Chapitre I : Débat théorique sur les
investissements directs étrangers et leurs impacts sur la croissance
économique
Introduction
Les Investissements Directs Etrangers tirent leurs assises
scientifiques dans plusieurs courants et écoles de pensée de la
science économique. Ainsi, les théories du commerce
international, de l'économie industrielle, l'approche
dépendantiste (d'inspiration marxiste-approche
«CentrePériphérie » de Samir Amin), la théorie
de Dunning (Paradigme OLI, 1977), l'approche gravitationnelle,
l'économie du développement, la théorie
néoclassique, et plus récemment la Nouvelle Economie
Géographique (NEG) et les Nouvelles Théories du Commerce
International (NTCI) ont cherché à définir et à
donner un corpus théorique du moins non unifié, et d'analyser
tant les déterminants que les impacts des IDE. Ces facteurs peuvent
être analysés aussi bien du point de vue de l'économie
hôte que de l'investisseur étranger.
En effet, l'importance croissante des flux internationaux des
capitaux constitue l'une des principales caractéristiques de
l'économie internationale actuelle. La globalisation de
l'économie a conduit au développement de nouvelles règles
du jeu, à la fois dans les stratégies d'investissement des firmes
multinationales et dans la concurrence accrue s'exerçant entre les
territoires potentiellement attracteurs des firmes transnationales. Cette
dynamique économique a également engendré une nouvelle
logique comportementale des acteurs en présence.
L'analyse des fondements théoriques conduit d'abord
à une présentation de quelques définitions et typologies
des IDE, ensuite à celle des fondements de l'attractivité des IDE
et enfin, à la mise en évidence de théories de la
croissance en conjoncture avec les investissements directs étrangers.
I. Définitions et typologies des investissements
directs étrangers
Cette section présente quelques définitions et
typologie des investissements directs étrangers afin de mieux les
cerner, à côté d'autres notions telles que les
investissements de portefeuille.
I.1. Panorama des principaux concepts et définitions
des IDE
D'une manière générale, le manuel de la
balance des paiements du Fonds Monétaire International (FMI)
définit les investissements étrangers comme différentes
opérations financières destinées à agir sur la
marche et la gestion d'entreprises implantées dans un pays
différent de celui de la maison mère. Plus spécifiquement,
l'Investissement Direct Etranger (IDE) désigne l'opération
effectuée par un investisseur non-résident afin d'acquérir
ou d'accroître un intérêt durable dans une entité
résidente et de détenir une influence dans sa gestion. Il
précède généralement l'investissement de
portefeuille et accélère le développement des
marchés financiers locaux. Il met en relation une entreprise
"investisseur direct" (maison mère) et une entreprise investie, qu'il
s'agisse d'une filiale ou d'une succursale. Il est considéré
comme le capital investi par des entreprises étrangères dans des
installations de production ou autres biens corporels.
L'investissement de portefeuille quant à lui, consiste
en l'acquisition d'obligations ou d'actions dans le pays hôte. Il
n'entraîne pas un droit de regard sur la gestion du capital investi.
C'est généralement un investissement à court terme ne
cherchant pas à influencer la gestion de l'entreprise investie.
Le prêt bancaire représente un capital
prêté aux pouvoirs publics et/ou aux entreprises, à des
conditions commerciales ou sous forme de crédit à l'exportation.
Il demeure instable et imprévisible, car dépendant fortement de
l'environnement des affaires dans le pays hôte.
La Banque Mondiale quant à elle considère que
l'IDE correspond à un flux net d'investissement permettant
d'acquérir au moins 10% du capital d'une firme de nationalité
différente de celle de l'investisseur.
En revanche, l'OCDE (2008)8 définit l'IDE
comme étant un type d'investissement transnational effectué par
une entité résidente d'une économie dans le but
d'établir un intérét durable dans une entreprise
résidente d'une autre économie. La notion d'intérêt
durable sous-entend l'existence d'une relation stratégique à long
terme entre l'investisseur direct et l'entreprise d'investissement direct et le
fait que l'investisseur peut exercer une influence significative sur la gestion
de l'entreprise bénéficiant de l'investissement direct.
Par convention, on considère qu'une relation
d'investissement direct est établie dès lors qu'une entreprise ou
un particulier (investisseur) détient au moins 10% du capital des droits
de vote lors des assemblées générales d'une entreprise
(considérée alors comme entreprise investie) ou à
défaut 10% du capital social. Lorsque ce seuil de participation est
atteint, l'entreprise « investisseuse >> et l'entreprise «
investie » sont apparentées ou affiliées ; toutes les
opérations financières sont alors enregistrées en
investissements directs (FMI, 1993).
Le dénominateur commun de toutes ces définitions
est que l'IDE se traduit sous forme de participation étrangère
afin d'influencer durablement la gestion d'une entreprise hôte. Elles ne
prennent pas explicitement en compte les IDE de création de nouvelles
entreprises ou filiales, et ceux à court terme dans les environnements
juridiques et politiques instables.
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