Les investissements directs étrangers dans l'espace UEMOA:déterminants et analyse d'impacts( Télécharger le fichier original )par Oumarou ZALLE Université Ouaga II Burkina Faso - Diplome d'études appliquées Master NPTCI option: macroéconomie appliquée 2011 |
II. L'attractivité des investissements directs étrangersL'attractivité est un concept que l'on peut aborder sous plusieurs aspects : étude des déterminants théoriques et/ou empiriques, mesure de l'attractivité potentielle, mais aussi de la performance en termes d'investissements entrants dans les différentes économies. En effet, la globalisation économique et financière a conduit les firmes multinationales à développer des stratégies directement mondiales et à arbitrer entre les localisations de plusieurs territoires d'accueil potentiellement attractifs. Il en est de même des autorités en charge de la politique économique qui considèrent les capitaux étrangers comme une composante majeure de leurs stratégies de développement en raison des effets d'entraînement qui résultent de l'implantation des firmes transnationales. Ainsi, l'analyse de l'attractivité nécessite la prise en compte des interactions entre les composantes du triptyque IDE-FMNs-territoire d'accueil. I U1U L'attractivité territoriale et la stratégie globale des firmes multinationales Dans le contexte de la globalisation, l'attractivité territoriale (côté demande d'IDE) reposant sur une série d'avantages de localisation revêt une importance d'autant plus fondamentale en ce sens que les firmes retiennent comme territoire d'accueil de leurs investissements, uniquement ceux qui renforcent leur compétitivité (Storaï, 2003). Elle est aujourd'hui un enjeu majeur de politique économique surtout en termes de politiques d'aménagement et de développement des pays en développement. Au début des années 1980, la vague des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) caractérisés par une généralisation des politiques de libéralisation économique dans la plupart des pays en développement dont ceux de l'UEMOA, la valorisation des mécanismes de marché et de l'initiative privée aux dépens de l'intervention publique, ont profondément remodelé l'attitude des Etats à l'égard des investissements étrangers. Ainsi, une logique d'attraction des IDE s'est largement substituée aux politiques publiques de restriction. De ce fait, les choix stratégiques des firmes multinationales préfigurent désormais à la réalisation des spillovers macroéconomiques inhérents aux investissements étrangers dans les territoires d'accueil. En effet, les Etats se livrent à une concurrence interterritoriale acharnée afin de fournir un espace géographique attracteur dont le but ultime est d'être un espace de convergence des entreprises étrangères. Les Etats sont alors amenés à se parer de leurs « plus beaux atours », non seulement pour les attirer mais encore plus pour les retenir et de les accroître. Par ailleurs, certains organismes internationaux, tels que la CNUCED produisent chaque année un classement des pays en fonction de leur attractivité, sous la forme d'une matrice obtenue en croisant deux indicateurs : l'Indicateur de Performance en termes d'Investissements Entrants et l'Indice du Potentiel d'Attractivité en termes d'Investissements Entrants. L'Indicateur de Performance en termes d'Investissements Entrants (IPIE) qui a pour formule : e e p ée IPI e e ée P u p ée P ée L'IPIE reflète la mesure dans laquelle un pays reçoit des IDE comparativement à sa taille économique. L'Indice du Potentiel d'Attractivité en termes d'Investissements Entrants (IPAIE), qui reflète plusieurs facteurs censés mesurer l'attractivité d'un pays pour les IDE à l'exception de la taille du marché. La CNUCED a retenu 12 indicateurs statistiques12 pour apprécier l'attractivité potentielle. L'IPAIE est une moyenne simple (non pondérée) des valeurs préalablement normalisées de 0 à 1 de ces 12 indicateurs. Plus cet indicateur tend vers 1, plus le pays est considéré comme attractif pour les IDE. Par contre, plus il tend vers 0, moins le pays est considéré comme attractif. Le croisement de l'indicateur de performance en termes d'investissements entrants avec l'indicateur du potentiel d'attractivité permet d'obtenir le tableau n°1 ci-après : Tableau n°1 : Comparaison de la performance des pays en termes d'IDE avec leur potentiel d'attractivité
Source:CNUCED, http://www.unctad.org/Templates/Page.asp?intItemID=2468&lang=1 La distinction performance élevée/performance médiocre dépend du classement qui résulte de la valeur obtenue pour l'IDE. Le tableau fait ressortir quatre catégories de pays : 12 Ce sont : le PIB/tête, le taux de croissance du PIB/tête des 10 dernières années, la part des exportations dans le PIB, le nombre de lignes téléphoniques par millier d'habitant, la consommation d'énergie du secteur privé par habitants, le pourcentage d'étudiants de 3è cycle dans la population, le risque pays, la part du marché du pays dans les exportations mondiales de matières premières, la part de marché du pays dans les importations mondiales de partie et composantes d'automobiles et de produits électriques, la part de marché du pays dans les exportations mondiales de services, et la part du pays dans le stock mondiale d'IDE entrants.
Ce classement sert en principe aux pays à se positionner et à élaborer les politiques appropriées afin d'améliorer ou de renforcer leur attractivité. II. . t IINNILFNRINFISIPVIIIP IPs P ulNICLN/ECLlIPsDans un contexte d'économie mondialisée, la compétitivité entre les différents territoires d'accueil engendre à son tour une concurrence inter firmes transnationales. L'attractivité des firmes multinationales (côté offre des IDE) caractérise l'ensemble des mesures et des opportunités offertes par les firmes dans le but de pénétrer les territoires les plus potentiellement attractifs. Tout ceci, afin d'exploiter les avantages spécifiques des territoires en termes de ressources naturelles, taille des marchés, faible cofit de la main d'oeuvre, etc. Ainsi, les FMNs, soucieuses d'acquérir une compétitivité ou d'en renforcer, sont amenées à convaincre, les pays d'accueil des retombées macroéconomiques de leurs activités sur les économies locales. Ce faisant, elles sont de moins en moins exigeantes dans la négociation des conditions d'implantation, et entreprennent de bonnes pratiques en termes de protection de l'environnement mais aussi d'internalisation des externalités négatives qui résultent de leurs exploitations. L'attractivité des FMNs est plus complexe et les firmes intègrent d'autres motivations non seulement orientées vers la recherche d'efficacité ou de rentabilité des IDE. Toutefois, les politiques d'attraction entreprises par les pays de l'UEMOA, nous amènent plus à s'interroger sur la pertinence de l'attractivité territoriale et de ses effets plutôt que de faire une présentation exhaustive de l'attractivité de la firme. |
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