1.6.2.2. La division du travail
Repartir le travail entre les travailleurs et les
spécialiser permet d'augmenter la productivité. Avant de montrer
comment, on rappellera en quoi consiste cette division technique du travail,
pour augmenter l'efficacité du travail, on observe qu'il faut repartir
entre plusieurs travailleurs les différentes phases de fabrication d'un
produit. Chaque travailleur n'effectuera plus qu'une partie, parfois
très petite, de l'ensemble de la fabrication. Il sera
spécialisé dans une seule tache et c'est le collectif des
travailleurs qui assurera la production et non plus un travailleur
isolé. L'exemple de la manufacture d'épingles : il s'agit d'un
exemple très célèbre présenté par Adam Smith
dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776).
Un travailleur peut faire une épingle tout seul, il ne fabriquera que
bien peu d'épingles dans sa journée. Mais en divisant la
fabrication en 18 opérations distinctes (tirer le fil métallique
de la bobine, couper le fil, rendre pointue la tige, etc.), assurées par
18 ouvriers distincts, on arrivera à fabriquer des milliers
d'épingles par jour. La productivité aura donc beaucoup
augmenté.
Selon Adam Smith, la division de travail a des effets positifs
dans le sens que : D'abord, chaque travailleur étant
spécialisé dans une tâche la maîtrisera mieux et la
réalisera plus rapidement. Et on pourra utiliser chaque travailleur dans
la tâche pour laquelle il est le mieux "doué".
Ensuite, chaque travailleur ne faisant plus qu'une seule
tâche ne perdra plus le temps qui était auparavant
nécessaire pour changer de tâche. Et il consacrera ce temps
à produire davantage.
Enfin, les tâches les plus simples pourront même
être effectuées par des machines : la division technique du
travail va donc inciter les scientifiques à inventer des machines
capables d'effectuer ces tâches les plus simples. On voit ici directement
le lien avec les deux autres éléments que nous allons
présenter, l'accumulation du capital et le progrès technique.
1.6.2.3. L'accumulation du capital et le
progrès technique
- Le rôle de l'accumulation du
capital
C'est l'investissement qui permet cette accumulation de
capital productif. L'entreprise en s'équipant en machines permet
à ses travailleurs de produire plus efficacement. Un même
travailleur, dans le même temps, produira davantage qu'avant
l'introduction des machines. Depuis le début du 19ème
siècle, c'est-à -dire depuis la révolution industrielle,
on observe que le stock de capital par travailleur a considérablement
augmenté, y compris dans les services qui étaient restés
un peu à l'écart de ces progrès. On dit que
l'intensité capitalistique de la production s'est accrue, c'est-à
-dire que pour produire une voiture par exemple, on utilise proportionnellement
de plus en plus de capital et de moins en moins de travail, donc Cela
élève évidemment la productivité du travail.
- Le rôle du progrès
technique
Le progrès technique est à l'origine des
nouvelles machines ou des nouveaux procédés de fabrication. Il
permet aussi de concevoir des produits nouveaux. En ce sens, il est aussi
à l'origine de l'augmentation de la productivité. Il est souvent
en amont des investissements, qui viennent le mettre en oeuvre. Le
progrès technique a pour objectif explicite d'économiser du
travail dans la fabrication d'un bien ou d'un service. Autrement dit, pour
fabriquer le même bien, on utilisera moins de travail qu'avant
l'introduction du progrès technique. On voit donc très clairement
que le progrès technique diminue la quantité de travail par
unité fabriquée. Mais affirmer cela ne nous dit
rien sur l'évolution de l'emploi qui résulte de l'introduction du
progrès technique. En effet, cette évolution va dépendre
d'une part de ce que fait l'entreprise qui innove des gains de
productivité réalisés, d'autre part des effets induits par
la décision de l'entreprise sur le reste de l'économie, effets
que l'on peut qualifier d'effets de propagation.
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