II. Discrimination des femmes sur le marché du
travail
II.1.
Discrimination des femmes à l'entrée sur le marché du
travail
Nous avons vu précédemment qu'il existe sur le
marché du travail, différentes discriminations,
opérées par tous les agents (employeurs, employés et
consommateurs). On se propose de savoir où se trouvent les racines de
ces discriminations, ce qui poussent les agents à avoir une
répugnance à travailler avec ou pour des femmes et d'où
vient l'idée que leurs productivités et capital humain sont plus
faibles.
II.1.1.
Les causes des discriminations
La
scolarité
Nous nous retrouvons dans une situation paradoxale : d'un
côté les filles ont en moyenne des parcours scolaires plus
réussis que ceux des garçons, néanmoins les femmes se
retrouvent en plus grande difficulté que les hommes sur le marché
du travail.
En effet, les filles sont plus scolarisées que les
garçons et cela se remarque à tout âge. Les
différentes études vont dans ce sens là ; en 1946,
à 20 ans 3 % des filles étaient scolarisées contre 6.5 %
pour les garçons, en 2005, 57 % pour les filles et 49 % pour les
garçons.
L'espérance de scolarisation en 2005-2006 est de 19.1
années pour les filles contre 18.6 pour les garçons, il y a vingt
ans elle était de 17.2 pour les filles et 17 pour les garçons.
Cette évolution s'explique par le fait que les filles
ont plus profité de l'allongement des études vers l'enseignement
supérieur.
Malgré ces évolutions positives, l'insertion sur
le marché du travail pour les femmes reste chaotique. Cela peut
s'expliquer par le choix d'orientation qu'elles font au cours de leurs parcours
scolaires et de la discrimination persistante sur l'insertion.
Ces choix d'orientation se retrouvent dans le choix de
métier, ainsi les femmes envisagent plus une carrière
littéraire telle que psychologue, avocate ou journaliste, 13 % pour les
femmes contre 5 % pour les hommes, ou les professions de médecine ou
d'enseignement, avec 10 et 15 % pour les femmes contre 3 et 6 % pour les
hommes.
Les femmes choisissent généralement des
filières plus promptes à la discrimination, les filières
dites « mixtes » qui ne sont pas synonymes
d'égalité, et sont plus généralement moins
rentables au niveau salaires, chômage et accès à la
fonction cadre.
Ainsi la filière tertiaire plus prisée par les
femmes, mène plus souvent que le secteur industriel au chômage et
au temps partiel.
La vie
privée
D'un autre côté il existe un autre aspect qui
favorise les discriminations envers les femmes sur le marché du
travail : la vie privée. Si l'on étudie l'interaction de la
sphère productive avec la sphère domestique, on constate que la
spécialisation des femmes dans le travail domestique accentue la
discrimination sexuelle sur le marché du travail.
Pour une majorité de femmes, la vie privée doit
aller de pair avec la vie professionnelle ou la subordonne.
La maternité peut être privilégiée
à la profession si celle-ci est peu attractive ou non
désirée.
Cette réalité aggrave les préjugés
des employeurs et leurs réticences à employer des femmes, dans la
peur d'une moindre disponibilité en raison des enfants à garder
et des congés de maternité.
Ainsi 23 % des femmes actives et retraitées
déclarent avoir été interrogées sur leurs projets
familiaux lors d'un entretien d'embauche. Ce chiffre passe à 37 % pour
les femmes entre 30 et 39 ans et à 36 % pour les femmes cadres et
professions intermédiaires.
Cette pratique est plus répandue dans le secteur
privé avec 34 % que dans le secteur public avec 22 %.
La maternité à la fin de la formation porte
d'autant plus atteinte à l'insertion des jeunes femmes qu'elle favorise
le chômage dû à un retour tardif sur le marché du
travail après une maternité sans un gain de qualification entre
temps, ce qui peut reporter de quelques années le risque d'exclusion.
Elle concerne ainsi une grande partie des jeunes en situation
précaire.
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