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L'impact des politiques macroéconomiques sur la pauvreté au Sénégal

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par Mouhamed LO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2009
  

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1.3.2 Contraintes limitant l'efficacité des politiques publiques en faveur des pauvres.

1.3.2.1 Bonnes gouvernances, décentralisation et développement participatif

La promotion de la transparence dans la gestion des affaires publiques, la création d'un environnement favorable au développement du secteur privé et le respect de l'État de droit font partie intégrante du capital social qui est un axe fondamental pour doper la croissance économique et réduire les inégalités. Il est attendu de l'État qu'il réponde aux exigences de la demande sociale dans un contexte de lutte contre la corruption, de modernisation de l'administration, de renforcement de la démocratie et de la décentralisation, de protection et de promotion des droits humains. De ce point de vue, une meilleure gouvernance des réformes économiques devrait être promue afin de rendre plus crédibles les plans et programmes initiés. Les institutions pour être équitables doivent être responsables, transparentes et fonctionner en respectant la primauté du droit. Ces caractéristiques sont essentielles à la bonne gouvernance et représentent un idéal que le Gouvernement vise à atteindre.

Dans le cadre du contexte de mise en oeuvre du premier DSRP (2003-2005), le Gouvernement a entrepris un certain nombre de réformes qui visent l'amélioration de la qualité du service public, la gouvernance économique, la gouvernance judiciaire, la gouvernance locale et la décentralisation. Dans un souci d'améliorer la qualité du service public et de promouvoir une bonne gouvernance économique, les mesures prises par le Gouvernement dans le cadre des réformes de la Fonction publique et de la mise en oeuvre du plan d'actions CFAA-CPAR ont permis de réaliser : une politique de recrutement pour le moyen terme en réponse aux besoins de personnel dans la Fonction publique ainsi que les éléments clés d'une stratégie de rémunération qui prenne en compte les incitations à l'efficacité et les aspects de compétitivité vis-à-vis de l'emploi dans le secteur privé pour les postes clés, la mise en place du Système intégré de Gestion des Finances publiques (SIGFIP), la déconcentration de l'ordonnancement, l'élaboration des CDMT, la mise en place d'une nomenclature budgétaire unifiée, l'audit technique et financier de la solde, l'élaboration des plans de passation de marchés, l'adoption des textes relatifs au code de passation des marchés. En dépit de toutes ces actions menées par l'État, l'objectif d'atteindre une Fonction publique performante et une bonne gouvernance économique présente encore des insuffisances du fait notamment de la lourdeur et des lenteurs administratives, de la gestion inefficace des ressources humaines, de la faible motivation des agents, du service public de faible qualité et parfois inaccessible, des retards dans l'examen d'escomptes de gestion et des lois de règlements et dans la mise en oeuvre de la déconcentration de l'ordonnancement et de la persistance des lenteurs dans les procédures d'adjudication des marchés.

Par rapport à la gouvernance judiciaire, on note encore des limites malgré les efforts faits par l'État en faisant passer le budget du ministère de la Justice de 2 milliards en 1998 à 7 milliards en 2001, puis à 12 milliards en 2005. Parmi les facteurs de dysfonctionnement, figurent les lenteurs des procédures judiciaires, le manque d'infrastructure; la vétusté des locaux des juridictions et des services centraux, l'obsolescence de l'outil de travail et l'insuffisance numérique de personnel qualifié qui manque de documentation. Or, la démocratie, le renforcement de l'État de droit, l'amélioration de l'environnement des affaires et la sécurisation des biens et des personnes ne sont envisageables que dans une justice modernisée et transparente.

En ce qui concerne le développement local et la décentralisation, le processus de décentralisation a connu, au Sénégal, plusieurs étapes à l'issue desquelles certaines compétences ont été transférées, mais dont l'exercice se heurte à plusieurs difficultés. Les différentes évaluations ont mis en exergue : le manque notoire de moyens dont disposent les collectivités locales pour faire face aux exigences et compétences qui leur sont transférées, la non fonctionnalité des organes d'appui, la mauvaise compréhension du sens de la décentralisation et le retard accusé par l'État dans la mise à la disposition des collectivités locales des FECL et des FDD.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams