II.1.2. Les disparités
contractuelles à l'embauche
Malgré ces facteurs de discrimination, l'insertion des
femmes sur le marché du travail a connu un essor indéniable. Le
taux d'activité des femmes n'a cessé d'augmenter jusqu'à
atteindre 80 % en 2003 pour les femmes de 25 à 54 ans.
Mais l'on remarque tout de même un ralentissement dans
la diminution des écarts depuis le milieu des années 90. Car
même si ces derniers se sont réduits, ils persistent.
En 2003, l'écart atteint pour le taux d'activité
est de 11.8 points et 12.1 points pour le taux d'emplois des 15-64 ans. Il est
de 14.1 points pour le taux d'activité et 15.1 points pour le taux
d'emploi des 25-54 ans.
Les comportements féminins et masculins se sont
rapprochés du fait de l'augmentation du taux d'activité
féminin et de la diminution du taux d activité masculin.
En 2006, selon l'enquête Emploi, 11.6 millions de femmes
ont un emploi contre 13.4 millions pour les hommes. Elles occupent 48.4 % des
emplois salariés.
Mais les femmes sont aussi plus nombreuses à occuper
des emplois temporaires comme les CDD, stages et emplois aidés.
La population active occupée selon le statut des
emplois en 2006
en milliers
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
Temps complet
|
Temps partiel
|
Temps complet
|
Temps partiel
|
Non salariés
|
689
|
206
|
1816
|
94
|
2805
|
Salariés
Intérimaires
Apprentis
CDD
CDI
|
7436
129
75
682
6551
|
3319
33
27
529
2731
|
10798
360
180
653
9604
|
678
18
45
186
429
|
22231
540
327
2050
19314
|
Total
|
8125
|
3526
|
12613
|
772
|
25036
|
Source : INSEE, enquêtes Emploi du
1er au 4ème trimestre 2006.
Elles sont également près de 4 fois plus
nombreuses que les hommes à être en situation de sous-emploi, avec
8.6 % de femmes à l'être contre 2.4 % pour les hommes.
D'autre part, on voit que l'écart du taux de
chômage des femmes et des hommes est systématique. Après
avoir augmenté continuellement jusqu'à la fin des années
80 qui coïncident avec la forte progression des femmes sur le
marché du travail, il va ensuite tendre à se réduire mais
reste supérieur à 2 points.
Sur la génération 98, trois ans après la
fin de la formation, on remarque que le chômage des jeunes femmes est
supérieur à celui des jeunes hommes de 4 points et atteint 11
points pour les titulaires de CAP/BEP. On remarque aussi que 67 % des jeunes en
non -emploi chronique sont des filles et qu'elles sont plus concernés
par le chômage de longue durée.
Le devenir des chômeuses, même s'il s'est
amélioré, reste plus déplorable que celui des
chômeurs.
En effet, en 2002, elles sont 16.4 % à obtenir un CDI
et 13.2 % à obtenir un CDD contre 17.4 % et 9.2 % respectivement pour
les hommes. Elles sont aussi 29.4 % à passer à
l'inactivité contre 26.1 % pour les hommes.
Cependant, l'intérim reste une forme d'emploi
très masculine.
Devenir des chômeurs
Situation des personnes qui étaient au
chômage un an auparavant (en %)
|
CDD
|
CDI
|
Intérim
|
Ensemble emploi
|
Chômage
|
Inactivité
|
Total
|
1996
Hommes
Femmes
|
18.9
13.9
|
10.4
14.4
|
3.6
1.0
|
32.9
29.3
|
49.8
47.4
|
15.9
23.2
|
100*
100
|
2002
Hommes
Femmes
|
17.4
16.4
|
9.2
13.2
|
5.0
2.6
|
31.6
32.2
|
42.3
38.4
|
26.1
29.4
|
100
100
|
* dont : contingent : 1.4 %.
Sources : INSEE, DARES.
Nous remarquons que les femmes ont
une plus grande probabilité d'être au chômage et à le
voir perdurer. Malgré que le fait que leur taux d'activité ait
augmenté leur accès au marché du travail se fait plus
généralement par le biais d'emplois temporaires tels que les CDD,
stages...etc. Nous allons voir qu'elles sont plus au moins embauchées
selon les catégories socioprofessionnelles.
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