III.2.3. Analyse des différences
d'attractivité des pays au sein de l'UEMOA
Les flux d'IDE à destination de l'UEMOA peuvent
également etre analysés sous l'angle de la structuration par
pays, illustrée par le graphique n°5 ci-après.
Graphique n°5 : Part des flux- d'IDE
par pays en moyenne sur la période 2000-2008
Niger 6%
Guinée Bissau 1%
Sénégal 20%
Mali
15%
Togo
7%
Burkina
Faso
8% Bénin
9%
Côte d'Ivoire 34%
Source : Construit à partir des données de la
Banque Mondiale, 2008
En effet sur la période 2000-2008, les principaux
bénéficiaires des entrées d'IDE sont la
Côte d'Ivoire (33,82%), puis le Sénégal (20,21%) et le
Mali (15,29%). Cette répartition est conforme à la taille de
ces économies au sein de l'UEMOA. Les pays les moins attractifs sont la
Guinée
Bissau (moins de 1%) et le Niger (5,73%). Le choix de cette
période de comparaison se justifie en raison des records historiques
enregistrés au niveau des entrées mondiales d'IDE en 2000 et
2006. De plus la comparaison sur une longue période a l'avantage de
prendre en compte la dynamique structurelle des différentes
économies et de réduire considérablement les biais
d'interprétation résultant des fluctuations importantes des
entrées pendant les périodes de vagues de privatisation dans
certains pays. Par exemple, malgré les effets de la crise ivoirienne,
l'économie de l'Union reste largement dominée par celle de la
Côte d'Ivoire. Par contre, une analyse des entrées d'IDE en 2008
atteignant 1,7 milliards de dollars classera le Sénégal en
peloton de tête attirant 41% des investissements directs en direction de
l'Union.
La mise en évidence des disparités
d'attractivité des pays de l'Union peut également
s'apprécier au moyen de l'Indicateur de Performance en termes
d'Investissements Entrants (IPIE). Celui-ci permet de mettre en évidence
la capacité d'absorption d'IDE d'un pays au regard de sa taille
économique mesurée par le PIB. Pour l'étude
comparée intra UEMOA, l'IPIE adapté se définit par :
e e p ée
IPI
e ée
P u p ée
P e ée
Le graphique n°6 illustre l'évolution de
l'attractivité des pays membres en référence à leur
taille économique au sein de l'Union.
Graphique n°6 : Evolution de l'Indice de
Performance en termes d'Investissements entrants des pays de
l'UEMOA
Source : Construit à partir du tableau d'IPIE
Cet indicateur permet d'évaluer l'attractivité
d'un pays au regard de sa taille économique. Si par exemple un pays
représente 10% du PIB de l'Union, il peut recevoir 10% des
investissements totaux de l'Union, plus de 10% ou moins de 10%. S'il
reçoit 10% de l'investissement de l'Union, l'indice IPIE sera
égal à 100. S'il reçoit plus de 10% de l'IDE de l'Union,
l'indice sera
Togo
éégal
supérieur à 100. Si le pays reçoit moins de
10%, l'indice sera inférieur à 100.
Niger
En moyenne, sur la période 1980-2008, la Côte
d'Ivoire et le Mali ont enregistré des IPIE tous
Guinée-Bissau
supérieurs à 100%, tandis que les plus faibles
performances ont été enregistrées au Bénin et au
Burkina Faso é
Niger. Plus spécifiquement, pour le cas du Burkina
Faso, seules les années 1983 et 2007 enregistrent un IPIE
supérieur à 100. Cela s'explique par l'opération de
privatisation de l'ONATEL en 2007 et par les politiques de développement
populaire dans les années 1980. Globalement, le Burkina Faso
reçoit moins d'IDE comparativement à sa taille économique.
Le Bénin, le Niger, le Sénégal et le Togo ont en moyenne
reçu moins d'IDE au regard de leur taille économique au sein de
l'Union. L'IPIE est en moyenne négatif ; ce qui signifie que même
si ces pays ont enregistré des entrées d'IDE, ils ont connu des
sorties importantes d'IDE au cours de certaines périodes. C'est le cas
pour le Sénégal en 1983, du Niger en 1993, du Bénin et du
Togo
en 1992. Cette période est marquée par
l'environnement économique morose pour l'ensemble de pays à la
veille de la dévaluation du FCFA en Janvier 1994.
La présomption d'une dévaluation du FCFA a
constitué un signal d'environnement macroéconomique instable pour
les investisseurs étrangers. En effet, les investissements directs sont
constamment affectés par la dévaluation de la monnaie par des
sorties massives soit par des motifs de spéculations ou par le jeu des
termes de paiement. Ainsi, en 1992, tous les pays de l'Union ont un indicateur
de performance négatif et en valeur absolue supérieur à
100, excepté la Côte d'Ivoire et la
Guinée-Bissau19. Cela s'est traduit par une situation de
désinvestissement et de fuite de capitaux. Ces capitaux ne devraient
revenir dans l'Union qu'après avoir bénéficier de la prime
de dévaluation. Ce qui explique le regain d'attractivité au cours
des années post dévaluation, où les IPIE sont positifs
pour tous les pays de l'Union, et ceux jusqu'en 2008. Par ailleurs, on constate
aussi que sur la période d'analyse, seule la Côte d'Ivoire, en
1980 a pu absorber des flux d'IDE équivalents à sa taille
économique dans l'Union, (IPIE 100%).
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