b/ Les zones de concentration urbaine
D'après Ibán Díaz, professeur de
géographie à l'université centrale de Séville :
"Il n'y a pas de ghetto d'étrangers à Séville mais des
points de localisation" (documentaire ODS, 2011). Les immigrés
seraient localisés dans des zones plus ou moins précises de la
ville. Ceci peut se mesurer à l'échelle d'un district et d'un
quartier. Pour connaître la concentration et
4 Nous reviendrons sur la définition
d'intégration dans la partie B du chapitre II.
5 La discrimination désignerait la « faculté
à faire des distinctions dans la vie sociale aux dépens de
certains groupes, qui sont jugés inacceptables par la
majorité », car ils ne respecteraient pas « les normes
sociales». La discrimination peut être fondée sur la race, la
religion, l'origine nationale ou la culture. Cette définition serait
adaptée aux sociétés occidentales dans un souci
d'égalité mais ne conviendrait pas aux sociétés
fondées sur les différences de statut ou de caste où ce
concept apparaîtrait comme « neutre, descriptif, dépourvu de
la connotation péjorative que nous lui connaissons dans nos
sociétés » (BOURDON, p.73). Quand à la discrimination
positive, elle désigne « des mesures qui consistent à aider
ceux qui subissent un handicap (économique, social, physique, etc.)
». (DORTIER, 2004 p.157).
répartition de l'immigration à Séville,
nous utiliserons principalement, dans cette sous partie et la suivante, la
recherche de Francisco Torres qui traite des questions de
ségrégation et de multiculturalité dans le district de la
Macarena (2011)6.
La répartition de la population dans les
différents districts de la ville Séville dépend de
l'utilisation des chiffres et de la manière de traiter les
résultats que ce soit de façon relative ou absolue. Par exemple,
"les quartiers du district Est de Séville, qui comptent de nombreux
étrangers en valeur absolue représentent un faible pourcentage en
valeur relative (...) tout comme Triana" (p.53), qui est un district central,
situé sur la rive gauche du Guadalquivir, face au centre ancien de
Séville.
Pour le centre historique, ce serait le cas contraire, "une
grande proportion de migrants mais avec une faible valeur en terme absolu due
à la faible densité de population intramuros" (p.53). Aussi,
comme nous l'indique la cartographie 1 ci-dessous, c'est une zone de forte
concentration d'immigrés de façon relative en comparaison avec le
reste de la ville. Par ailleurs, les districts de la Macarena et de Cerro-Amate
connaissent également une forte proportion d'immigrés. "A
l'intérieur des districts où se trouvent la plus grande
proportion de migrants, la répartition des individus n'est pas
homogène" (p.54). Ainsi, le quartier de La Plata dans le district
Cerro-Amate est celui qui a le plus fort taux d'immigrés, "de
façon absolue, ces individus représentent plus de 10% de la
population totale" de cet espace en 2008 "suivi du quartier Los Pajaritos, avec
8%".
Pour le district de la Macarena, c'est au niveau du quartier
d'El Cerezo que se situe la majorité des immigrés. En effet,
environ 35% de la population de cet espace est d'origine
étrangère, suivi par les quartiers "de Doctor
Marañón et El Rocío avec plus de 25% de la population,
puis ceux de Begoña et Villegas, avec plus de 15%"(p.54).
Ensuite, pour le district Casco Antiguo, la majorité
des étrangers se trouve dans les quartiers de San Bartolomé,
Feria y Encarnación. Pour le district Sud, c'est dans le quartier de
Polígono Sur que se trouve le plus grand nombre d'étrangers.
Quant au district de Triana, il est constitué de trois
quartiers de plus de 500 individus immigrés, ce sont Triana Casco
Antiguo, Triana Este et Triana Oeste. Pour le district de Macarena Norte c'est
dans les quartiers Pino Montano et San Jerónimo que se trouve la
majorité des immigrés de cette zone.
6 Pour chaque citation émanent de cette
étude nous ajouterons entre parenthèses la page de l'ouvrage
d'où est extrait chaque commentaire. Dans le cas de
références d'auteurs différents, nous ajouterons le nom
ainsi que l'année de publication de la recherche citée.
N'oublions pas les espaces récents d'urbanisation
à l'Est de la ville près de l'aéroport, où se
trouve également un nombre non négligeable d'immigrés,
comme c'est le cas pour le quartier Polígono Aeropuerto. Ces
subdivisions sont des "nouvelles" zones d'immigration dont l'évolution
et les transformations peuvent faire l'objet de nouvelles recherches.
Cartographie 1: Répartition de la population
d'origine étrangère dans les différents districts de
Séville en 2008
Source: TORRES, El Distrito Macarena de Sevilla,
Migraciones recientes y transformaciones urbanas sociales 2011,
p.52.
La cartographie 1 montre le poids du district de la Macarena
en termes d'habitants immigrés, qui représentent entre 8 à
10% de la population totale du district (environ 7 000 personnes soit
près de 10% de la population totale de la ville). Le centre historique
est lui aussi une zone importante d'immigration, entre 6 à 8% de la
population du district, alors que la moyenne de la ville est de 5%. En raison
d'un manque de données, nous ne pouvons pas révéler quel
est le quartier de Séville où se trouve le nombre le plus
important d'immigrés. Cependant, nous reviendrons sur les quartiers de
la Macarena dont nous possédons les chiffres.
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