ABSTRACT
Since the late 1980s, most developing countries, particularly
those of the WAEMU were faced with large imbalances in their balance of
payment. This imbalance is characterized by inadequate domestic resources to
the needs of funding. Hence the recourse to foreign capital mainly foreign
direct investment (FDI) as new source of funding.
This study aims to identify the factors explaining of FDI
inflows, as well as the impact of the FDI on the economic growth in WAEMU,
having controlled the usual determinants of the economic growth, and the effect
return of the economic growth on the foreign direct investments. The study
covers the period 1980-2008, corresponding to the phase of adoption of
structural adjustment, liberalization and scarcity of official development
assistance.
After theoretical and empirical discussion on the determinants
of FDI and their impacts on the economic growth of host countries, a structural
model to simultaneous equation was built to highlight the interactions between
FDI and economic growth in WAEMU.
The results of econometric estimates show that economic growth
constitutes a main determinant factor in attracting FDIs, but FDIs are a minor
determinant factor of the economic growth. This leads to the economic policy
implications for enabling fireball to make more attractive business environment
of the Union to attract more foreign direct investments.
Keywords: WAEMU, foreign direct investment,
economic growth, attractiveness, impacts, determinants.
Introduction générale
«Les firmes multinationales organisent le
monde», écrivait Hymer en 1960. Aujourd'hui, les
Investissements Directs Etrangers (IDE) qui constituent un canal central dans
l'internationalisation des processus de production des firmes multinationales,
sont l'une des plus importantes illustrations de la mondialisation productive
et de la globalisation économique. Ceux-ci correspondent à des
flux d'investissement permettant d'acquérir au moins 10% du capital
social d'une firme de nationalité autre que celle de l'investisseur en
vue d'établir un intérét durable et une influence
significative sur la gestion de l'entreprise investie. On distingue des IDE
entrants et des IDE sortants. Les IDE entrants reflètent la
capacité d'accueil de l'investissement de firmes multinationales (FMNs)
étrangères d'un pays hôte alors que les IDE sortants
reflètent la capacité d'investissement de FMNs du pays hôte
à l'étranger. Lorsque la prise de participation est
inférieure à 10%, il s'agit d'un investissement de portefeuille.
Les firmes multinationales, pour des motifs de profit ou stratégiques
délocalisent un segment ou toute leur chaîne de production dans
plusieurs pays. Dans ce cadre, les pays en développement ont
bénéficié depuis la mise en oeuvre des Programmes
d'Ajustement Structurels (PAS) au début des années 1980, d'une
part de plus en plus croissante des flux internationaux des IDE atteignant en
2006, 34% des flux mondiaux. Dès lors, les pays se livrent à une
concurrence acharnée pour créer les cadres d'investissement les
plus attractifs aux IDE en tant que vecteur de croissance et de
développement.
Les dernières décennies ont été
marquées par l'importance croissante des flux d'IDE dans
l'économie mondiale. En effet, la part des flux d'IDE entrants dans le
PIB est passée de 6,7% en 1980 à 23,3% en 2002, (CNUCED, 2003).
Par ailleurs, après le record historique de 1300 milliards de dollars en
2000, les flux d'IDE ont connu une hausse de 34% en 2006 pour s'établir
à 1600 milliards de dollars (CNUCED, 2006). Ce phénomène
qui constitue un élément majeur de la globalisation de
l'économie est aujourd'hui considéré comme une source de
financement relativement stable de la croissance pouvant entraîner des
transferts de compétences et de technologies. Cependant le contexte
mondial des vingt dernières années remet en question les
paradigmes qui ont fondé les relations Nord/Sud (Hugon, 2010).
