c/ Localisation par nationalités
Nous allons voir à présent les distinctions de
localisation de la population immigrée en fonction de leur
origine7. Pour cela nous utiliserons à nouveau, la recherche
de Francisco Torres (2011) réalisée pour la Communauté
Autonome d'Andalousie: la Junta.
De façon générale, nous pouvons dire que
les personnes d'origine d'Amérique latine et du Maghreb ont tendance
à se retrouver dans la partie septentrionale de la ville, ce qui inclut
le district de la Macarena dont nous venons de voir l'importance quant au
nombre d'immigrés. D'autre part, en valeur absolue, il apparait que les
migrants des pays de l'Union Européenne (UE) ainsi que des Etats-Unis et
du Canada "se concentrent dans les districts Casco Histórico, Triana,
Los Remedios, Sevilla Este, Nervión et Buhaira8." (p.55),
c'est-à-dire principalement dans le centre historique de la ville ainsi
que dans le quartier populaire de Triana. Tous ces secteurs sont très
demandés par les classes moyennes et hautes, autant pour être des
quartiers conformes aux attentes de ces profils sociaux qu'en étant des
secteurs historiques récemment requalifiés.
Ensuite, les individus d'origine de pays appartenant au
Mercosur (Argentine, Paraguay, Uruguay, Brésil et Venezuela) se
retrouvent dans des zones similaires bien que cette fois-ci extérieures
au centre historique : "Sevilla Este, Nervión, La Buhaira, Los Remedios
et Triana"(p.56). Ceci signifierait que ces migrants ont un niveau de vie
plutôt convenable.
Au sujet des personnes d'origine d'Amérique latine des
pays ne faisant pas partie du Mercosur, ils sont "le groupe le plus important
et le plus dispersé" (p.56) des étrangers à Séville
en valeur absolue. En effet, d'après le professeur Iban Diaz dans le
film documentaire de l'Office des Droits Sociaux (ODS, 2011), ces individus se
situent particulièrement au Nord de la ville, dans le district de la
Macarena, essentiellement dans les quartiers El Cerezo, Polígono Norte,
El Rocío et Begoña où ils représentent entre 7
à plus de 18% de la population. Par ailleurs, "le second secteur
où se rencontre de grandes concentrations des Andins9 est
Cerro-Amate, particulièrement dans les quartiers de La Plata et Los
Pajaritos,
7 Cf: cartographie en annexe p.117 Cartographie B :
Localisation par continents, zones ou pays d'origine des immigrés
présents dans les différents districts de Séville.
8 Cf: cartographies en annexe p.116 de la
répartition par groupe de nationalité dans Séville.
9 Les Andins sont les personnes d'origine de pays
appuyés par la Cordillère des Andes en Amérique du Sud :
la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie et le Chili.
(...) bien que dans les deux cas, les andins
représentent moins de 4% de la population totale" (p.56) .
Concernant les populations d'origine Maghrébine, elles
se situent notamment dans le district Cerro-Amate, dans les quartiers "La Plata
et Los Pajaritos ainsi que dans les quartiers San Jerónimo et Doctor
Marañón du district la Macarena et celui de Bellavista du
district Bellavista la Palmera au Sud de la ville" (p.56).
Par ailleurs, la population d'origine d'Afrique subsaharienne
est présente principalement dans les districts de la Macarena et
Macarena Norte, en particulier dans les quartiers Polígono Norte, Doctor
Marañón, Begoña et San Jerónimo, mais
également dans le district Cerro Amate. Le documentaire sur la
multiculturalité à Séville (ODS, 2011), vient confirmer
ces données. Concernant les quartiers La Plata, la Rochelambert, et Los
Pajaritos, "le poids de ce groupe par rapport à la population de chaque
quartier est assez faible, c'est seulement dans les quartiers El Cerezo,
Begoña et Doctor Marañón de la Macarena que cette
population dépasse les 2% " (TORRES, 2011, p.58).
Enfin, les habitants originaires du reste de l'Europe et de
Russie se retrouvent particulièrement dans des quartiers tels que
"Doctor Barraquer au Nord de la ville, Bellavista au Sud et Los Remedios
à l'Ouest (...). La Plata à l'Est est le quartier où se
trouve le plus grand pourcentage de ces personnes" (p.58).
Pour finir, le district Cerro Amate est également la
zone "où prédomine la présence du groupe Asie et
Océanie en particulier des habitants d'origine chinoise (...) avec les
quartiers la Plata, Palmete, Santa Aurelia, Entrepuentes et Parque Alcosa
"(p.58), où vivent entre 100 et 221 individus pour chaque quartier.
Suite au constat qu'il existe des zones de regroupements
d'immigrés d'origines communes, nous pouvons supposer que l'aspect du
regroupement familial ou par affinité est important puisqu'il
justifierait ces points de concentration par nationalités. De plus,
l'attraction pour une zone urbaine est liée au coût des logements,
c'est ce que nous allons voir maintenant.
|