Evaluation de la performance globale du Réseau des Caisses Populaires d'Epargne et de Crédit de Guinée (CPECG/ Yètè Mali ) de 2005 à 2009( Télécharger le fichier original )par Jean Emmanuel LEON Université de Sherbrooke Canada - Maitrise en gestion et développement durable 2011 |
v Présentation du secteur de la microfinance en Guinée en 20092(*)Depuis l'avènement de la Deuxième République, la microfinance s'est révélée comme un outil prépondérant dans la lutte contre la pauvreté en Guinée. Plusieurs structures de microfinance et d'autres systèmes de financements décentralisés se sont donc créés et développés pour promouvoir les activités génératrices de revenus à la base. À lafindesannées80, trois réseaux de microfinance à vocation nationale se sont développés avec l'autorisation de laBanque centrale,celle-ci visaitàcouvrirunegrandepartie duterritoire :leCrédit MutueldeGuinée(CMG,crééen 1988, a fermé ses portes en 2000 suite à une faillite),le Crédit rural de Guinée (CRG, créé en1988), Pride Finance (créé en 1991), les caisses d'épargne et de crédit de Guinée Yètè Mali (créés en1998 avec l'ouverture de la première caisse dans le quartier de Matam). En Guinée, les activités d'épargne et de crédit sont réglementées par une loi sur la microfinance promulguée par l'Assemblée nationale en décembre 2005 qui classe les IMF en trois catégories : 1recatégorie : collecte l'épargne et prête à ses membres; 2ecatégorie : collecte l'épargne et prête aux tiers; 3ecatégorie : accorde des crédits aux tiers sans collecter de l'épargne. Cette loi exige également que l'IMF, une fois agréée, adhère à l'Association professionnelle des IMF de Guinée (APIMGUI)3(*). En 2009, en dépit d'un contexte sociopolitique difficile, le secteur de la microfinance continue à se développer. Le nombre d'IMF est passé à dix, formant un ensemble de 340 caisses ou points de service réparti dans les quatre régions naturelles du pays, ce sont : Crédit rural de Guinée (CRG SA); le Programme intégré pour le développement de l'entreprise (PRIDE FINANCE); l'Agence autonome d'assistance intégrée aux entreprises (3AE); la Société coopérative de mobilisation des ressources pour l'investissement en Guinée (MIGUI); la Financial Development - Société anonyme (FINADEV SA); les Caisses communautaires d'épargne et de crédit de Guinée (CCECG); le Centre d'appui et de formation au développement à l'épargne/crédit et à l'éducation civique (CAFODEC); la Mutuelle d'épargne et de crédit des pêcheurs artisans de Guinée (MECREPAG); le Réseau d'assistance financière aux organisations communautaires (RAFOC). L'offre de produits financiers proposée par les IMF est restée largement dominée par les dépôts à vue et les crédits à court terme. Certaines institutions de microfinance ont entrepris un processus de diversification de leur portefeuille d'activité, notamment en facilitant la réception des transferts en provenance de l'étranger ou des grandes agglomérations du pays. Les ressources des institutions de microfinance sont majoritairement constituées de ressources à court terme, essentiellement par les dépôts à vue. Concernant les institutions relevant de la 3e catégorie, qui ne sont pas autorisées à collecter de l'épargne, les ressources proviennent des lignes de crédit accordées par les différents bailleurs dans le cadre des programmes d'aide au développement. Tableau I. L'évolution de la situation des IMF de 2005 à 20094(*)
Source : BCRG (2010) Le tableau ci-dessus présente l'évolution du secteur de la microfinance en Guinée de 2005 à 2009 à partir des principaux indicateurs. Au 31 décembre 2009, 324 512 personnes étaient bénéficiaires des services financiers offerts par les dixIMF agrées par la Banque centrale de Guinée. Par rapport à l'année 2008, on observe une progression du nombre de clients de 5 %. Les dépôts ont aussi progressé de 6,61 % par rapport à 2008, mais à un rythme moins accéléré que celui de 2008 par rapport à 2007. Le volume des financements (montant des crédits distribués) estimé à 65,4 milliards de GNF a baissé de 9,95 % par rapport à 2008. La diminution de l'encours de crédits est de l'ordre de 14,27 % par rapport à 2008. Selon la Banque centrale5(*), les baisses enregistrées dans le secteur de la microfinance sont dues au ralentissement de l'activité économique du pays, à l'abandon par certaines institutions de microfinance de l'octroi de petits crédits, en raison du taux de non-remboursement élevé par rapport aux autres formes de crédit, à la réduction et au gel de certaines lignes de financement de la part des bailleurs. · Les parts de marché La microfinance en Guinée est dominée par quatre institutions sur les 10 que compte le secteur. En effet, en ce qui a trait aux ressources, deux institutions détiennent à elles seules 98 % de l'ensemble des dépôts collectés par le secteur, soit 39,1 milliards GNF. Quatre-vingt-seize pour cent des financements ont été accordés par quatre structures (62,6 milliards GNF sur les 65,45 milliards distribués par l'ensemble du secteur en 2009, les six autres institutions représententdonc les 4 % restantsdu marché). En 2009, la clientèle féminine représentait 48,67 % de la clientèle totale des institutions de microfinance et 41,04 % du montant total des crédits ont été octroyés à des femmes. · La répartition des financements par secteur d'activité Tous les secteurs de l'économie nationale ont bénéficié des financements avec une nette prédominance des financements du secteur du commerce, de la restauration et de l'hôtellerie (54 % des financements en 2009). Par rapport à l'année 2008, on enregistre une diminution de la part des financements des projets relevant du secteur de l'agriculture, de la pêche ou de l'élevage. La part de ce secteur est passée de 26 % à 17 %. Tableau II. L'évolution de la répartition des financements en 2008 et en 2009
Source : BCRG,Rapport annuel 2009. Le secteur de la microfinance en Guinée en est encore à ses débuts comparativement au reste de la sous-région de l'Afrique de l'Ouest. En décembre 2009, le secteur desservait près de 324 512 clients sur un potentiel estimé à plus de 3,2 millions selon la Banque centrale, équivalant à un taux de pénétration d'environ 10 %6(*). Le secteur de la microfinance en Guinée n'est pas encore doté d'une stratégie nationale de microfinance. Néanmoins, plusieurs actions prouvent une certaine volonté des autorités à promouvoir le secteur, notamment la création d'une direction nationale de microfinance ainsi qu'une Association des professionnels de la microfinance(APIMG) qui fournissent des services de représentation et de défense des intérêts de ses membres. · Les défis du secteur de la microfinance en Guinée Les institutions de microfinance de Guinée sont confrontées à un certain nombre de problèmes, dont les plus importants sont : · La difficulté d'accès aux ressources financières adaptées aux spécificités des besoins des pauvres, notamment des ressources financières à long terme; · L'absence de mécanismes d'accompagnement en termes de renforcement des capacités et d'appuis divers; · L'absence d'un mécanisme de sécurisation pour la gestion des nombreux risques auxquels sont soumises les institutions de microfinance; · L'absence d'une véritable synergie entre les établissements bancaires et les institutions de microfinance. * 2 Source : http://srp-guinee.org/regional.htm * 3 BCRG, la Loi sur la microfinance de Guinée, novembre 2005. * 4Pour les taux de change et d'inflation voir l'annexe. * 5Rapport annuel 2009. * 6Rapport annuel 2009. |
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