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L'impact des politiques macroéconomiques sur la pauvreté au Sénégal

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par Mouhamed LO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2009
  

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Section 3 : Pauvreté, Vulnérabilité et Absence de Protection Sociale

1.3.1 La vulnérabilité sociale et Absence de protection sociale

1- La vulnérabilité se définit en termes de risques particuliers et d'exposition des populations à ces risques. Elle traduit la probabilité d'une personne, qu'elle soit pauvre ou non, à subir une perte significative de bien-être en conséquence d'un changement de situation (ou d'un choc). L'analyse de la vulnérabilité porte donc tant sur la nature des forces agissant sur le bien-être d'une personne que sur son aptitude sous-jacente à se protéger des risques et des chocs auxquels elle est exposée.

2- La pauvreté et la vulnérabilité sont fortement corrélées ; La situation de pauvreté accroît la vulnérabilité du fait du manque de revenus disponibles pour payer les services essentiels en temps de survenance d'un choc et l'impossibilité de recours à l'épargne, à l'emprunt et à des réseaux de solidarité. La vulnérabilité à son tour, renforce la pauvreté. Comme le montrent les résultats des enquêtes de perception de la pauvreté, l'exposition des ménages à une série de risques, peut conduire au basculement dans la pauvreté. Les risques pour les ménages et les individus identifiés peuvent être classées en deux catégories : les risques collectifs et les risques individuels.

3- En ce qui concerne les risques collectifs, il est apparu que la plupart des ménages pauvres ont perdu leurs avoirs et ont vu la qualité de leur vie se dégrader suite à des chocs naturels et des catastrophes qui découlent des ruptures dans l'écosystème et d'accidents majeurs. Par ailleurs, durant ces trois dernières années de mise en oeuvre du premier DSRP, l'économie et les ménages ont été particulièrement affectés9 par la baisse et la mauvaise répartition de la pluviométrie. Le choc le plus récent lié à la pluviométrie, en 2002, a abouti à une diminution de la production. Ainsi, 85 % des ménages ruraux ont déclaré avoir subi au moins une mauvaise récolte au cours des 10 dernières années10.

4- Au niveau individuel, la survenance de chocs sanitaires (maladies, blessures, accidents, invalidité, maladies handicapantes, épidémie,) et ceux liés au cycle de vie (naissance, maternité, vieillesse, désagrégation familiale, décès, etc.,) ont des conséquences négatives qui affectent la qualité de la vie, la productivité et finalement, la croissance économique dans un contexte d'absence de mécanismes de solidarité ou d'assurance. Pour toutes ces raisons, les ménages ne disposant pas assez de ressources ou de mécanismes d'assurance quand interviennent ces chocs, basculent ou sont maintenus dans la pauvreté.

5- L'absence de systèmes de protection sociale et de systèmes de prévention et de gestion des risques efficace et élargie qui auraient permis d'éviter ce basculement quand interviennent ces chocs est l'un des principaux facteurs de maintien des pauvres dans un cercle vicieux de pauvreté et de création de nouveaux pauvres notamment pour les acteurs du secteur informel, constituant ainsi un frein à l'accumulation du capital et à l'investissement. En effet, les dispositifs formels de protection sociale existants, basés sur la couverture des fonctionnaires et autres salariés contre les risques (constitués par la sécurité sociale comme la CSS, les IPM, l'IPRES, le FNR, les assurances privées, les mutuelles professionnelles complémentaires) couvrent moins de 15% de la population et ne concernent que les branches santé, retraite, prestations familiales. Ainsi, une grande majorité de la population (secteur informel, secteur rural, journaliers et catégories sociales vulnérables) n'est pas couverte par ces dispositifs formels et font le plus souvent recours aux systèmes dits traditionnels de solidarité et/ou à des systèmes alternatifs comme, les systèmes d'assurances santé, les assurances gérées par les Institutions de Micro Finances, les assurances gérées par les coopératives, les Mutuelles de santé communautaires. Ces systèmes sont confrontées à des difficultés récurrentes liées aux faibles capacités de gestion, les faibles taux de recouvrement des cotisations, les relations difficiles avec les prestataires de soins et ont besoin d'appui pour leur mise en place et leur phase de croissance notamment pour la gestion des flux d'information 72. Au-delà des risques encourus aussi bien au niveau collectif qu'individuel, c'est la capacité des populations concernées à supporter les chocs, d'échapper ou d'atténuer leurs effets, qui permet de caractériser la vulnérabilité. Si de manière générale cette capacité varie avec le niveau de capital humain ou social disponible, il existe plusieurs populations particulièrement vulnérables du fait de déficits (de droit, de capacité physique et/ou économique) liés à l'âge, aux discriminations liées au sexe et à des handicaps physiques, à la précarité des cadres de vie ou à une combinaison de deux ou de plusieurs de ces déficits.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams