Paragraphe 2 : Intérêt au plan
International
Le groupe consultatif d'assistance aux plus pauvre (CGAP), est
un consortium de plusieurs bailleurs de fonds engagés dans le
développement de la micro finance ayant pour rôle d'éditer
des règles comptables afin de renforcer les institutions de micro
finance. Il constitue également une importante initiative visant
à atteindre les objectifs de développement du millénaire.
Comportant 31 agences de développement publiques et privées, le
CGAP oeuvre pour accroître l'accès aux services financiers
destinés aux plus pauvres, à la micro finance. Ce consortium
envisage donc un monde ou les plus pauvres et les gagnes petits des pays en
développement ne sont pas considérés comme des marginaux,
mais plutôt comme des clients centraux et légitimes des
systèmes financiers de leur pays respectifs. Afin de réaliser
cette vision, des principes fondamentaux des institutions de micro finance
basés sur des consultations d'une décennie avec ses membres et
d'autres parties prenantes ont été
élaborées :
· Les populations pauvres ont besoin de divers services
financiers autres que les prêts ; en plus de l'accès au
crédit, elles veulent des services d'épargne, d'assurance et de
transfert d'argent.
· La micro finance implique la mise en place de
système financiers au service des plus pauvres. Elle n'atteindra son
plein potentiel que lorsqu'elle sera intégrée dans le
système financier classique des pays.
· La micro finance peut s'opérer de façon
autonome et indépendante. Pour y arriver, elle doit atteindre un grand
nombre de populations pauvres. A moins de pratiquer des tarifs suffisants, les
institutions de micro finances seront toujours limités par la
rareté et l'incertitude des subventions des gouvernements et des
bailleurs de fonds.
· Le microcrédit ne constitue pas toujours la
bonne réponse. d'autres formes d'appui peuvent mieux marcher pour les
populations si démunies qu'elles n'ont point de revenus ou de moyens de
remboursement.
· Les plafonds des taux d'intérêt affectent
les plus pauvres en rendant encore plus difficiles leur accès aux
crédits. Le fait d'accorder de petits prêts coute plus cher que de
n'accorder qu'un petit nombre de crédits importants. Les plafonds des
taux d'intérêts empêchent les institutions de micro finance
de couvrir leur frais et, du coup privent les plus pauvres de l'accès au
crédit.
· Le rôle du gouvernement est de donner des moyens
d'action aux services financiers et non de les financer directement. Les
gouvernements ne peuvent presque jamais faire du bon travail en accordant des
prêts, mais ils peuvent créer un environnement de politiques
favorable.
· La micro finance fonctionne mieux lorsqu'elle mesure et
relève sa performance. La publication de rapport contribue non seulement
à aider les parties prenantes à évaluer les coûts et
avantages, mais elle améliore également les performances. Les
institutions de micro finance doivent présenter des rapports
précis et comparatifs sur les performances financières (les
remboursements de prêts et taux de recouvrement) et aussi les
performances sociales (niveau de pauvreté des clients servis).
Les principes ainsi établis soulignent que c'est
l'accès à la micro finance et non le coût qui doit
être pris en compte dans la conception et la mise en oeuvre d'une
stratégie d'allégement de la pauvreté. Cette
stratégie doit viser à assurer la durabilité à
travers un déplacement d'une approche caritative tributaire des
contributions des bailleurs de fonds vers une approche commerciale mettant
l'accent sur l'efficacité et la transparence. Ils soulignent aussi
l'exclusivité et l'intégration de la micro finance dans les
systèmes financiers formels.
Selon les objectifs de développement du
millénaire (OMD) qui se déclinent en huit buts à atteindre
d'ici l'an 2015 afin de relever les principaux défis de
développement à l'échelle planétaire, la mise en
place des institutions de micro finance peuvent contribuer au
développement d'activités génératrices de revenu
pour les pauvres.
Ayant pour rôle d'attribuer des crédits à
court terme à des particuliers (ménages) ou à des petites
et moyennes entreprises (PME) ; certaines IMF ne cherchent que le profit
dans les micros crédits ; mais leurs activités peuvent tout
aussi bien contribuer à l'éradication de la pauvreté.
En termes d'impact, on peut dire qu'elles répondent aux
besoins réels des populations dans l'octroi des crédits aux
particuliers et aux micros entreprises.
Au cours de ces quinze dernières années, les IMF
se sont imposées comme étant un sous secteur du système
financier dont elles contribuent à l'élargissement de la
portée et à la diversification des services ; leur enjeu
majeur étant de palier les insuffisances du secteur bancaire pour
permettre le développement économique et social de l'ensemble de
la population.
|