2.3.4- La théorie du capital humain
La théorie du capital humain a été
développée en 1964 par Gary Becker. En effet, pour Becker (1964),
le capital humain se définit comme l'ensemble des capacités
productives qu'un individu acquiert par accumulation de connaissances
générales ou spécifiques, de savoir-faire, etc. La notion
de capital exprime l'idée d'un stock immatériel imputé
à une personne (i.e. idiosyncratique) pouvant être
accumulé, s'user. Il est un choix individuel, un investissement
personnel. Comme tout investissement, il s'évalue par la
différence entre des dépenses initiales, le coût des
dépenses d'éducation et les dépenses afférentes
(achat de livres...), le coût d'opportunité, c'est-à-dire
le salaire qu'il recevrait s'il était entré dans la vie active,
et ses revenus futurs actualisés.
2.3.4.1- La théorie du capital humain vue par
Parsons.
Dans son article la classe en tant que système
social : quelques unes de ses fonctions dans la société
américaine, Parsons (1974) affirme que l'éducation scolaire
joue avant tout un rôle de socialisation du jeune américain. A cet
effet, Parsons (1974 :60) écrit : « la
première étape essentielle de la socialisation a lieu à
l'école élémentaire ».D'après
l'auteur, l'école élémentaire contribue a
l'intériorisation par l'enfant des valeurs de la société
américaine, l'école demeurant bien entendu sous le contrôle
des adultes. L'on peut relever également le fait que l'éducation
scolaire joue un rôle de différenciation sélective. Parsons
(1974 :63) poursuit sa réflexion en disant :
« la classe à l'école élémentaire
semble donc bien incarner fondamentalement la vertu américaine
primordiale d'égalité des chances, en ce sens qu'elle met
l'accent à la fois sur l'égalité au départ et
l'accomplissement différentiel ». De ce qui
précède, il ressort que l'école est démocratique
dans la mesure où elle accueille indistinctement tous les jeunes
américains, elle donne à tous des chances égales au
départ de s'instruire et de s'épanouir, l'intériorisation
et le partage par tous des mêmes valeurs étant progressivement
acquis.
Ainsi, accueillis sur un pied d'égalité et mis
ensemble au départ de s'instruire, faut-il donc s'étonner, se
scandaliser que tous n'avancent pas du même pas et ne se retrouvent pas
égaux à l'arrivée ? Face à cette question,
Parsons (1974 :64) réagit en disant
que : « ce processus de différenciation est
largement indépendant du statut socio-économique de la
famille ».
En effet, l'inégalité des statuts qui
résultent de ce processus est donc socialement acceptée,
notamment par ceux qui échouent à l'école, parce qu'il y a
au point de départ une école démocratique et le
partagée par tous des mêmes valeurs. Bien plus, chacun se doit
d'accepter cette sélection qui prend pour critères les
performances des individus, concilie l'efficacité et
l'équité au sein de la société américaine.
Telle est, approximativement, la théorie fonctionnaliste et
apologétique de la relation entre origine sociale et éducation
élaborée par Parsons(1974).
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