ce que nous avions consommé. Ce qui justifie de plus
l'intérêt d'associer les EIE à la réalisation des
projets et de les conduire le mieux possible.
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