Selon la théorie néoclassique du commerce
international, la spécialisation selon les dotations factorielles
devrait favoriser la croissance. Ce faisant, le déficit d'épargne
du Sud serait comblé par les investissements extérieurs et le
commerce international. Mais cette vision des avantages comparatifs est remise
en cause non seulement par les nouvelles théories du commerce
international qui considèrent les avantages comparatifs comme
endogènes et non exogènes, mais aussi par la crise que traverse
le système capitaliste. Ainsi, la crise immobilière qui
éclata aux Etats-Unis durant l'été 2007 à partir de
la crise des prêts hypothécaires à risques
(«subprimes mortgage») a débouché sur la plus
grave crise financière depuis celle de 1929. Elle s'est traduite par des
problèmes considérables aussi bien au niveau international qu'au
plan africain. En effet, les flux entrants d'IDE mondiaux se sont
contractés de 16% en 2008, de 37% en 2009 et de 40% en 2010, tandis que
les sorties diminuaient de 43%, en 2009 (CNUCED, 2009, 2010). La crise
financière a été un sérieux revers pour l'Afrique
car elle intervenait à un moment où la région enregistre
d'énormes progrès sur le plan économique.
Depuis 2000, l'Afrique Subsaharienne enregistre un taux de
croissance moyen en valeur réelle supérieur à 5% alors que
l'inflation est tombée en dessous de 10%1. Les flux nets
d'IDE à destination de l'Afrique sont passés de 12 milliards de
dollars en moyenne au cours de la période 1998-2001 à 18
milliards au cours de la période 2002-2005, pour finalement
s'établir à 81 milliards en 2007 (CEA, 2008). La crise
financière a également augmenté les primes de risque que
doivent verser les pays africains sur les marchés des capitaux
internationaux. Elle a entraîné aussi une réduction des
flux de capitaux des pays développés en direction du continent.
Cela concerne aussi bien les sources de devises, comme les investissements
directs étrangers et l'Aide Publique au Développement (APD), que
les fonds envoyés par les émigrés. En effet, durant
l'année 2009, l'Afrique a connu une baisse notoire des IDE de l'ordre de
19% par rapport à 2008 ; soit 59 milliards de dollars. Mais cette
contraction est plus exacerbée en Afrique de l'Ouest et de l'Est
(CNUCED, 2010). Les sorties quant à elles ont chuté d'environ 55%
sur la méme période. Cela s'explique par la récession
économique dans les pays développés qui sont les
principaux investisseurs en Afrique. Tout cela réduit les perspectives
de la région de pouvoir compter sur les entrées de capitaux
privés pour asseoir les bases d'un développement durable et
soutenu.
1 FMI (2008) : Perspectives économiques
régionales ; Afrique Subsaharienne, P8
L'environnement international est aussi
caractérisé par la volonté des institutions
financières internationales de reléguer la dette publique au
second plan. En effet, suite aux difficultés de paiements auxquelles ont
été confrontés beaucoup de pays en développement,
dues à leur niveau d'endettement insoutenable, les institutions de
Bretton Woods ont décidé d'accorder à l'endettement public
moins de poids qu'il n'en a eu dans le passé. Par exemple, la dette
extérieure de l'Afrique subsaharienne a nettement augmenté entre
le début des années 1970 et la fin des années 1990,
passant de 22 à 208 milliards de dollars. Sur la même
période, les paiements au titre du service de la dette sont
passés de 1,6 à 12 milliards de dollars. Entre 1970 et 2002,
l'Afrique subsaharienne a reçu 294 milliards de dollars de prêts
et remboursé 268 milliards en capital et intérêts (CEDEAO
& UEMOA, 2006). C'est en réponse à cette crise d'endettement
que les programmes d'ajustement structurel ont été
appliqués dans la plupart des pays en développement. Dès
lors, l'IDE apparaît comme une alternative à un triple
intérêt du fait qu'il est non générateur de dettes,
la composante la moins volatile des flux de capitaux externes ainsi qu'un
facteur de croissance (Bouklia et Zatla, 2001).
L'importance accordée aux capitaux privés dans
la plupart des pays en développement a conduit à une large
substitution de politiques d'attraction des IDE aux politiques étatiques
de restriction des années 1960. En effet, le comportement des Etats
vis-à-vis des investissements directs étrangers a souvent
été changeant. Tantôt suspectés de mettre en
péril la souveraineté nationale2, tantôt
perçus comme une réponse pour résorber le chômage,
les IDE ont fait l'objet de politiques qui n'ont pas toujours produit les
effets escomptés. Aujourd'hui, les pays hôtes rivalisent afin de
proposer l'environnement juridique (code des investissements,
législation fiscale), les politiques économiques et les
conditions de production les plus attractifs. Certains Etats se livrent
même au dumping social, fiscal et environnemental pour attirer les
investissements étrangers (Jacquemot, 1990 et Arès, 2009).
C'est ainsi qu'en Asie du Sud où les coûts de
production sont faibles, beaucoup de réformes de politiques
économiques ont été entreprises pour attirer les capitaux
étrangers. Dans beaucoup d'autres pays ce sont des programmes de
privatisation et de promotion du secteur privé qui sont entrepris. Les
économies asiatiques, tirées principalement par celles de la
Chine et de l'Inde, ont réussi à tirer profit des flux d'IDE.
Ainsi, des pays comme la Malaisie et la Corée du Sud sont
2 Cette thèse a été soutenue par
des auteurs comme Myrdhal (1957), Hirchman (1958) et Samir Amin
parvenus à stimuler une croissance forte et durable au
moyen d'IDE adaptés à leurs économies et en les
accompagnants par des réformes structurelles appropriées
(Lahimer, 2009)3.
L'évolution de la situation socio-économique de
l'ensemble de la zone UEMOA4 depuis 1983 ne présage en rien
l'amorce d'une croissance soutenue et durable. En effet, durant la
période 1983- 1993, le PIB réel de l'Union a enregistré un
taux de croissance moyen de 1,6% par an, contre un taux de croissance record
estimé à 5,9% entre 1994 et 1999. Ce fort taux de croissance
s'explique par le regain de compétitivité en faveur de la
dévaluation du FCFA en Janvier 1994. Cette phase d'essor a
été vite interrompue et le taux de croissance est retombé
à moins de 2,8% sur la dernière décennie, avant de
remonter spécifiquement à 4,3% en 2010. Cette performance
économique est fortement tributaire des fluctuations de la demande
mondiale et des cours des matières premières. Ainsi, les pays de
l'UEMOA évoluent dans un environnement de volatilité des taux de
croissance largement en deçà du niveau minimal de 7% requis pour
l'atteinte des OMD d'ici à 2015 et dans un contexte
d'appréciation tendancielle du taux de change effectif réel du
FCFA rendant l'économie de l'Union moins attractive et moins
compétitive. De plus, le taux de croissance démographique de
l'Union est estimé à 2,9% par an, ainsi que les niveaux moyens de
croissance qui, depuis 1983 se sont généralement traduits par une
baisse du revenu par habitant, à l'exception des années 1994 et
2000. La croissance moyenne de l'Union est aussi faible comparativement aux
performances de l'ensemble du continent et plus particulièrement par
rapport à celle de l'Afrique Subsaharienne. En effet, l'UEMOA a
enregistré depuis plus de dix ans une croissance inférieure de
plus de 1,5% par rapport à la moyenne de l'Afrique Subsaharienne.
Généralement et jusqu'aux années 1980,
les pays en développement ont préconisé des politiques de
croissance axées sur le financement par les crédits
extérieurs en particulier l'APD aux dépens des IDE. La question
de l'attractivité a été souvent traitée sous
l'angle des atouts ou faiblesses des pays hôtes aboutissant ainsi
à l'établissement de score5 et autres indicateurs
facilitant les
3 LAHIMER Noomen (2009) : La contribution des IDE
à la réduction de la pauvreté en Afrique Subsaharienne,
Université Paris-Dauphine, Laboratoire d'Economie de Dauphine (LEDA),
Thèse de doctorat, P12
4 UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine ; précédemment UMOA (Union Monétaire Ouest
Africaine depuis 1962) a été créée le 10 Janvier
1994 et composée de sept pays à savoir le Bénin, le
Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le
Sénégal et le Togo ; ayant le FCFA comme monnaie commune. La
GuinéeBissau est devenue le 8è Etat membre de l'Union
le 2 Mai 1997.
5 Evaluation par score : technique d'évaluation
qualitative d'un client emprunteur principalement sous l'angle de sa
solvabilité
comparaisons inter-pays et les appréciations de
l'évolution de l'attractivité dans le temps. Elle a aussi
été traitée dans l'optique des facteurs
déterminants de l'investissement tels que perçus par les firmes
multinationales (notions de short list et de core countries,
Michalet, 1999).
Mais, les travaux relatifs à l'attractivité
selon les déterminants sectoriels (structure, intensité
concurrentielle et technologique), domaine de prédilection et effet non
linéaire entre encouragements fiscaux et flux d'IDE demeurent rares
malgré les fortes spécificités qui caractérisent
certains secteurs économiques de l'UEMOA. Les études d'impacts
des entrées d'IDE sur la croissance économique de l'Union
semblent inexistantes. Les différentes politiques mises en oeuvre ont
été plus orientées vers l'attractivité, laissant la
question des effets de report en dernière analyse.
Dès lors se pose la question de la pertinence des
politiques « généralistes >> d'attractivité des
IDE qui ne prennent pas en compte le type d'IDE, le mode d'entrée des
firmes et les spécificités sectorielles. Plusieurs études
empiriques ont démontré les échecs de telles politiques
non contextualisées et « répliquées » dans une
compétition ouverte entre mesures incitatives à l'investissement
étranger (Asiedu, 2002). De telles politiques d'attractivité sont
souvent inefficaces à court terme et coüteuses à long terme
lorsqu'elles se fondent exclusivement sur des fiscalités avantageuses ou
des coûts salariaux faibles du travail non qualifié, (Cheriet et
Tozanli, 2007)6.
Si le recours aux encouragements fiscaux est une
méthode répandue de promotion de l'investissement dans le monde,
certains faits d'expérience donnent à conclure que son
efficacité pour attirer des investissements supplémentaires,
au-delà de ceux dont les pays auraient bénéficié de
toute façon sans de tels encouragements, est souvent douteuse. En effet,
Ajan et al (2006) montrent que l'incidence de la fiscalité sur
l'investissement direct est limitée et que la fiscalité n'est pas
un facteur discriminant entre l'investissement direct et les modes
d'entrée alternatifs. Dans la même logique, Beyer (2002) soutient
que, dans les pays postsocialistes, il n'existe aucune relation significative
entre les incitations fiscales et le niveau des IDE entrants. Il conclut
6Cheriet et Tozanli (2007) : Essai de construction
d'un score d'attractivité sectorielle des IDE : cas du secteur
agroalimentaire du Sud et de l'Est méditerranéens, Economie
rurale, Numéro 302 (Novembre-Décembre 2007), Varia, p1.
que l'introduction d'allègements fiscaux semble de
faible portée. En effet, certaines entreprises peuvent abuser de ces
mesures en se faisant passer pour nouvelles au terme d'une
réorganisation superficielle ; ce qui risque d'augmenter
considérablement le manque à gagner potentiel dû à
ces encouragements fiscaux pour l'État.
En outre, les investisseurs étrangers, cibles
principales de la plupart des encouragements fiscaux, fondent leurs
décisions d'investissement sur une vaste gamme de facteurs (les
ressources naturelles, la stabilité politique, la transparence des
systèmes de réglementation, l'infrastructure, la présence
d'une main-d'oeuvre qualifiée) dont les encouragements fiscaux
constituent rarement le plus important.
Les flux nets d'investissement direct et de portefeuille des
agents non-résidents en zone UEMOA ont connu une progression
régulière au cours de ces dernières années, dans le
sillage de l'accroissement des mouvements de capitaux au niveau mondial. Ces
flux se sont accrus en moyenne annuelle, de 13% entre 2004 et 2006, avant de
connaître un doublement en 2007. Ils sont ainsi estimés à
840,9 milliards de FCFA en 2007 contre 404,4 milliards de FCFA en 2006,
après 376,2 milliards de FCFA en 2005 et 317,4 milliards de FCFA en 2004
(Banque de France, 2007).
L'évolution des flux d'investissements directs et de
portefeuille des non-résidents de l'UEMOA est essentiellement
impulsée par celle des IDE qui représentent en moyenne sur la
période 2004- 2006, plus de 95%. Ils sont passés de 332,9
milliards de FCFA en 2004 à 410,1 milliards de FCFA en 2006, avant de
connaître un bond exceptionnel à 755,0 milliards de FCFA en 2007,
à la faveur notamment de l'opération de privatisation dans le
secteur de la téléphonie au Burkina Faso pour un montant
d'environ 140 milliards de FCFA (Banque de France, op.cit.).
L'orientation favorable des IDE découle, d'une part, de
la mise en oeuvre d'actions visant à renforcer l'attractivité des
pays de l'Union au nombre desquelles la révision des codes
d'investissement des pays membres de l'UEMOA et la simplification des
procédures administratives pour les investisseurs, et d'autre part, du
dynamisme de certains secteurs d'activités accueillant l'essentiel des
IDE. Il s'agit en particulier du secteur minier (le pétrole en Cote
d'Ivoire, l'or au Mali et au Burkina Faso, l'uranium au Niger) stimulé
par la hausse des cours internationaux, du secteur bancaire au
Sénégal et au Togo, et du secteur des
télécommunications, du fait des progrès
de la téléphonie mobile dans l'ensemble des pays de l'Union.
Ainsi, contrairement aux années 1990 où les IDE
résultaient des programmes de privatisation et de restructuration des
entreprises publiques, les flux d'investissement direct étranger de ces
dernières années se sont essentiellement traduits par la
création de nouvelles structures économiques, plus favorables
à la croissance de l'activité économique dans les pays de
l'Union7.
Dans un contexte où la question du financement du
développement se pose avec acuité, les motivations des IDE dans
le cadre d'un ensemble intégré doivent constituer une
préoccupation majeure. En effet, les IDE peuvent rompre le cercle
infernal du sous- développement dans un contexte marqué par
l'insuffisance de l'épargne au niveau interne, la baisse drastique de
l'aide et les effets pervers de l'endettement. L'expérience du
développement des pays émergents d'Asie, communément
appelés « dragons asiatiques », constitue une parfaite
illustration. D'ailleurs, du moment où l'Union est en phase de
négociation d'un Accord de Partenariat Economique (APE) avec l'Union
Européenne, il apparaît opportun d'évaluer sa
capacité à attirer les investissements en provenance de
l'étranger, gage de préservation et de renforcement du tissu
industriel local.
Les enjeux des IDE dans ce contexte de compétition
à la création des cadres d'investissement attractifs, le
rôle prépondérant accordé aux capitaux
étrangers dans le processus de développement, la
problématique de la soutenabilité de la dette publique et
l'environnement international ont inspiré la présente
étude sur le thème « les Investissements Directs
Etrangers dans l'espace UEMOA : déterminants et analyse d'impacts
i>.
Par ailleurs, au regard du niveau atteint dans la mise en
oeuvre des différents chantiers d'intégration de l'UEMOA
conjugué aux avantages existant dans les domaines monétaires et
financiers, les flux de capitaux internationaux devraient être plus
dynamiques au sein de la zone ; mais il n'en est rien dans la
réalité. D'où la nécessité d'établir
la relation existant entre les flux d'IDE entrants et les réformes
entreprises en matière de promotion des IDE et l'impact des capitaux
étrangers sur la croissance économique de l'Union. Cette analyse
de causalité devrait nous permettre d'identifier les secteurs de
prédilection des IDE, d'apprécier la tendance des flux d'IDE et
leurs effets de report sur les autres facteurs de croissance
économique.
7 Banque de France - Rapport Zone franc - 2007, P49
Le constat général est que les pays de l'UEMOA
ont du mal à mobiliser et tirer profit des opportunités
qu'offrent les capitaux étrangers pour amorcer le développement.
De là, la question principale qui se dégage est la suivante :
qu'est-ce qui explique les flux de capitaux internationaux dans l'UEMOA et
quelle en est l'incidence pour l'économie locale? Cette question peut se
décomposer ainsi qu'il suit. Quels sont les déterminants des flux
d'IDE en zone UEMOA ? Quelle interaction y a-t-il entre IDE et croissance
économique en zone UEMOA ?
Contrairement aux « dragons asiatiques >>, les pays
de l'Afrique Subsaharienne et plus particulièrement de l'UEMOA n'ont pas
réussi à attirer des flux importants d'IDE, ni à stimuler
un processus de développement de long terme à même de
réduire significativement la pauvreté. Néanmoins, ces
dernières années, au regard de la faiblesse de l'épargne
intérieure, de la baisse de l'Aide Publique au Développement
(APD) et de la volonté des institutions de Bretton Woods de
reléguer le financement public au second rang, les pays de l'UEMOA
portent désormais une attention particulière aux IDE comme
composante majeure de leur stratégie de développement. Mais de
toutes ces expériences, existe-t-il une corrélation entre IDE et
croissance économique?
D'une manière générale, la plupart des
auteurs soutiennent que les IDE ont des effets globalement positifs sur la
croissance économique des pays hôtes. Toutefois, la zone UEMOA ne
constitue-t-elle pas une logique particulière en termes d'attraction et
d'influence des IDE ? Cela nous conduit à tester la capacité de
l'Union à transformer le cercle vicieux de sousdéveloppement en
un cercle vertueux de croissance et de développement au moyen
d'investissements directs étrangers. Toutes ces interrogations peuvent
se résumer de la façon suivante : quel est l'impact des
investissements directs étrangers sur la croissance économique en
zone UEMOA, ayant contrôlé les déterminants usuels de
croissance, et en retour l'effet de la croissance économique sur les
investissements directs étrangers?
L'objectif général est d'analyser les impacts des
IDE en zone UEMOA. Plus spécifiquement, cela revient à :
i) déterminer le sens des tendances des flux d'IDE dans
les pays de l'UEMOA ;
ii) apprécier l'interaction entre IDE et croissance
économique en zone UEMOA.
L'atteinte de ces objectifs et la discussion de la
validité des résultats empiriques s'articuleront autour des
hypothèses ci-après.
H1 : les flux d'IDE en direction des pays de l'UEMOA sont
relativement élevés ;
H2 : les flux d'IDE et la croissance économique sont
indépendants en zone UEMOA.
La vérification de ces hypothèses se basera
essentiellement sur l'estimation d'un modèle structurel à
équations simultanées, sur la période 1980-2008 afin
d'analyser les interactions entre IDE et croissance économique, ayant
contrôlé les déterminants usuels de la croissance
économique. Cette analyse est sous-tendue par la construction
d'indicateurs d'attractivité reflétant les potentialités
des pays de l'Union à absorber d'énormes investissements en
provenance de l'étranger.
Afin de mieux saisir la teneur des IDE, l'appréciation
des interactions entre IDE et croissance économique de l'UEMOA (Chapitre
III) ne serait pas possible sans, au préalable, une compréhension
des fondements théoriques de ceux-ci (Chapitre I), accompagnée
d'une analyse des flux des investissements directs étrangers dans
l'espace économique communautaire sousrégional ouest-africain
(Chapitre II).
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